Un toutes les deux minutes, et au moins 800 par jour dans le monde. Ce sont le nombre de décès de femmes dûs à des complications durant l’accouchement, entraînant des hémorragies post-partum, soit un saignement excessif de plus d’un demi-litre, qui survient lors de l’accouchement ou dans les vingt-quatre heures qui suivent.
Mais selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces morts sont évitables. Mercredi 11 octobre, l’organisation a publié une première feuille de route pour lutter contre ce fléau.
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Elle établit un plan sur plusieurs années, fixé entre 2023 et 2030, avant plusieurs objectifs, le premier étant de réduire les disparités entre pays en matière de taux de survie, car plus de 85 % des décès dus à l’hémorragie post-partum surviennent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.
Pour se faire, les mesures prioritaires consistent à renforcer l’accès à des interventions éprouvées, mais améliorer dans le monde entier l’approvisionnement en médicaments et autres produits. L’OMS préconise une intervention à chaque étape auprès de la patiente.
Un protocole qui pourrait réduire les morts de 80 %
La première consistant à mesurer systématiquement le saignement, à chaque accouchement. Si un cas d’hémorragie est avéré, même s’il elle est minime un traitement doit ensuite être déployé rapidement, « idéalement, dans les quinze minutes qui suivent le diagnostic », note Olufemi Oladapo, directeur du département de santé reproductive de l’OMS. Cet arsenal comprend des médicaments qui renforcent la tonicité de l’utérus, ainsi qu’un massage utérin, pour finir par des soins plus avancés si nécessaire. Selon l’organisation, ce protocole pourrait réduire ces morts de 80 %.
En plus du traitement lors de l’accouchement, l’OMS souhaite renforcer la formation des professionnels de santé avec ce protocole.
L’hémorragie post-partum entraîne environ 70 000 décès chaque année, et pour celles qui en survivent, elle peut causer des handicaps et des traumatismes psychologiques. Néanmoins, depuis 2016, ces chiffres stagnent.
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