Le 9 mai dernier, le jury d’un tribunal civil new-yorkais déclarait Donald Trump responsable d’agression sexuelle à l’encontre de la journaliste E. Jean Caroll. Mais bien que l’ex-Président des États-Unis ait été condamné à lui verser 5 millions de dollars de dommages et intérêts, le jury avait néanmoins rejeté l’accusation de viol.
Mais ce mercredi 19 juillet, le juge fédéral Lewis A. Kaplan, a fait volte face. Alors que Donald Trump souhaitait déposer une requête juridique à l’encontre de la journaliste pour diffamation, ce juge a rendu, dans une décision de 59 pages, un avis stipulant que l’ancien président des États-Unis avait bel et bien agressé E. Jean Carroll. Selon lui, ce n’est pas parce que l’agression ne correspond pas à la définition de viol telle que le stipule la loi new-yorkaise, qu’il ne l’a pas violée.
Par conséquent, Trump s’est vu refuser un nouveau procès dans cette affaire, cette fois-ci pour diffamation à l’encontre de la journaliste, bien que son appel soit toujours en attente.
Selon le juge, les preuves contre Trump sont « convaincantes »
« Comme le montrent clairement les preuves relatées au procès, le jury a conclu que M. Trump avait en fait exactement fait ce qui est décrit », écrit le juge Kaplan dans sa note. Selon lui, la somme colossale de dommages et intérêts qui lui est due ne vient pas de nulle part :
Ce jury n’a pas accordé à Mme Carroll plus de 2 millions de dollars pour avoir peloté ses seins à travers ses vêtements, aussi répréhensible que cela aurait pu être. Il n’y avait aucune preuve d’un tel comportement. Au lieu de cela, la preuve a établi de manière convaincante, et le jury a implicitement conclu, que M. Trump a délibérément et de force pénétré le vagin de Mme Carroll avec ses doigts, causant une douleur immédiate et un préjudice émotionnel et psychologique de longue durée.
Le juge Lewis A. Kaplan
L’ancienne chroniqueuse du ELLE US accuse l’ex-président de l’avoir violée dans une cabine d’essayage du grand magasin new-yorkais Bergdorf Goodman, au printemps 1996. Une agression dont elle avait témoigné dans une interview accordée au New York Magazine en juin 2019. « Il baisse sa braguette et enfonce ses doigts dans mes parties intimes, puis son pénis », avait raconté E. Jean Carroll au magazine, pour lequel elle avait posé en Une, vêtue de la même robe noire qu’elle portait au moment des faits.
E. Jean Carroll et Donald Trump s’affronteront une nouvelle fois dans un tribunal en janvier 2024. La journaliste a porté plainte contre l’ancien président pour diffamation, ce dernier l’ayant qualifiée de « tarée », affirmant qu’il ne l’aurait jamais rencontrée, ne pas savoir qui elle est, ou encore qu’elle faisait un « travail pourri ». Il a également dénoncé une « histoire inventée de toutes pièces ».
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