Angoulême 2017, c’est parti ! Au cours du festival, différents prix seront remis. L’occasion de fouiller parmi les nominé•es, histoire de trouver des pépites et de vous parler des albums qui nous ont marquées en 2016.
Avec Lucie, on a donc eu envie d’aller voir tou•tes les nominé•es de tous les prix, et d’en extraire la liste de nos favori•tes. Qu’il soit touchant, drôle, fascinant ou impressionnant, chaque album nous aura marquées d’une façon différente.
Nos chouchous
Plusieurs albums de la sélection sont des livres dont nous avons déjà parlé.
Il y a d’abord le bouleversant, extraordinaire et marquant La légèreté de la géniale Catherine Meurisse (oui ça en fait des qualificatifs laudatifs mais c’est l’expression la plus pure de l’enthousiasme).
Rescapée par un coup de chance des attentats de Charlie Hebdo, elle raconte comment elle s’est sortie de l’enfer grâce à l’art. Une claque absolue, dont vous pouvez lire une chronique plus complète sur madmoiZelle en cliquant ici.
Côté actualité, le livre continue de vivre sa vie depuis l’année dernière et va être adapté au cinéma par la réalisatrice Julie Lopes Curval (Le Beau Monde) avec Catherine Meurisse à la co-écriture du scénario.
Pour vous procurer la bande dessinée, rendez-vous sur Place des libraires ou Amazon.
Dans un tout autre registre, on retrouve dans la sélection d’Angoulême l’hilarant recueil de strips Cul de sac de Richard Thompson.
Ces petites scènes de la vie quotidienne ne manquent pas de piquant et d’humour parfaitement subversif. Non seulement on rit, mais on réfléchit aussi, et derrière les plaisanteries se cachent souvent des critiques cyniques de la société.
De bons moments vous sont garantis par les membres délurés de la famille Otterloop, et vous pouvez lire une chronique de l’ouvrage sur madmoiZelle en cliquant ici.
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Louis parmi les spectres, la délicatesse renversante
Coucou, ici Lucie Kosmala, j’interviens momentanément pour vous parler de l’un de mes derniers coups de foudre côté bande dessinée !
Louis parmi les spectres, aux éditions de La Pastèque, est le nouveau livre des deux auteures derrière la BD très remarquée Jane, le renard et moi, que sont Isabelle Arsenault et Fanny Britt.
Cela ne pouvait laisser présager que du bon, et ça tombe bien, puisque c’est le cas.
La bande dessinée raconte l’histoire de Louis, onze ans, qui traverse la rupture très difficile de ses parents, notamment vis-à-vis de l’alcoolisme de son père.
Véritable leçon de vie et de de courage, on y voit Louis et son adorable petit frère, Truffe, braver les épreuves du quotidien avec leur candeur enfantine mais leur intelligence indéniable.
La perspicacité psychologique du traitement des personnages est frappante : elle montre avec un réalisme troublant que parfois, même quand il y a des problèmes profonds, on peut trouver des petites sources de bonheur qui nous comblent, et elle donne le droit d’avoir d’autres préoccupations, objectivement dérisoires, mais qui ont leur importance.
La bande dessinée questionne aussi le sentiment de lâcheté (aussi bien côté enfant qu’adulte) : comment peut-on réussir à se donner suffisamment de courage pour sortir de sa spirale infernale et arrêter de se penser lâche ? Autant de thèmes très proches de n’importe quel être humain, et qui nous touchent directement.
Cette BD place la famille au cœur de son intrigue, et aborde le thème délicat et audacieux de la démystification de la figure parentale.
Pas facile de voir son père pleurer, sa mère être malheureuse, et de devoir apprendre à vivre au quotidien sans l’un des deux. Pas simple non plus de découvrir que ses parents ont des failles et, pire que tout, qu’ils sont imparfaits.
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Cet ouvrage fait figure de chronique de la vie ordinaire avec énormément de tendresse, de subtilité et de pudeur.
Il raconte ces moments où l’on se voit obligé•e de grandir un peu plus vite quand les événements nous y obligent, tout en ayant envie d’avoir encore nos préoccupations à nous. On marche sur le fil des émotions avec un équilibre remarquable dans cette BD qui est, mine de rien, pleine d’optimisme !
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La jeunesse de Mickey, BD nominée dans la sélection jeunesse
(Note de Lucie le 27 janvier à 9h50 : Au moment où Lise vous écrivait ces quelques mots, elle ne savait pas qu’elle était une visionnaire et que la BD gagnerait le prix jeunesse d’Angoulême !)
Le saviez-vous ? Glénat a lancé un partenariat avec Disney, pour donner une nouvelle jeunesse aux bandes dessinées old school de la marque. Fin 2016, on a donc fait de belles découvertes avec Mickey’s craziest adventures par Trondheim et Keramidas, Café Zombo par Loisel ou encore La Jeunesse de Mickey par Tebo.
C’est d’ailleurs ce dernier album qui est nominé dans la catégorie jeunesse. Retrouver des auteurs habitués à tout autre chose sur un tel exercice, ça a quelque chose de fascinant : on sent que c’est un vrai défi, généralement très bien relevé.
Tebo, vous l’avez peut-être croisé au cours de votre enfance, quand vous lisiez Tchô ! (si vous lisiez Tchô !). C’était le papa du très drôle Captain Biceps, mais aussi de Samson et Néon.
Dans La Jeunesse de Mickey, notre souris préférée a bien vieilli. Elle décide de raconter à Norbert, son petit neveu, toutes les aventures qu’elle a vécu étant plus jeune.
Le ton est décalé, on ne se prend pas au sérieux, et on reconnaît bien là l’humour de Tebo. C’est un sans faute !
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Saga, nommé pour le Grand Prix
La sélection officielle est plutôt riche en comics cette année. Et c’est tant mieux ! Il est souvent difficile de se mettre aux comics, tant cet univers semble tentaculaire. Mais il y a certaines séries qu’on peut commencer sans hésiter, parce qu’elles sont des valeurs sûres.
C’est le cas de Saga, une série scénarisée par Brian K. Vaughan et dessinée par Fiona Staples. Elle raconte l’histoire de Alana et Marko, venant chacun d’un monde différent. Une planète, et sa lune considérée comme un repère de parias. Alana et Marko sont en fuite et ont un secret : ils ont eu ensemble un petit bébé.
Si ça c’est pas des parents badass.
Cette histoire sert de base à tout un tas d’aventures épiques, auxquelles vont s’ajouter
de nombreux personnages avec chacun leur caractère, leur look, et leur degré de proximité avec le lecteur ou la lectrice.
Saga porte bien son nom : la série s’étend pour l’instant sur six tomes, dont le dernier était nominé pour le Fauve d’Or mais n’a pas été sélectionné parmi les dix finalistes. Et OUI, ça vaut carrément le coup de commencer. C’est comme suivre une savoureuse série, mais sur papier.
Dans l’ensemble, la sélection officielle du festival est hyper diversifiée en termes de genre et d’auteur•e. Alors n’hésitez pas à vous plonger dans la liste des nominé•es, mais aussi dans les autres prix de cette année !
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