Encore une preuve que les conséquences des maladies dites « féminines » ne sont pas seulement physiques, mais aussi psychiques. Selon une étude scientifique menée à Taïwan, les femmes diagnostiquées avec le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ont plus de risque que les autres de faire une tentative de suicide.
Publiée dans le journal Annals of Internal Medicine, des chercheurs de l’hôpital général des anciens combattants de Taipei à Taïwan ont analysé les données nationales de 8 960 femmes et filles âgées de 12 à 64 ans diagnostiquées du SOPK, sur une période de 1997 à 2012. Aucune d’entre elles n’avait des antécédents de tentatives de suicide.
Le SOPK, touche environ 3 à 10 % des femmes dans le monde
Après avoir pris en compte des facteurs tels que les troubles psychiatriques, d’autres problèmes de santé et des données démographiques, les chercheurs ont découvert que les personnes atteintes du SOPK présentaient un risque de tentative de suicide 8,47 fois plus élevé que les femmes qui n’en sont pas atteinte, mais qui présentent des caractéristiques similaires. Le risque de tentatives de suicide est 5,38 fois plus élevé pour les adolescentes, 9,15 fois plus élevé pour les adultes de moins de 40 ans et 3,75 fois plus élevé pour les personnes âgées.
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Les auteurs de l’étude suggèrent que les inquiétudes concernant l’impact du SOPK, notamment l’infertilité potentielle et les inquiétudes concernant l’image corporelle, pourraient figurer parmi les facteurs en jeu.
« Les problèmes liés à l’image corporelle, y compris l’obésité et l’acné perçus, ont été associés au risque de suicide à l’adolescence. Et ces problèmes sont fréquents chez les adolescents atteints du SOPK », écrivent les chercheurs, ajoutant que les jeunes adultes peuvent être confrontés à des défis supplémentaires tels que le chômage, des difficultés financières et relationnelles.
Pour rappel, le SOPK, qui touche environ 3 à 10 % des femmes dans le monde, provoque des règles irrégulières, de l’acné, de l’obésité ou encore des troubles de l’ovulation. L’Organisation mondiale de la Santé considère cette maladie comme l’une des principales causes de l’infertilité chez les femmes. Jusqu’à 70 % des femmes qui en souffrent ne sont pas diagnostiquées.
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