Jusqu’à 16 ans, ma vie hormonale était plutôt simple.
Depuis mes 14 ans et l’arrivée de mes règles, mon cycle évoluait tranquillement, changeant au gré des vents, jamais précis à la minute… mais toujours abondant et douloureux.
Et puis vint le tournant des 16 ans : premier copain, premiers désirs, premières relations sexuelles… et premières capotes.
Le préservatif étant la solution la plus évidente pour m’éviter d’aller en panique au Planning Familial dans les semaines qui suivaient, je ne me suis pas posé trop de questions.
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La pilule contraceptive, ce non-choix
Rapidement se sont immiscés dans mon esprit le ras-le-bol du latex, et l’idée qu’il était de mon devoir d’aller faire un tour chez ma médecin traitante pour demander la pilule.
Dans mon inconscient et en me fiant à mon entourage, la pilule semblait être le SEUL moyen de contraception existant, le plus rentable, le plus efficace et le meilleur pour moi.
Après une consultation express avec ma médecin, je ressortais avec une ordonnance pour une boite de pilules Leeloo, renouvelable 3 mois, et quelques indications sur comment la prendre et ne pas risquer de tomber enceinte.
Les effets secondaires de la pilule contraceptive
Mais aucune information sur des potentielles alternatives contraceptives, ni sur les potentiels effets secondaires (pourtant nombreux) de ce traitement hormonal.
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Dès le début de ma prise de Leeloo, j’étais ravie de constater :
- Que je passais d’un bonnet C à un bonnet D
- Que mes règles étaient d’un coup ordonnées comme du papier à musique
- Que j’arrivais à passer ma semaine de règles sans faire de bain de sang dans mes jeans et mes draps
En bref, pas d’effet secondaire négatif apparent.
Quand la pilule devient un fardeau
J’ai donc passé 7 ans à organiser ma vie et ma sexualité autour de cette prise de pilule sans trop me poser de questions : alarmes sur le téléphone, prévention de stock pour les vacances, rendez-vous trimestriels chez un médecin pour une ordonnance, angoisse de l’oubli et… oublis.
Ce qui devait être un allié et un soulagement dans ma sexualité s’est vite transformé en angoisse, et à 23 ans, j’ai fait un rejet. Je n’en voulais plus.
L’idée même de poser le mini comprimé enrobé sucré sur ma langue me débectait, et j’ai donc commencé à me renseigner sur les autres moyens de contraception : implant, patch, cape cervicale, anneau vaginal, DIU hormonal ou au cuivre…
Par ici pour la première partie
Le dispositif intra-utérin, ce mal aimé
Évidemment, j’avais déjà vaguement entendu parler du DIU (mal nommé « stérilet »)… et évidemment j’imaginais un gros instrument de torture en métal planté dans mon ovaire, qui marquerait la fin de ma fertilité.
Quand j’ai commencé à en parler autour de moi, on me rabâchait sans cesse les mêmes idées préconçues.
— Mais… t’as jamais eu d’enfant, c’est hyper dangereux ! — Ça rend stérile, attention… — C’est dégueu, et puis il paraît que ton mec peut se piquer le gland dessus .
J’ai donc commencé à faire mes propres recherches sur le sujet et je me suis vite rendu compte du gros malentendu qui planait sur ce petit bout de plastique.
Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), « le choix d’une contraception doit être personnalisé et effectué après une information éclairée »…
Et le DIU cuivre est censé être une méthode de contraception de première intention proposée à toutes les femmes dont les nullipares (femmes n’ayant jamais eu d’enfants), alors pourquoi personne ne m’en avait jamais parlé ?!
La pose du DIU ou le premier jour du reste de ma vie
Ma décision était prise : il me fallait un DIU en cuivre, non-hormonal, qui me permettrait d’avoir la paix pendant 7 à 10 ans.
J’ai donc pris rendez-vous chez une sage-femme en qui j’avais pleine confiance, qui m’a mis très à l’aise, et qui m’a posé le DIU.
Plus d’alarme sur le téléphone, plus de frayeur, j’étais enfin libre de profiter de ma vie et de ma sexualité librement ! Et petit à petit j’ai pris conscience de tous les effets secondaires indésirables de la pilule qui s’estompaient.
Avec le DIU, j’ai redécouvert mon cycle menstruel
Pendant les premiers mois, j’ai commencé à prendre une conscience différente de mon cycle, à découvrir de nouvelles sensations.
Mes règles étaient de nouveau désordonnées, très abondantes et douloureuses, certes, mais j’étais désormais capable de les sentir arriver à l’heure près, de reconnaître chaque étape de mon cycle : les symptômes prémenstruels plus ou moins intenses et plus ou moins longs, le changement de texture de ma peau, de mes cheveux, mon corps qui gonfle, dégonfle…
J’étais capable de reconnaître avec exactitude ma période d’ovulation, en me fiant uniquement à mon ressenti. Je sentais petit à petit mon corps s’en remettre à son cycle naturel, et je le ressentais comme jamais sous pilule.
Grâce au DIU, ma libido revit !
Pendant les six premiers mois de cohabitation avec mon DIU, ma libido a tout d’un coup pris une place énorme, tellement énorme que j’ai cru être malade !
Mon désir sexuel augmentait sans cesse au fil des mois, jusqu’à se stabiliser à une intensité que je ne me souvenais pas avoir connue…
Ça a été un choc de réaliser que la pilule me privait de profiter pleinement de mon désir sexuel et de la conscience de mon corps.
Aujourd’hui, plutôt que de subir mes règles j’ai appris à les aimer, à prendre soin de moi quand je saigne, et à être indulgente avec mes sautes d’humeur.
Oui, mes règles sont plus abondantes et douloureuses que sous pilule, mais aujourd’hui, en l’an 1 après pose de DIU au cuivre, pour rien au monde je ne repasserais aux hormones !
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