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Semaine de 4 jours pour les parents séparés, une mesure qui ne tient pas la route

Le Premier ministre Gabriel Attal souhaite mettre en place des « semaines différenciées » pour les parents divorcés ou séparés, ayant mis en place un système de garde alternée pour leurs enfants.

C’est un projet qui n’en est encore qu’à l’étude, mais il ne fait déjà pas l’unanimité. Comme le révèle la Tribune du Dimanche, Gabriel Attal envisagerait de mettre en place le système de la semaine de quatre jours pour les parents divorcés ou séparés. Cette proposition viserait à améliorer le bien-être des familles et à répondre aux besoins spécifiques de celles dont les parents sont séparés. Mais bien que cette initiative soit présentée comme une solution à de nombreuses inégalités, elle pourrait potentiellement aggraver les inégalités entre les parents, et en particulier pour les mères.

Comment fonctionnerait la semaine de quatre jours pour les parents séparés ?

Si cette mesure de « semaine différenciée » n’est encore qu’au stade d’ébauche, elle pourrait être possible grâce à la flexibilité des horaires des parents concernés. Par exemple, si l’idée est de garder le même nombre total d’heures de travail sur une semaine de quatre jours au lieu de cinq, les parents concernés pourraient travailler des journées plus longues sur les quatre jours travaillés. Hypothétiquement, au lieu des huit heures habituelles, ils pourraient travailler dix heures par jour. Leur autre semaine de 5 jours serait inchangée au niveau des horaires. En plus de cela, les parents divorcés pourraient bénéficier, en accord avec leur entreprise, d’une possible flexibilité dans la façon dont ils répartissent leurs heures de travail sur les quatre jours. Tout serait à négocier et à adapter avec l’entreprise.

La semaine de quatre jours pour les parents séparés, une idée déjà controversée

Le problème avec cette réforme, c’est qu’elle pourrait mettre une pression supplémentaire sur les mères, qui sont déjà suffisamment confrontées à des attentes sociales et familiales plus lourdes. Nul doute qu’elles seraient plus nombreuses que les hommes à opter pour cet aménagement du temps de travail. Cette mesure risque de renforcer fortement les stéréotypes de genre en supposant que les mères seront les principales bénéficiaires de ce temps supplémentaire avec les enfants, alors que les pères pourraient continuer à travailler à temps plein, de façon inchangée, sans que cela ne les impacte.

Quand on sait que, selon l’Insee en 2020, 480 000 enfants en France vivent en résidence alternée chez leurs parents, soit 12 %, on sait bien comment cette réforme va tourner.

Pour les femmes déjà confrontées à des écarts de rémunération et des inégalités salariales, une semaine de quatre jours pourrait avoir des répercussions négatives sur leur carrière et sa progression. Que se passera-t-il en cas d’absence à des réunions, parce qu’elles tombent pendant leur « semaine différenciée » ? Et pour les projets auxquels elles ne pourront pas participer parce que ça tombe la « mauvaise semaine » ?

À lire aussi : Que coûte réellement à une femme le fait d’être mère ?

Une réforme qui doit être plus inclusive

Alors que la proposition de Gabriel Attal vise à améliorer le bien-être des parents et de leurs enfants ainsi que l’équilibre vie pro/vie familiale, il est crucial et primordial de garantir que toute mesure adoptée ne perpétue pas les inégalités existantes entre les genres, et que cela ne se retourne pas contre les mères en particulier. Des ajustements doivent être nécessaires pour garantir que cette mesure ne perpétue pas les disparités déjà présentes dans la société et qu’elle favorise véritablement le la cohésion de toutes les familles, peu importe leur structure.

Éric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail, a confié son agacement quant à cette réforme au HuffPost :

C’est l’exemple même de la bonne mauvaise idée. Soit on fait la semaine de 4 jours pour tout le monde, soit on ne le fait pas. Pourquoi accorder ce privilège à seulement une partie des travailleurs, qui sont les parents séparés et pas les parents solos, par exemple ?

De plus, concernant la discrimination à l’embauche, Éric Rocheblave rajoute :

Les entreprises qui ne voudront pas de personnes qui travaillent 4 jours par semaine auront tendance à ne pas embaucher des personnes qui ont leurs enfants en garde alternée. Ou alors nous allons faire face à un pic de divorces ou de séparations, parce que tout le monde va vouloir accéder à ça !

De plus, l’instauration de cette semaine de quatre jours pour les parents séparés pourrait soulever des préoccupations quant à son équité vis-à-vis des travailleurs qui n’ont pas d’enfants. Une approche plus équilibrée qui prend en compte les besoins de tous les travailleurs, avec ou sans enfant, est indispensable pour éviter toute perception d’injustice ou de discrimination.

La semaine de quatre jours est une bonne idée, qui mérite d’être retravaillée et adaptée à toutes et tous.

Gabriel Attal devrait donner plus d’information sur cette réforme lors du séminaire gouvernemental consacré au travail le mercredi 27 mars.

À lire aussi : La Métropole de Lyon va tester la semaine de 4 jours


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Les Commentaires

8
Avatar de TheMadTink
7 avril 2024 à 10h04
TheMadTink
Les entreprises qui ne voudront pas de personnes qui travaillent 4 jours par semaine auront tendance à ne pas embaucher des personnes qui ont leurs enfants en garde alternée.
Mais déjà tu n'as pas à donner cette information en entretien d'embauche.
Il faut arrêter avec ce genre d'arguments, parce que ça donne encore plus l'impression aux managers qu'ils peuvent poser toutes les questions qu'ils veulent.
Et cette semaine en 4 jours est une idée de merde, pardon.
Il faut faire la semaine de 4 jours payés 5. Pour tout le monde.
Et pas juste pour les parents séparés avec un nom de famille commençant en B et des enfants nés une année bissextile, ça devient complètement con cette histoire.
8
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