Quand un concept fonctionne, on en saisit un bout et on l’étire à l’infini, un peu à la manière d’un chewing-gum infusé de bave.
Les franchises horrifiques grandissent encore et toujours
Avec sa mouture de 2018, par exemple, la franchise Halloween s’étend désormais à quelques onze films.
Une liste tout à fait inégale en terme de qualité puisque ces fictions ont été confiées à plusieurs cinéastes différents, aboutissant à une hétérogénéité totale de la franchise.
Il y a donc du très bon, comme le tout premier opus, façonné par le génial John Carpenter en 1978 (et considéré par beaucoup comme le premier slasher) et du très mauvais comme Halloween 5, navrant aussi bien terme de scénario que de rythme.
Ce défilé interminable, puisqu’un nouveau volet est encore sorti il y a moins de deux ans, a largement inspiré le cinéma d’horreur, toujours friand à s’emparer d’un sous-genre pour l’étendre à son volume maximum.
Scream est donc le digne héritier de Halloween, en cela qu’il présente un slasher (film d’horreur dans lequel un serial-killer, souvent masqué, assassine sans vergogne une tripotée d’ados à l’arme blanche), plutôt classique mais recouvert d’un vernis plus moderne et peut-être un peu plus adolescent.
Scream est une saga créée en 1996 par l’éminent Wes Craven, empereur du frisson largement influencé par le cinéma du maître Carpenter, qui a largement contribué à l’expansion grand public du whodunit à l’écran.
Une saga au ton tranchant dont chacun des volets de la tétralogie initiale est un régal de gore et d’humour.
Quelques neuf ans après la sortie du dernier opus, un tout nouveau est en préparation, et voit son héroïne iconique, Sidney Prescott (Neve Campbell), revenir en grandes pompes.
Pour le meilleur ou pour le pire ?
Scream 5, l’épisode de trop ?
Je ne veux pas m’enfermer dans une quelconque image de vieux cul, mais au bout d’un moment, quand c’est fini, c’est fini.
L’idée de déterrer de vieux personnages pour faire du fan service et rameuter les aficionados de sagas sans âge dans les salles, ça a peut-être son charme pour certains, mais personnellement, ça me court sur le haricot.
Dans un monde audiovisuel qui ressuscite chacune de ses idées passées, j’ai envie d’opposer qu’en dépit du dicton, ça n’est pas toujours dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes.
La preuve avec le désolant reboot de la série Charmed par exemple, ou avec les derniers volets des Griffes de la nuit.
Laissons les sagas emblématiques de leur époque se terminer sur des notes positives, qui par ailleurs encouragent à une nostalgie plutôt charmante, et renouvelons un peu les sujets de nos objets culturels.
Ouais, en fait j’ai peut-être fait mon vieux cul.
Quoiqu’il en soit, et en dépit de cet avis basé sur une simple entrée en production du film, je laisserai sa chance à Scream 5 comme je laisse toujours sa chance à un film avant de le critiquer.
D’autant que le retour au casting de Neve Campbell titille ma machine à nostalgie, et ça n’est pas non plus TOTALEMENT pour me déplaire.
Scream 5, toutes les infos sur le film en préparation
Wes Craven étant décédé en 2015, la suite de sa saga a été confiée à deux nouveaux réalisateurs en les personnes de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett.
Quant au scénario, dont on connaît pour l’instant peu de choses, c’est à James Vanderbilt (Nuit de terreur, Bienvenue dans la jungle) et Guy Busick (Wedding Nightmare) de s’y coller.
Avec la team originale, Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette, Scream 5 sortira sur les écrans français le 12 janvier 2022 au cinéma.
Plus qu’un an et demi de préjugés à entretenir avant d’aller juger pour de vrai cette suite qu’on espère, finalement, à la hauteur des originales.
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Les Commentaires
Et c'est pour ce genre de film dispensable-mais-j'y-vais-quand-même que j'aime ma carte UGC lol