— Article initialement publié le 16 décembre 2016
Décembre, c’est le doux mois de Noël pour certain•es, celui des partiels pour d’autres… Mais pour la plupart, c’est aussi et surtout le mois du bilan annuel. Et ça peut être alors plutôt douloureux, surtout quand on se rend compte qu’on s’est planté•e.
Moi à 18 ans, quand je me suis rendu compte que la fac ne me mènerait nulle part
Toutes les personnes qui sont allées à l’université vous le diront : la première grande vague d’abandon se fait aux vacances de Noël. Alors, si vous faites partie de ces milliers de gens qui décident d’arrêter leurs études au milieu de l’année scolaire, comment profiter du temps devant vous au mieux ?
Avant de se réorienter : que voulez vous faire tout de suite
Arrêter son cursus au milieu d’une année, ne signifie pas avoir un autre plan de carrière en tête.
Alors plutôt que de vous torturer l’esprit en cherchant à tout prix à trouver tout de suite ce que vous voulez faire plus tard, demandez vous d’abord ce que vous voulez faire du temps qu’il vous reste avant la prochaine rentrée.
Vous avez plus de 9 mois avant que cela arrive. Cela fait autant de temps pour prendre soin de vous et pouvoir prendre ensuite un nouveau départ plus serein.
Alors, ne vous réfrénez pas… Et si vous manquez d’idées, voici les possibilités !
Vous pouvez vous réorienter en décembre…
- …grâce aux ponts entre les différents cursus
Certaines facs et écoles supérieures offrent la possibilité de changer d’une voie à une autre entre le premier et le second semestre.
Bien entendu, cela ne se fait pas entre toutes les filières (avoir commencé l’année en LEA ne permet évidemment pas de continuer en sciences), mais renseignez-vous auprès de votre administration.
Par exemple, il y avait dans ma fac une passerelle entre la sociologie et la psychologie.
Ça sera un peu compliqué au début, mais en vous accrochant, il n’y a pas de raison que vous n’y arrivez pas.
Le seul risque est que cela vous encourage peut-être à choisir par défaut de changer pour une filière spécifique qui ne vous convient pas pour autant.
- … grâce aux cursus qui commencent en janvier
D’autres écoles proposent elles carrément des cursus commençant en janvier. J’ai par exemple une amie qui après avoir débuté médecine a décidé de bifurquer en janvier dans une école d’infirmière.
Cependant, la plupart des établissements où cette rentrée en décalé est possible sont privés et donc payants. En revanche, ils proposent parfois de l’alternance pour financer vos études.
Pour le reste, ces formations proposent les mêmes cours et examens que pour une rentrée en septembre.
Regardez également du côté des formations par correspondance. Avoir la discipline pour suivre ces cours est très compliqué (je le sais, je l’ai fait), mais cela peut vraiment aider à prendre un nouveau départ sans attendre.
Plutôt que vous réorienter tout de suite : travaillez (ou faites des stages)
Une autre solution consiste à profiter de ce temps pour gagner quelques sous (ou simplement devenir plus autonome financièrement). Vous pouvez alors miser sur :
- Un job alimentaire
C’est la première solution car c’est sans doute l’un des emplois le plus simple à trouver.
Concrètement, déposez des CV partout, dites sur Facebook que vous cherchez un emploi, placardez des annonces disant que vous cherchez à faire du baby-sitting ou du ménage…
Cela permet de se faire une première expérience qui peut faire la différence plus tard !
J’avais 16 ans lors de mon premier emploi. Je gardais alors une vingtaine d’heures par semaine une petite fille. L’année suivante, cette expérience m’a aidée à trouver des stages pour passer mon BAFA. Plus tard encore, sur des jobs qui n’ont plus rien à voir, les employeurs continuent à me questionner en entretien sur mon parcours dans l’animation.
Tout est lié.
- Un job (ou un stage) dans le domaine qui vous fait rêver
On dit souvent qu’il faut faire des études avant de pouvoir travailler, dans les faits, ça dépend vraiment des filières.
Alors jouez du bouche à oreille, d’ambition et surtout du culot… Le cinéma vous fait rêver ? Cherchez à trouver un petit stage en régie sur un tournage. Expliquez votre démarche. Quoi que l’on dise, « les jeunes qui en veulent » continuent à avoir la cote.
Et si vous ne trouvez rien, vous pouvez toujours négocier des journées d’observation dans un domaine qui vous intrigue. Cela vous permettra d’être plus sûr•e de vous dans vos choix futurs et, qui sait, de vous faire des premiers contacts.
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Au lieu de vous réorienter en décembre, faites un service civique
Le principe est de vous engager dans une mission d’intérêt général de six à douze mois. Il en existe dans de très nombreux domaines donc ça peut prendre bien des formes.
Par exemple, Louise qui s’occupe des podcasts sur madmoiZelle, en a fait un d’un an au sein d’une radio locale.
De mon côté j’en ai fait un de sept mois après avoir arrêté la fac en décembre 2011. J’ai débarqué dans une association de distribution alimentaire et c’est ce qui a sauvé à l’époque mon année scolaire.
Je savais bien que je n’avais pas envie de faire du social plus tard, mais en même temps je ne savais pas ce que je voulais faire. Cela m’a donc permis d’user de ce temps utilement tout en faisant le point sur mes envies.
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Voyagez (vous aurez tous les temps de vous réorienter plus tard) !
C’est un choix qui est à la fois évident… Et pas du tout. Du temps libre invoque des vacances, mais les voyages ont un coût.
Alors à vous de voir : avez vous des économies ? Pourriez-vous travailler à l’étranger ?
Vous pouvez également dans un premier temps prendre un job alimentaire avant de voyager.
Dans tous les cas, de nombreuses alternatives permettent de découvrir le monde à bas prix, comme nous l’expliquait une madmoiZelle en 2010… Alors si c’est ce que vous voulez faire maintenant, lancez-vous !
Prenez du temps pour développer votre passion
Enfin, et c’est peut-être le conseil le plus important : prenez soin de vous. C’est sans doute l’une des rares fois de votre vie où vous allez vous retrouver avec énormément de temps libre et sans compte à rendre.
Alors si vous êtes passionné•e de peinture, de sport ou d’écriture, profitez-en à fond pour vous améliorer dans vos domaines. Faites de vos hobbies votre vie. Kiffez, prenez du temps pour vous détendre.
Activez-vous de manière positive et tout ira bien.
Tout va bien se passer
Je sais à quel point il peut être perturbant de tout plaquer quand jusque-là on n’a fait que suivre le petit train de la scolarité qui faisait passer d’années en années à des classes supérieures. Je sais à quel point l’annoncer à ses proches peut être une épreuve.
Mais vous-savez quoi ? C’est votre décision et c’est forcément la bonne. Ça ne sert à rien de continuer dans une filière qui ne nous convient pas.
Rappelez vous que non, vous n’êtes pas en train de gâcher une année.
Quelle affreuse expression, « gâcher », comme si le temps à ne pas étudier vous faisait stagner, ou pire, reculer. Pourtant je vous promets que l’on peut faire plein de choses pendant ce temps. Non, vous ne passerez pas de diplôme, mais vous prendrez en expérience, en maturité et surtout en tranquillité d’esprit car c’est votre choix.
À votre niveau, cela semble énorme mais dans quelques années, ce ne sera qu’un souvenir d’une année un peu différente.
Parlez-en autour de vous, vous n’êtes ni le/la premier•e, ni le/la dernier•e à qui ça arrive et c’est tant mieux. Si on a le droit d’abandonner, ça veut dire qu’on a le droit de se tromper. Et ça, c’est très important.
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