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Pourquoi regarder Dickinson, la formidable série qui modernise une poétesse

Carotte a dévoré la série Dickinson en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, et elle te donne toutes ses raisons de découvrir à ton tour ce biopic !
Il n’y a pas de spoiler dans cet article, tu peux le lire sans danger. Ô joie !

Dickinson est une adaptation de la vie de la poétesse américaine Emily Dickinson, sous forme de série disponible sur la plate-forme Apple TV, constituée de 8 épisodes de 30 minutes.

Emily est interprétée par l’actrice et chanteuse Hailee Steinfeld, révélée dans True Grit et depuis pop star et actrice prometteuse.

Si ce n’est pas déjà fait, je te conseille de la voir dans le film The Edge of Seventeen, qui est actuellement sur Netflix !

Dickinson, ça raconte quoi ?

Bien sûr, l’histoire qui nous est servie dans la série Dickinson est enrobée et adaptée, car personne n’était là pour être témoin des faits.

Mais si la poétesse est connue pour avoir vécu recluse dans sa chambre une bonne partie de sa vie, elle avait aussi la réputation d’être relativement exubérante voire théâtrale, notamment dans sa jeunesse.

C’est sur cette partie de sa personnalité et de sa vie que la réalisatrice Alena Smith à voulu se pencher, et je trouve que c’est très intéressant de connaître cette facette de la poétesse…

Même si tout est loin d’être factuel et que beaucoup de choses sont évidemment basées sur des théories et de l’interprétation !

La série dresse donc le portrait d’une jeune adulte vivant au milieu du 19è siècle et qui souhaite devenir poétesse, dans un monde où les femmes ne peuvent pas encore faire grand-chose d’autre que de se marier et d’entretenir la maison.

Est aussi traitée sa relation avec sa « meilleure amie » Sue Gilbert, qui a vraiment existé également.

Si j’ai mis des guillemets, c’est parce que les historiens soupçonnent grandement qu’elles avaient une relation amoureuse, comme montré dans la série !

Ce couple n’est pas sous-entendu, le cadre est posé dès le départ et c’est finalement la seule vraie histoire d’amour qui a de l’importance. Et ça, c’est cool.

Sue est interprétée par Ella Hunt, protagoniste du film Anna and the Apocalypse que je te conseille de voir si tu aimes Noël, les zombies et les comédies musicales.

Oui, tout ça en même temps.

L’absurdité et l’anachronisme de Dickinson

L’anachronisme de la série est critiqué par certains, comme chez Le Monde.

Par exemple, le fait que les personnages utilisent parfois des expressions modernes, telles que : « Whassup ? », « Eat shit », ou encore « dude ».

Mais à l’époque, les jeunes utilisaient des expressions modernes pour eux, non ?

Simplement, si on les entendait parler exactement comme ils le faisaient à l’époque, on aurait l’impression qu’ils parlent comme de vieux coincés. Alors que pour l’époque, non !

Comprends-tu ma pensée ?

Du coup, je trouve ça hyper ingénieux de les faire parler ainsi, car ça permet de vraiment se plonger dans leurs têtes et de réaliser que toutes époques confondues, les ados sont juste des ados, finalement.

Ça aide à comprendre leur quotidien et à les « humaniser », quelque part.

Il y également dans Dickinson des choses absurdes qui se passent dans la tête d’Emily, et qui pour le coup ont été totalement inventées pour la série.

C’est ainsi que la jeune femme discute régulièrement avec son pote l’abeille et fait des tours de calèche avec la Mort de temps à autre.

La Mort étant interprétée par le rappeur Wiz Khalifa.

Certains diront ridicule, je dis : GÉNIE.

Ma scène préférée de la série est d’ailleurs l’une des entrevues d’Emily avec la Mort au cours du dernière épisode.

Dickinson

est typiquement le genre d’œuvre qui pour certaines personnes peut être vue comme un gros navet, alors que d’autres vont la considéré comme une vraie réussite.

Tu as deviné où je me place !

Emily Dickinson, mon animal totem

Comme je le disais, la réalisatrice Alena Smith assure à Slate que malgré l’image d’une femme très renfermée qu’a retenu l’Histoire, Dickinson était en fait plutôt dynamique et sociable dans sa jeunesse.

Cependant, l’un n’empêche pas l’autre : le côté farouche d’Emily est également montré dans la série.

Lorsqu’elle rencontre Ben Newton, un assistant de son père, il se révèle être lui aussi un grand solitaire. C’est une des choses qui les rapprochent et qui font qu’ils se comprennent.

Peu importe qu’ils ne se disent pas un mot, ils apprécient leurs compagnie respectives. Pouvoir accepter qu’il y ait des blancs sans être gênés, c’est selon moi le signe qu’une relation est saine et forte.

Emily rêve également de vivre en pleine nature, loin de tout, et se repose régulièrement auprès de son arbre préféré.

Elle refuse de se marier en partie parce qu’elle n’a qu’une tolérance minimum pour la compagnie des gens.

Étant moi-même une personne qui a besoin de beaucoup de solitude pour me ressourcer faute de quoi mon énergie est drainée, je me suis un peu retrouvée là-dedans !

Emily est aussi une personne cynique, aux pensées parfois sombres… Elle dit même être amoureuse de la Mort, et ses fleurs préférées sont les lys, associés au deuil.

L’un des vers connu d’Emily Dickinson est repris dans la série alors qu’elle rejoint la Mort dans son carrosse.

Because I could not stop for Death, he kindly stopped for me.

La Mort revient souvent dans les poèmes d’Emily Dickinson, mais il n’est pas prouvé que c’était pour elle une telle obsession dans la vraie vie.

Dickinson, une série féministe… frustrante

Je ne pense pas que toutes les familles de l’époque étaient aussi coincées que celle d’Emily. Dans la série, son père ne la laisse pratiquement rien faire, même pas aller au cirque, car ce n’est pas assez « lady like » !

Il me semble pourtant évident que le cirque n’était pas réservé seulement aux hommes, même à l’époque.

Il y a quand même quelques autrices féminines qui ont été publiées à l’époque, dont Louisa May Alcott (autrices des Quatre filles du Docteur March) qui pour le coup était soutenue par sa famille.

Dans la série en tout cas, plusieurs personnages féminins qui croisent le chemin d’Emily Dickinson l’encouragent à s’affirmer et à faire ce qui lui plaît. Et pas que les personnages féminins, d’ailleurs.

Le fait qu’Emily ait plus d’une fois eu la chance d’aller vivre ses rêves et ne l’ait pas saisie me frustre grandement !

Comme si, au final, elle avait eu quelque part peur du succès mais et avait préféré mener une vie tranquille. Ce qui je pense est faux, mais c’est un peu l’impression que me donne cette série.

Ce contraste entre ce qu’elle semble vouloir et les choix qu’elle fait est frustrant, surtout quand tu connais un peu la biographie de la dame et que tu es au courant de son sort.

Il est probable que la série dépeigne Emily comme plus ambitieuse qu’elle ne l’était vraiment, créant alors cette dichotomie entre sa personnalité et les évènements de sa vie.

À mon avis, c’est aussi parce que dans une série ado féministe qui plus est, on s’attend à la voir tout plaquer telle une femme indépendante et faire un gros fuck à son père.

Mais d’après la biographie de la vraie Emily Dickinson, elle n’a pas saisi ces opportunités. Jamais.

Je n’ai pas encore tout compris au fonctionnement du cerveau d’Emily. Mais ce qu’il y a de sûr, c’est que ça m’a donné envie d’en découvrir plus sur elle depuis que j’ai vu la série !

Dickinson, une série biographique ingénieuse

Je dirais que Dickinson est une série pour ados et jeunes adultes, car Emily a quand même 18 ans au début, et les personnages sont tous dans des situations de fiançailles, de mariages, etc.

Cela dit à l’époque, les gens étaient adultes bien plus tôt !

Quoiqu’il en soit, comme c’est une série qui s’adresse aux jeunes gens, ça peut donner envie à certains et certaines de découvrir des autrices et de s’intéresser à la littérature.

Sans vouloir faire ma boomeuse, bien sûr… Moi-même je suis concernée, puisque je n’en savais pas énormément sur elle avant cela.

Pour moi, c’est là toute l’importance de faire des biopics.

Et moderniser l’Histoire sans en faire une intrigue tragique dans lesquelles l’artiste est montrée comme la personne la plus malheureuse du monde avec la pire vie, je trouve que c’est encore mieux.

Selon moi, la modernisation de Dickinson aide à remettre les choses dans leur contexte et évite de trop comparer les différentes situations de l’intrigue à votre époque actuelle.

Car pour les contemporains d’Emily, c’était ça la modernité.

Au final, bien qu’un biopic ne permette jamais de gros twists dans l’intrigue, cette série m’a captivée !

C’est drôle, c’est original et bonus, comme ça se passe pendant l’époque victorienne, les costumes me sont toujours extrêmement agréables au yeux.

As-tu vu Dickinson ? T’ai-je convaincue de regarder cette série ?

À lire aussi : Pourquoi il faut regarder Daybreak sur Netflix, la série délirante avec des zombies


Les Commentaires

5
Avatar de Caroline Arenas
22 décembre 2019 à 13h12
Caroline Arenas
@grenouilleau Si, c’est un bug à la relecture
2
Voir les 5 commentaires

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