Dans l’enseignement supérieur, filles et garçons ne bénéficient pas des mêmes dépenses d’argent. C’est ce que montre une note publiée le 27 octobre par Cécile Bonneau, doctorante en économie à l’ENS-PSL et PSE affiliée à l’IPP. Selon ses conclusions, « les dépenses d’enseignement supérieur consacrées aux étudiantes sont inférieures de 18 % à celles allouées à leurs homologues masculins ».
Les étudiantes constituent moins de 40 % des effectifs des grandes écoles.
Cécile Bonneau, doctorante en économie à l’ENS-PSL et PSE et doctorante affiliée à l’IPP
Des choix d’orientation genrés
Les femmes sont pourtant plus nombreuses que les hommes à intégrer une formation de l’enseignement supérieur. Selon cette étude, la raison d’une telle disparité tient aux choix d’orientation et à « la forte sous-représentation des femmes dans les filières bénéficiant des ressources les plus importantes », à savoir, les grandes écoles, les instituts universitaires de technologie ou encore les formations universitaires en mathématiques, ingénierie et informatique, au sein desquels les étudiantes « constituent moins de 40 % des effectifs ». Des formations « plus coûteuses en raison de taux d’encadrement plus élevés ». Le constat est le même lorsque les dépenses publiques et les dépenses privées (via les frais d’inscription payés par les parents) sont additionnées. Ainsi, « 10 % des étudiants bénéficient de dépenses cumulées supérieures à 53 000 euros contre moins de 5 % des étudiantes ».
Des conséquences à long terme
Selon l’autrice de cette note, « ces disparités (…) sont un sujet de préoccupation dans la mesure où le coût des formations d’enseignement supérieur est fortement corrélé avec leur rendement salarial. Les inégalités de dépenses d’enseignement supérieur selon le genre pourraient donc contribuer à la perpétuation des inégalités entre les femmes et les hommes sur le marché du travail ». Une preuve supplémentaire, s’il en manquait, de l’effet boule de neige des inégalités de genre.
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