Marine, sur son blog Raconte-moi l’histoire, décrypte la société de diverses époques, mais aussi des faits divers historiques ou des anecdotes cocasses (bonjour, ce mot vient de 1928). Aujourd’hui elle vous parle sur madmoiZelle de la séduction et du mariage au XIXème siècle !
Trouver un mec riche ET cool c’est pas facile tous les jours
Il faut savoir qu’au XIXème, on se marie tard : 25 ou 26 ans pour la demoiselle, 27 ou 28 ans pour le damoiseau. Et ceci pour différentes raisons.
- Première révolution sexuelle : on ne se marie (presque) plus par intérêt mais par amour (c’est beau).
- Trouver un mec sympa et riche duquel on peut s’amouracher, c’est plus compliqué que de trouver un mec riche tout court.
- En plus faut le trouver dans son village (endogamie), ou pas loin, sinon c’est la merde, la famille peut demander une sorte de « participation financière » au mec qui va prendre la fille à la ville. Mais en même temps, des fois on dit rien car c’est la seule façon d’éviter la consanguinité. Mais si tu aimes vraiment trop ton cousin, tu peux demander une dérogation pour te marier.
- On a pas envie de s’emmerder avec une ribambelle de gosses, la contraception est carrément incertaine, alors plus on se marie tard, plus la ménopause est proche (astuce !).
Mais il arrive un jour, ou il est là, beau, riche et so cute et il la voit, belle, blonde, avec des seins encore fermes et prête à enfanter. Ça va draguer sévère. Mais Madame la Baronne Staffe est là pour expliquer les règles de savoir vivre.
Les bonnes manières pour draguer au XIXème
D’abord, monsieur ne se jette pas sur madame, et il ne lui adresse pas la parole : on est civilisés. Il se renseigne sur la demoiselle par des intermédiaires. Si tout correspond, rang social, fortune, famille, il est opportun que les intermédiaires organisent un dîner, ou les réunissent lors d’un bal.
Il est impératif que les parents de la future mariée soient présents. N’oublions pas que la transaction se fait grâce à eux. La jolie blonde ne doit rien savoir, sinon elle va perdre de son naturel, va voir son coeur s’emballer, et risque d’être terriblement déçue si monsieur décide que finalement, sa copine rousse est mieux. On lui évite une terrible humiliation, en somme.
Donc là tout est possible : soit tout le monde se plaît et on va mettre en place des rencontres qui ne sont improvisées qu’aux yeux de la jeune femmes, soit l’une ou l’autre des parties se retire — ou les deux, et là tout va bien, on peut recommencer avec d’autres.
Les fiançailles au XIXème
Imaginons que tout se passe bien. Les fiançailles se font dans une intimité rigoureuse : les deux couples de parents et les intermédiaires. Le fiancé doit apporter un bouquet de fleurs blanches ainsi qu’une bague, la fiancée porte une robe colorée. On les laisse enfin s’approcher, discuter sans être écoutés, mais on ne les laisse jamais seuls, sauf coutumes contraires.
Par exemple, dans le sud-ouest de la France tout comme en Suède (toi non plus tu vois pas trop trop le lien ?), il existe la Cour amoureuse. C’est-à-dire que pendant le temps des fiançailles, les deux promis peuvent dormir ensemble sur le dos. Mais pas n’importe comment !- Habillés, et non couverts.
- La jeune fille peut poser sa tête sur le torse du garçon.
- Leurs jambes ne peuvent pas être en contact.
- Le fiancé peut se permettre de toucher l’épaule de sa douce pour la déplacer s’il a le bras endolori.
Ils ont pensé à tout.
Pendant ce temps les deux familles signent le contrat de mariage.
La promesse de mariage, l’entre-deux droits
Les futurs époux ont le droit de décider de renoncer au mariage après les fiançailles : une promesse de mariage n’est pas un contrat. Au nom de la liberté de contracter, les fiancés ne sont tenus par aucune obligation de mariage.
Mais bon les boules quoi. Une semaine ou deux heures avant les noces, t’es comme un con, à nouveau sur le marché et ruiné par le coût de la cérémonie. À ce propos, le code civil a prévu deux conditions de dommages et intérêts qui peuvent fonctionner pour la partie lésée. Celle qui s’est retrouvée seule devant l’autel. Celle qui a les boules, donc.
Genre lui il a bien eu les boules.
La partie lésée peut donc obtenir des dommages et intérêts pour préjudice moral ou préjudice matériel. C’est-à-dire que si celui qui se fait larguer en acceptant de se fiancer est passé à côté d’une autre promesse de mariage, qui lui aurait apporté plus d’amour d’argent, ou a engagé beaucoup d’argent pour les préparatifs, il peut être remboursé.
Mais aussi pour l’humiliation : après la publication des bans, tout le monde est au courant, tu passes pour un con. Les dommages et intérêts sont donc obtenus dans le cas où la rupture est brusque et sans motif sérieux.
Et puis parfois, les gens se marient et sont heureux toute leur vie. On étudiera les bonnes manières de Madame la baronne Staffe pour réussir son mariage dans un prochain article !
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Les Commentaires
Et le blog , je suis tombée amoureuse ! J'y serai restée la journée entière si je ne travaillais pas.