La séparation des parents peut avoir des conséquences psychologiques sur le bien-être des enfants, mais pas que. Selon une note de France Stratégie et de l’Institut national des études démographiques publiée mercredi 31 janvier, en France, elle se traduit également par une baisse de niveau de vie durable pour leurs enfants.
Une baisse de niveau de vie « immédiate »
Ceci, en particulier pour les enfants qui résident principalement avec leur mère, où le risque de pauvreté est accru, surtout pour les enfants issus de classes populaires et moyennes. Leur niveau de vie chute de 19 % l’année de la rupture de leurs parents, par rapport à la précédente, selon l’étude qui a été effectuée auprès de 36 000 enfants concernés, entre 2011 et 2019.
En plus d’être « immédiate », la baisse du niveau de vie est « durable » selon la note : cinq ans après la séparation, le niveau de vie des enfants reste inférieur d’environ 12 % à celui qu’ils connaissaient auparavant. L’année de la rupture, la baisse du niveau de vie est plus forte pour les enfants qui vivent avec leur mère, à hauteur de -25 %, par rapport à ceux qui vivent avec leur père, dont le niveau de vie baisse de 11 %. Néanmoins, l’écart se resserre les années suivantes.
Plusieurs éléments permettent de limiter les conséquences financières
Les raisons à ces chiffres alarmants sont assez simples : « Il s’agit d’une conséquence du marché du travail, les salaires des mères sont moindres que ceux des pères », ont expliqué les autrices de l’étude Carole Bonnet et Anne Solaz, lors d’une conférence de presse. Avant la séparation, « les mères ne travaillent pas forcément ou à temps partiel, la perte du revenu du conjoint est donc plus grave ».
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Néanmoins, plusieurs facteurs viennent atténuer la baisse du niveau de vie de ces enfants. À commencer par le système des aides sociales à destination des familles modestes : leur parent principal bénéficie souvent d’aides sociales, comme les allocations familiales, une prime d’activité plus importante, ou un RSA majoré.
Les pensions alimentaires aussi atténuent les effets, pour les enfants issus de milieux favorisés. Celles-ci peuvent représenter « une part non négligeable de ressources » du parent gardien des enfants, note l’étude. La remise en couple du parent qui a la garde est également un facteur qui réduit cette baisse du niveau vie. Mais seuls 30 % des enfants sont concernés, et ceci, six ans après la séparation de leurs parents.
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