Les températures avoisinant le zéro, nous sommes probablement plutôt nombreuses à n’attendre le week-end que pour une chose (mise à part la possibilité de ne rien faire, de dormir jusqu’à midi, de passer du temps avec nos proches et de sortir jusque très tard le soir) : pouvoir s’installer bien confortablement sous une couette ou un gros plaid tout pelucheux, avec des bonnes chaussettes, une boisson chaude et une bougie parfumée, et ouvrir un bon livre qui collera bien à la saison et à la situation.
Mais, eh, comme tout le monde, il m’arrive aussi d’errer dans les couloirs d’une médiathèque, perdue au milieu de tout ce choix disponible, et de ne savoir quoi prendre. Alors voici une sélection (à laquelle je pourrais rajouter l’air de rien l’intégrale d’Harry Potter tant la saga colle pile poil à l’atmosphère) de quelques romans ou nouvelles à (re)lire blottie au coin du feu.
Attends, je… j’ai pas de cheminée. Disons qu’à côté du radiateur, ça marche aussi.
Une sélection bien évidemment non exhaustive que vous pouvez compléter dans les commentaires ou sur Facebook (hésitez pas, quoi : armée d’un stylo et d’un bloc-notes, j’attends vos suggestions).
La Chute de la maison Usher, d’Edgar Allan Poe (1839)
De tout ce que j’ai pu lire d’Edgar Allan Poe, c’est bien La Chute de la maison Usher (rien à voir) que j’ai préféré dans le style ambiance oppressante. La nouvelle (puisqu’il ne s’agit pas d’un roman) est d’autant plus angoissante que l’auteur y va avec retenue dans le glauque.
L’histoire, c’est celle du narrateur, dont nous ne connaissons pas le nom, qui se rend chez son ami Roderick Usher. Ce dernier le réclame à son chevet parce qu’il est malade : il souffre d’anxiété et d’hyper-acuité des sens (peut-être pas au point d’entendre un pet de bouche à 40km, mais pas loin).
En arrivant chez son pote, le narrateur réalise que la soeur jumelle de Roderick n’est pas très en forme non plus, au point qu’elle fait des crises — dont je ne puis te dévoiler la nature parce que je préfère en dire le moins possible. Grosse, grosse ambiance de fanfaron chez les Usher, donc.
Une nouvelle absolument parfaite à lire à la tombée de la nuit (plus ou moins à quatorze heures, donc) histoire de bien flipper sévère tout en étant rassurée par le confort de ton fauteuil et la chaleur de ton logis.
Le Crime de L’Orient Express, d’Agatha Christie (1934)
Ouais, je sais : cette proposition n’a rien d’original. C’est un peu comme si je te disais « pour faire un bon burger, n’oublie pas de mettre des ingrédients dans un bun ». Mais voilà : j’ai lu Le Crime de l’Orient Express plusieurs fois, toujours plus ou moins à des périodes de l’année différente. Et sans conteste, c’est vers la fin de l’automne/pendant l’hiver, dans le contexte décrit pendant l’introduction, qu’il m’a paru le plus génial.
Peut-être parce que Hercule Poirot résoud le meurtre de M. Ratchett tandis que le train est bloqué par la neige.
« Je vous assure que je vais découvrir l’identité de celui ou celle qui m’a touché le cul », assure à la cantonade le pointilleux Hercule Poirot.
Alors si tu as envie de (re)lire Le Crime de l’Orient Express, j’aurais tendance à dire que selon moi, c’est le moment ou jamais (mais j’utiliserais alors un ton vraiment trop solennel et me contente donc d’un « fais comme tu veux ».)
Et si pour toi, cette période de l’année te donne davantage envie de voir poindre l’ambiance de Noël dans ton coeur sans pour autant renier ton envie d’intrigues autour de meurtre, tu peux te tourner vers un autre roman d’Agatha Christie : Le Noël d’Hercule Poirot. Dans ce roman, le détective belge tente de résoudre le meurtre de Simeon Lee, un vieux grincheux et sadique assassiné le jour du réveillon de Noël alors qu’il avait réuni sa famille pour la première fois depuis des années.
Un Chant de Noël, de Charles Dickens
Si ça se trouve, toi, les histoires de meurtre ou d’horreur, ça t’ennuie et t’aimerais bien oublier la grisaille du dehors en te réchauffant le coeur avec le plus génial conte du monde. J’abats alors ma dernière carte : du Charles Dickens. Si l’ensemble de son oeuvre colle parfaitement aux longues soirées d’hiver, Un Chant de Noël est LE truc à lire quand on n’a pas le moral à cette période de l’année.
Ebenezer Scrooge est un vieil homme radin à crever (si ça se trouve il garde ses cheveux tombés pour en faire des brosses à dents). Il est méchant (pas méchant genre « je t’ai volé ton nez », hein, carrément cruel), déteste les festivités de fin d’année, refuse de donner de l’argent aux pauvres et s’en vante. Bref, pas franchement le genre de personnes que t’as envie d’aller voir pour lui souhaiter la bonne année, une boîte de Quality Street à la main.
Le soir de Noël, le fantôme de son associé mort sept ans plus tôt rend visite au vieux : ce spectre lui annonce qu’il y en aura trois autres. Et Scrooge de faire des voyages dans le temps, de se souvenir de son passé, de l’analyser, et peut-être bien de le regretter…
La vie secrète de Walter Mitty, de James Thurber (1939)
Avant d’être un film sorti en 1947, avant d’en être un autre, réalisé par Ben Stiller, qui sortira en janvier prochain, La Vie secrète de Walter Mitty est un recueil de vingt-trois nouvelles à l’humour absurde, ou loufoque, mais toujours touchantes. Ça se lit tout seul, sans jamais buter sur un seul mot. C’est ce qu’on appelle un ouvrage limpide tant le style est simple (quoique parfois assez balourd) et surtout, tant il fait du bien.
Surtout, ces vingt-trois histoires mettent en scène des personnages à l’imagination complètement exacerbée ou d’autres, naïfs et maladroits, à qui il arrive des choses complètement dingues. Et, franchement, si c’est pas en hiver et précisément à un mois de Noël qu’on peut laisser courir notre imagination, je vois difficilement quand on pourrait.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Et pour les mangas j'ai bien, mais quand je veux faire une collection les tomes sortent trop vites ça coûte cher. Quand j'étais ado j'avais commencé Samouraï Deeper Kyo, mais au bout de 10 tomes j'en ai eu marre ça revenait cher !