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Culture

Sélection de livres qui rendent heureux

Ce mois-ci, la sélection de livres est plus sympa avec vous et vos vacances : quelques membres de la rédac’ vous parlent de ces livres qui ont su leur plaquer un grand sourire sur les lèvres !

J’avoue, lors de la dernière sélection de bouquins, on n’a pas été super sympa et on vous a collé le stress avec que des livres qui rendraient un canard paranoïaque (j’aime à penser que le reste du temps, les canards ne se soucient que d’amour et d’eau fraîche sans jamais s’imaginer finir en magret).

Du coup, en ce mois de juillet capricieux, la rédac’ de madmoiZelle a eu envie de vous redonner le sourire : voici notre petite sélection personnelle de livres… qui rendent heureux et redonnent foi en l’humanité ! On est comme ça, nous. On a la patate, et on a envie d’en faire des frites pour tout le monde.

Et sur cette image mentale nulle, si vous le voulez bien, commençons à sourire bêtement.

Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates par Mary Ann Shaffer

Couverture (en VO) du Cercle Littéraires des éplucheurs de patates par M.A. Shaffer

Cy. ouvre le bal et se distingue avec un roman épistolaire dont le titre seul suffit à titiller les zygomatiques. Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates est bien un livre un peu spécial, en ce sens qu’au premier abord, on pourrait penser qu’il n’a rien de drôle. Hormis le titre.

Comment, pourquoi, quid des épluchures de patates ? Ben si : d’une, le roman a été publié en 2008, peu de temps après la mort de l’auteure. De deux, l’histoire se déroule en 1946, sur une petite île anglo-normande qui a passé la guerre occupée par les Allemands. Parti comme ça, il y a de quoi se demander à quel moment on rigole. Et pourtant… voici ce qu’en a pensé Cy. :

C’est drôle, c’est frais… ça m’a fait glousser toute seule comme une idiote dans le métro.

Le Cercle littéraire…, c’est l’histoire d’une relation épistolaire entre une jeune auteure londonienne à la recherche d’une histoire pour son roman, et des habitants de Guernesey, une petite île au large de la Bretagne qui vient tout juste de sortir de l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale. Et la jeune femme va en apprendre beaucoup plus sur le quotidien de ces gens qu’elle ne le pensait…

Comme le secret de la tourte aux épluchures de patates !

Les romans d’Agatha Christie

Image tirée de l'adaptation en film du Crime de l'Orient Express par Sidney Lumet

Poursuivons avec une autre forme de bonheur. Pour Mélissa, le bonheur, c’est simple comme un très bon roman policier qui vous apprend à relativiser. C’est pourquoi elle n’a pas vraiment su choisir parmi tous les chefs-d’oeuvres de l’incomparable Agatha Christie. Vous connaissez sûrement… Mais à la manière dont Mélissa en parle, on a envie de se replonger dans ce drôle d’univers un peu sombre, carrément british et parsemé de jolies notes d’espoir.

Les Agatha Christie me rendent toujours heureuse. Rien de tel pour remonter le moral qu’un bon petit meurtre ! Cette auteure a su créer des ambiances comme personne : les intrigues sont soignées et souvent brillantes, et on y trouve un humour british irrésistiblement optimiste qui illumine les après-midi les plus pluvieux et anime les journées les plus vides !

Les relations entre les personnages sont super intéressantes, et dépeintes avec talent. Mes deux préférés restent (et ce n’est pas très original) :

1. Les dix petits nègres, l’histoire de dix individus ayant commis un crime par le passé sans jamais avoir été punis par la justice, qui se retrouvent tous sur une île et commencent à disparaître, les uns après les autres… au rythme d’une comptine.

2. Le Crime de l’Orient-Express, une aventure du célèbre détective Hercule Poirot, qui se retrouve à nouveau confronté à un meurtre, cette fois à bord d’un train.

Il y a aussi ses romans qui mettent en scène un couple de détectives beaucoup trop mignons, Tommy et Tuppence Beresford, qui sont vraiment bien. Prenez N ou M, par exemple.

Et puis du coup, on est contents de pas s’être fait assassiner et on apprécie le thé que l’histoire a donné envie de boire !

Quatre soeurs par Malika Ferdjoukh

Image tirée de l'adaptation en BD de Quatre Soeurs, illustrée par Cati Baur

Maintenant qu’on a bien relativisé, passons à du feel good moins british, des fois que ça ne serait pas votre tasse de thé (humour). Et pour ça, direction Mymy

, qui vous propose de faire durer le plaisir en vous attaquant à une petite série bien sympathique :

La saga Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh. Ça raconte l’histoire de cinq (PIÈGE !) soeurs, orphelines après la mort de leurs parents dans un accident, et placées sous la garde de la plus grande, Charlie, majeure et vaccinée (c’est la seule qui n’a pas de tome dédié à son histoire). Elles vivent dans la maison familiale, une villa cabossée au bord d’une falaise, en Bretagne.

Chacune a son caractère, ses passions, ses défauts, et chaque tome explore plus particulièrement l’une des soeurs : la petite Enid et ses amies imaginaires, la superficielle Bettina, la sérieuse Geneviève, la très littéraire Hortense…

C’est extrêmement réaliste et moi qui n’ai que des soeurs, je me suis énormément reconnue dans ces relations touchantes, parfois injustes, parfois un peu tristes, mais pleines d’un amour fraternel renforcé par la tragédie qui les a toutes frappées. Le style, pour ne rien gâcher, est formidable : prénoms improbables et jolies tournures de phrase transforment des histoires somme toute banales en vrais petits bijoux de littérature. C’est une saga qui donne envie de parties de Monopoly en famille pendant qu’il pleut dehors, de glaces partagées dans le jardin familial en se racontant des secrets, d’émois adolescents farouchement cachés dans des journaux intimes…

Bref, c’est bien. C’est très, très bien. Et si ça ne colle pas toujours la banane, c’est une saga qui rend résolument heureux.

Note : je découvre, en me jetant sur cette petite merveille, que la série a également été adaptée en BD !

Miss Charity par Marie-Aude Murail

Illustration de Philippe Dumas tirée du roman Miss Charity

C’est mon tour, et croyez-moi, ce fut dur. Oh, pas que je ne lise que des romans qui donnent envie de tuer ses voisins, pour citer une certaine rédactrice que je ne nommerai pas (Amélie) ! Non, pour moi, dans la série des livres qui rendent heureux, c’était, c’est, et ce sera toujours Marie-Aude Murail.

Mais lequel de ses livres choisir ? Le tendre Ma vie a changé, pour mériter mon titre (inexistant) de caution fantasy de la rédac, et apporter une touche de fantastique à son quotidien ? Le formidable Oh, boy! que le monde entier devrait lire pour devenir meilleur ? Ah, oui, ce fut dur. Mais j’ai finalement choisi un de ses romans moins connu. Et épais, pour faire durer le plaisir. Cette phrase sonnait mieux dans ma tête.

J’aime bien m’auto-citer. Bref. La très prolifique Marie-Aude Murail s’est essayé à tous types de genres et de décors ; avec Miss Charity, un livre qu’il est aussi bien pour les enfants que pour les plus grands, elle nous plonge dans l’époque victorienne.

Vous connaissez peut-être Beatrix Potter ? Eh bien le roman s’inspire de la vie de cette dernière, la vie d’une fille curieuse, créative et pleine d’imagination, née dans la bonne société anglaise.

Et ce qui est formidable avec cette fille, qui deviendra femme, c’est que la société dans laquelle elle vit a beau lui répéter qu’elle ne sert à rien si elle ne se marie pas sagement, elle ne se démonte pas. Elle apprend, elle lit, elle élève des souris et des lapins et dessine leurs aventures, elle fait des expériences (pas toujours heureuses), elle fait toutes sortes de rencontres… De fil en aiguille, de malheurs en fous rires, la vie de Miss Charity nous laisse avec un sourire bête sur les lèvres et les yeux brillants. Un livre à glisser entre toutes les mains.

Le Rhinocéros qui citait Nietzsche par Peter S. Beagle

Couverture de l'édition Folio SF

Cette fois-ci, c’est LadyDandy qui se charge d’apporter une touche de fantasy à la sélection, avec un livre clairement pas assez connu ! Vous avez besoin de sourire, là, tout de suite ? Je laisse donc la parole à ma chère collègue, qui vous offre un aperçu de ce recueil de nouvelles toutes aussi brillantes que son titre.

Je propose Le Rhinocéros qui citait Nietzsche, signé par mon auteur de fantasy préféré, Peter S. Beagle.

Il s’agit d’un recueil de nouvelles à la fois mélancoliques, fantaisistes, absurdes et terriblement sérieuses. La nouvelle qui donne son titre au livre raconte l’histoire d’un professeur de philosophie allemand faisant la rencontre d’un rhinocéros qui parle et prétend être une licorne. Les deux créatures s’apprivoisent, discutent philosophie et sens de la vie au coin du feu, dans une routine qui semble ennuyeuse mais qui ne l’est évidemment pas pour un intellectuel à qui les idées suffisent.

L’histoire se déroule sur plusieurs années ; elle fait rire, sourire et pleurer, mais surtout, elle transforme le monde qui nous entoure. Peter S. Beagle est un magicien de l’ordinaire qui sublime toutes les trivialités du quotidien avec une poésie cocasse. Il me permet toujours de repartir sur de nouvelles bases, de poser un regard neuf, plus émerveillé sur la vie.

J’aime terminer un article sur un rhinocéros qui se prend pour une licorne… et j’espère que cette petite sélection aura déjà su redonner le sourire aux plus démoralisé-e-s d’entre vous, avant d’aller choisir vos lectures de l’été !


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

24
Avatar de jujudu13
3 janvier 2016 à 18h01
jujudu13
Merci pour la sélection! Je viens de lire Miss Charity qui se classe directement dans mes favoris Ce livre a été une vraie bouffée d'air frais et m'a redonné de l'élan alors que mon retour d'Erasmus était un peu compliqué. Maintenant je tente fortement de le faire lire à ma mère et à ma sœur ^^
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