Aux éditions 10/18
Toutes les entreprises de presse de Londres sont sens dessous-dessous. En Ismaël, dictature calme d’Afrique orientale dont personne ne se souciait jusque là, la révolution gronderait, opposant les patriotes aux fascistes ou vice-versa. Les grands journaux envoient illico leurs grands reporters afin de capter les frémissements de l’actualité ismaëlienne.
Le Daily Beast pense dépêcher l’écrivain à succès John Boot, désireux de changer d’air. Suite à un malentendu fâcheux, c’est son homonyme William Boot, chroniqueur « faune et flore » depuis sa campagne native, qui rejoint Ismaël en tant qu’envoyé spécial.
A Jacksonburg, la capitale, nulle trace de guerre civile ni même d’opposition, si ce n’est la nuée de journalistes étrangers et l’intense activité économique s’organisant autour d’eux. Pourtant chacun s’acquitte de sa tâche : couvrir l’événement, même inexistant, en télégraphiant des nouvelles que tout le monde attend. Généraliser, extrapoler, s’inspirer des autres, inventer pour au moins tenir tête à la concurrence…
La course à la désinformation, c’est donc le sujet que choisit Evelyn Waugh en 1938. L’auteur de Diablerie donne dans le satirique et dénonce les fragilités déontologiques du grand journalisme de son époque. De son époque seulement ?
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