En partenariat avec l’UCPA (notre Manifeste)
J’ai su que nous étions au bord de la rupture parce que j’ai senti un vertige. Cette dispute, cette première vraie dispute de couple, c’était comme si tout à coup, sur notre chemin, celui qu’on poursuit à deux, il y avait une falaise.
Le vide qui s’ouvrait soudain devant moi me semblait sorti de nulle part. Et je me serais jetée dedans si tu ne m’avais pas tirée de ma léthargie, par tes éclats de voix.
Tu as eu des mots durs, des mots qui blessent si on les laisse pourrir dans les chairs. Tu as eu des mots qui marquent l’âme et qu’on ne peut pas effacer sans les avoir entendus, écoutés.
Tu ne m’as pas frappée, mais j’ai pris une claque, ce jour-là. Le jour de notre dispute. Le jour où j’ai décidé que je voulais sauver notre couple.
« Je suis une parenthèse dans ta vie »
Je t’ai trouvée injuste, bien sûr, quand tu m’as dit :
« De toute façon, je ne compte pas pour toi, je ne suis qu’une parenthèse dans ta vie ».
C’est vrai que notre rencontre est récente, notre relation fulgurante, mais notre passion… vacillante ?
Je ne comprends pas, je m’interroge. Pourtant, je parle de toi partout, tout le temps, à tout le monde. J’ai l’impression de vivre autour de toi, avec toi, vers toi, en fait. Vers un avenir commun, que je n’imagine plus du tout sans toi depuis que je t’ai rencontré.
Tu me réponds, bienveillant mais ferme, que toute cette belle romance n’existe que dans ma tête. Dans les faits, on ne se voit presque plus, toi et moi.
Tu es injuste, je trouve, j’ai eu des soucis de santé, qui m’ont tenue éloignée…
…Pendant trois mois ? Non, bien sûr, pendant trois semaines, seulement. Mais le reste du temps, je n’étais pas là non plus, on s’est à peine vus…
J’avais des soucis, tu comprends, j’avais besoin d’espace, de temps pour m’y retrouver, pour me retrouver.
Tu vois, c’est ça le problème, me répondais-tu. Le fait que je te fuis lorsque j’ai des problèmes, au lieu de te les amener, qu’on les résolve ensemble, en équipe, justement.
Tu n’as pas tort, au fond.
Je me tais. Je comprends.
« Tu préfères passer du temps avec eux qu’avec moi »
Tu as évité les reproches, parce que nous sommes libres, et tu le sais : on ne se doit rien, à part l’honnêteté, la sincérité. Le respect. On ne se doit fidélité que si on le décide, et tu n’es pas jaloux, moi non plus.
Je pense que des couples moins matures que le nôtre se seraient séparés, sur cette dispute. J’aurais très bien pu avoir cette réaction légitime, face à toi : oui, effectivement, je préfère aller boire des coups avec mes amis que de me tirer du lit pour aller contempler l’aube avec toi.
Si c’était le cas, j’aurais juste accepté que notre relation était une belle idée, mais qu’elle n’avait effectivement pas assez de substance. Je n’avais peut-être tout simplement pas assez envie de continuer l’aventure avec toi…
Mais ce samedi matin, ce samedi tout gris et froid de janvier, ce lendemain d’une enième soirée passée sans toi, à parler de toi sans apprécier le fait que nous allions nous revoir au matin, ce fameux samedi, j’ai compris un truc.
J’ai compris que je tenais à toi, que je ne voulais pas que ça s’arrête, et que pour ça, il fallait que je change.
Toi et moi, à la croisée des chemins
Que « je » change ? C’était bizarre de me dire ça, mais c’était pourtant l’évidence.
Qu’est-ce qui faisait, alors que je tenais tellement à toi, que j’étais à ce point incapable de te faire une place digne dans ma vie ?
Pourquoi, alors même que je répétais à qui voulait l’entendre que notre relation était pour moi une profonde source d’épanouissement, tu n’étais jamais mon refuge en cas de baisse de moral, jamais une source de réconfort pour moi ?
Je me suis rendu compte, ce matin-là, au cours de notre dispute, que je ne pourrais pas sauver notre couple si je n’étais pas prête à travailler sur moi-même,
sur la valeur, le temps et l’attention que je m’accorde, à moi-même.
Comment veux-tu faire une place de choix à quelqu’un d’autre dans ta vie, si toi-même, tu n’y as pas une place centrale ?
J’ai décidé de sauver mon couple… avec le trail
Plot twist, je ne suis pas vraiment en couple, et celui qui m’a secoué les puces un triste samedi de janvier n’était pas une personne, mais un sport.
La dispute dont je parle, c’est comme ça que j’ai ressenti une séance d’entraînement coachée par l’un des moniteurs UCPA de l’équipe #TrailXpérience, un programme de découverte de la course nature, que je suis depuis l’été 2017.
À Paris, à Lyon, nous sommes comme ça une douzaine de jeunes adultes à découvrir ou se perfectionner en trail, dans l’objectif de courir le cross ou le marathon du Mont-Blanc, le 30 juin 2018.
J’en parlais dès cet été dans deux premiers articles, annonçant mon journal de bord.
- Je me lance un défi : courir 23 km en juin 2018, rejoins-moi !
- Je suis pas taillée pour courir en montagne, et autres idées reçues sur le trail
Je comptais bien sûr écrire régulièrement sur mon expérience, mes progrès, les obstacles, mes doutes, etc.
Mais la vie quotidienne s’est mise en travers, et je me suis retrouvée à suer du sang et des larmes sur les escaliers de Montmartre, un lendemain de Grosse Teuf.
Cette journée a donné lieu à une séquence insérée dans le Vlogmad n°106, et dont je t’offre ci-dessus la version « director’s cut ».
J’ai décidé de sauver mon couple avec le trail, pour moi !
Cette métaphore du couple et de la dispute salvatrice m’a permis de mieux comprendre ce qui m’était arrivé ces 4 derniers mois. Pourquoi quelque chose qui me rendait heureuse en théorie trouvait si peu de place dans mon quotidien ?
Et je me suis dis que cette histoire était toute aussi intéressante à raconter que celle que j’avais prévu d’écrire, au début : le fil de mes entraînements et de mes progrès.
Après tout, tu peux googler « programme entraînement trail » et tu trouveras sans doute énormément de ressources.
Mais pourquoi se lancer dans une activité à la réputation aussi « extrême » ? Comment débuter, quel plaisir y prend-t-on, comment le développer ?
Qu’est-ce que ça peut apporter, un entraînement précis en milieu urbain, et comment ne pas perdre la motivation, un peu comme on entretient la passion dans un couple ?
Je me suis dit que j’allais plutôt répondre à toutes ces questions, celles que je me suis moi-même posées, et auxquelles j’ai dû trouver des réponses pour réussir à remettre cette expérience du trail dans ma vie, dans mon quotidien.
Je ne suis pas une athlète de haut-niveau, j’ai jamais appris la discipline psychologique et physique des champions.
Je n’ai pas une volonté de fer ni un mental d’acier, je n’ai pas la force surhumaine d’un Hulk ou d’une Jessica Jones, et je n’ai certainement pas une motivation permanente et inépuisable.
Je suis dramatiquement, humainement banale. Et je ne me suis pas lancée dans la découverte du trail par envie ou besoin de dépassement, mais par curiosité.
J’ai décidé de « sauver mon couple », et de te raconter notre histoire. Suis-moi !
Envie de… découvrir le trail ?
L’UCPA propose des séjours accessibles aux débutant·es: pas besoin d’avoir des mollets d’athlète olympique pour s’y essayer !
Motivation, envie d’apprendre et soif de découverte suffisent amplement ! Rendez-vous sur le catalogue des vacances UCPA, sur cette page dédiée aux séjours trail spécial débutant!
Et pour plonger dans l’univers de trail, par les mots de celles et ceux qui le pratiquent, rendez-vous sur le blog We Are UCPA !
#TrailXpérience, qu’est-ce que c’est ?
Pendant un an, l’UCPA va former une joyeuse bande de coureurs du dimanche ou de sportifs ou sportives variées à la pratique du trail. Objectif ? S’aligner au départ du Marathon du Mont Blanc (42 ou 23 km, selon les niveaux).
madmoiZelle est partenaire média de l’opération, on amène 7 recrues dont Clémence, qui tient un journal de bord tout au long de l’année. Spicee réalise une websérie de toute cette belle aventure, qui sera diffusée sur Mont Blanc Médias. Plus d’infos ? C’est là !
SOMMAIRE — Journal de bord #TrailXpérience
Retrouve ici les articles publiés au fur et à mesure !
- J’ai décidé de sauver mon couple : retour sur une rencontre houleuse mais prometteuse
- Le coup de foudre, j’y croyais pas, jusqu’à ce qu’il me foudroie
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Je suis exactement pareil que toi avec la musique, j'ai remarqué que courir avec c'est jouissif ok mais c'est plutôt mauvais pour le rythme, parce qu'on a tendance à naturellement essayer de s'y coller. Alors tout ce qui est pump-it-up, rapide, excitant... le jour où j'ai décidé de mettre des trucs tout doux voire de ne pas en écouter, je me suis rendue compte avoir plus d'endurance !
Mon record est de 45mn à courir à quasi 100% sur du vallonné, après j'ai un peu lâché le morceau et les portions de courses ont été un peu plus restreintes (faut dire aussi je me suis "paumée" à la tombée de la nuit en forêt, et pour rentrer, les champs n'avaient pas été fauchés et les herbes m'arrivaient à la poitrine, c'est pas très pratique pour courir)
Je commence à pouvoir courir 30mn de façon régulière et sans m'arrêter (toujours pas sur les routes ni le plat, chez moi c'est 100% nature), bientôt je vais tenter mes premiers dénivelés "sérieux" en attaquant les montagnes au dessus de ma tête, mais en attendant j'essaye de rester régulière:
- un strict minimum (petit parcours vallonné de 20mn) dans les périodes de fatigue style règles
- un peu plus et tendance à explorer plus loin / allonger le parcours quand ça va mieux
Et la régularité m'a fait prendre un petit.... kilo et demi de muscles (je me suis fait la remarque l'autre jour en mettant une p'tite robe que mon cul était vaaachement rond et promis c'est pas les chips).
Merci pour ces supers articles qui montrent que çaypossible !
De bons conseils aussi par ici ! https://alpinemag.fr/trail-6-conseils-pour-bien-se-lancer/