J’ai découvert Black Mirror il y a quelques années.
J’ai mis plusieurs semaines à oser regarder le premier épisode et j’ai attendu qu’une de mes meilleures copines vienne passer quelques jours à la maison pour qu’on découvre ça ensemble (parce que j’avais entendu dire que ça mettait dans un état assez bizarre de tristesse et d’angoisse, et que je ne voulais pas être toute seule pour avoir à gérer ça).
Effectivement, ça m’a retourné l’estomac et le cœur. Chaque épisode des deux premières saisons et l’épisode spécial de Noël m’ont rendue presque malade. Je grimace toujours quand j’y repense, en évitant de me focaliser trop longtemps dessus.
La saison 3 est sortie sur Netflix il y a quelques semaines et je l’ai presque entièrement vue. Bon, pour l’instant, mis à part l’épisode 3 qui m’a vraiment fait me sentir mal (un vrai calvaire, j’ai mis quatre heures à m’endormir) les autres ne m’ont pas transcendée, mais c’est quand même super. Et angoissant.
Mon désarroi à la fin d’un épisode de Black Mirror.
Vraiment, vraiment flippant. Quand je regarde Black Mirror, j’en viens à regretter la technologie qui nous entoure. Tous ces trucs tellement pratiques qui rendent notre vie plus facile, plus drôle et plus divertissante. Les réseaux sociaux, la domotique, la réalité virtuelle…
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J’ai envie de brûler mon smartphone, mon ordi, de revenir à des valeurs sûres genre partir vivre à la campagne et faire un métier qui ne nécessite pas qu’on utilise des réseaux sociaux.
J’ai l’impression que tout ça, c’est sympa aujourd’hui mais que dans quelques années, ça va complètement partir en steak. J’ai envie de brûler mon smartphone, mon ordi, de revenir à des valeurs sûres, genre partir vivre à la campagne et faire un métier qui ne nécessite pas qu’on utilise des réseaux sociaux. (Quel métier du coup ? Aucune idée. Je n’ai AUCUNE idée d’un métier qui n’est pas plus agréable ou plus efficace avec les réseaux sociaux et le progrès technologique.)
Et puis après, je reprends mes esprits : ce n’est pas viable sur le long terme, pas dans les domaines que j’ai choisis, et puis pas dans ma vie actuelle. Alors dans ce genre de situation, pour me réconforter, j’essaie de me rappeler que, définitivement, le progrès c’est un peu plus bien que moins bien.
Revenons ensemble, si tu veux bien, sur trois preuves que la technologie c’est super afin de relativiser le cauchemar que nous annonce Black Mirror.
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Grâce à la technologie, on ne se perd (presque) plus jamais
Bon sang de bonsoir, je n’ose imaginer à quel point ma vie serait compliquée si je n’avais pas accès à des applications de géolocalisation me permettant d’aller d’un point A à un point B sans perdre trop de temps.
Et sans me perdre, pour toujours, jusqu’à ce qu’on me retrouve morte de déshydratation, le corps complètement en décomposition, quelque part aux alentours de Quimper alors que je cherchais le Mr Bricolage de la rue Saint-Maur.
Je n’ose imaginer à quel point ma vie serait compliquée si je n’avais pas accès à des applications de géolocalisation me permettant d’aller d’un point A à un point B sans perdre trop de temps.
Je veux dire, je ne sais pas si tu dois souvent te rendre à une adresse que tu ne connais pas mais en tout cas c’est mon quotidien, quasiment. Et faut dire que les occasions ne manquent pas, de manière générale : aller à un rendez-vous pro, visiter un appart, retrouver quelqu’un dans un nouveau bar…
Le danger de se paumer est encore plus fort si tu cherches un appartement, ou si tu as une consommation intense de Tinder et que tu laisses les gens que tu vas rencontrer choisir le lieu de votre rencontre. Et si tu cherches un appartement et que t’as une consommation intense de Tinder et que tu laisses les gens que tu vas rencontrer choisir le lieu de votre rencontre EN MÊME TEMPS, bah écoute… Je ne peux plus rien pour toi.
Enfin, je ne pourrais plus rien pour toi si les applications Plans, Google Maps ou RATP n’existaient pas. Maintenant, on est sauvé•es ! On rentre l’adresse et bim, ça nous file l’itinéraire.
Merci le progrès. Merci Internet.
Moi sans Google Maps. Et même parfois moi AVEC Google Maps (c’est un don).
Grâce à la technologie, on n’a plus à commander des vêtements par téléphone
L’autre jour, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai repensé à un truc horrible du passé. Le genre d’épreuve qui, sur le coup, ne t’apparaît pas comme un malheur, parce que c’est une obligation et que tu ne peux pas y couper. Tu n’as pas d’issue.
Cette épreuve, c’est la commande de fringues à distance.
Évidemment, si t’as grandi dans une grande ou moyenne ville où tu n’avais qu’à sortir de chez toi pour aller dans des boutiques, tu ne vois pas de quoi je parle. Si tu es né•e à la fin des années 90 ou au début des années 2000, tu ne vois pas non plus de quoi je parle, parce que t’es passé•e directement à la commande par Internet.
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Tu es PRIVILÉGIÉ•E. Si je te jure. T’as même pas conscience à quel point. Mais j’t’aime bien quand même parce que ce qui est chiant ce n’est pas d’être privilégié•e, c’est de ne pas en avoir conscience. Maintenant que je viens de te répéter que tu l’étais, je crois que tu ne peux que le savoir.
COMMENT ÇA J’EN FAIS TROP ? Ah oui. Pardon.
Ce qu’il faut savoir, c’est que la commande de fringues à distance n’était pas à l’époque ce qu’elle est aujourd’hui. Ce n’était pas un choix énorme d’e-shops, pour tous les goûts et toutes les bourses (ehehehhehe) (« Bourse »).
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La commande de fringues à distance, c’était feuilleter un catalogue reçu dans la boîte aux lettres (genre Les 3 Suisses le chouchou — le slogan qui me mettait hors de moi à l’époque — ou La Redoute pour les plus connus), noter les références de chaque vêtement convoité et soit :
- envoyer les références à l’adresse postale (et donc, compter l’attente de recevoir son colis en plus de l’attente que notre commande soit reçue : bien trop long)
- choisir la voie du téléphone. Il fallait donc appeler le numéro donné sur le catalogue pour énumérer à quelqu’un les références des fringues qu’on voulait.
Et alors, je ne sais pas toi, mais le téléphone, c’est quand même vraiment pas ce que je préfère. Si c’est pour parler à la famille et aux ami•es, nickel, mais énoncer des chiffres à quelqu’un que je ne connais pas, franchement, bof.
« Et ensuite le numéro 656654329. En 37.»
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Parfois je me dis que, si j’étais encore obligée de faire comme ça, j’achèterais beaucoup moins de vêtements.
(Court laps de temps pendant lequel je vérifie mon compte en banque).
Ce qui ne serait pas plus mal, au fond.
Grâce à la technologie, on n’a plus à regarder tout Boulevard des Clips pour une chanson
1997. J’ai 8 ans, j’ai vu Titanic et je ne m’en remets pas. Je ne me remets pas non plus de My Heart Will Go On, la chanson interprétée par Céline Dion qui va avec le film. À tel point que cette année-là, j’en suis sûre : je veux être chanteuse (une si mauvaise idée, si tu veux mon avis d’adulte réfléchie).
Je suis folle de cette chanson et l’écouter ne me suffit pas. Je veux voir le clip. J’adore regarder ces vidéos. Dès que mes parents me donnent la permission, je mets le Boulevard des Clips, l’émission de M6 où l’on diffuse (je te le donne en mille) des clips, pendant mon petit-déjeuner.
Mais jamais je ne vois le clip de My Heart Will Go On. Jamais.
Mais jamais je ne vois le clip de My Heart Will Go On. Jamais. Je me farcis des clips que je n’aime pas de chansons que je n’apprécie pas, et je deviens dingue, parce que je ne vois jamais celui que je veux. Enfin je ne deviens pas dingue DINGUE, tu vois, mais je suis saoulée.
Et tous les matins, je suis frustrée par cette absence, et je commence la journée bougonne. « Pourquoi est-ce que le putain de tube du moment accompagnant un film déjà culte tarde tellement à parvenir à mes yeux ? », me disais-je à l’époque.
Je n’ai pas la réponse, mais je sais qu’aujourd’hui j’ai juste à taper le début du titre d’une chanson dans la barre de recherche sur YouTube et puis v’là. Je peux même foutre le clip là, dans l’article (j’vais m’gêner, putain). Si ça ce n’est pas une preuve de l’utilité du progrès ! Finis, les petits déjeuners bougons ! Finie, la frustration !
En plus tu sais quoi ? Bah il est même pas dingue, ce clip.
Allez, à toi maintenant : cite les trucs qui te rappellent que la technologie, c’est bien, et tant pis si Black Mirror ça fout les chtouilles sur le futur.
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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