Sylvie Ayral est professeure agrégée, docteure en sciences de l’éducation. Yves Raibaud est géographe et membre de laboratoire ADESS (Aménagement, Développement, Environnement, Santé).
Dans la tribune qu’ils publient aujourd’hui, ils analysent les conséquences de l’injonction paradoxale à laquelle les garçons sont confrontés. En effet, ils sont sommés de se conformer aux stéréotypes de la virilité d’une part, pourtant difficiles à concilier avec les valeurs prônés par l’école. En effet, calme patience et application sont des « qualités féminines ».
Très jeunes et surtout pendant les années de collège, période où la puberté vient sexuer toutes les relations, les garçons se retrouvent, en effet, pris entre deux systèmes normatifs. Le premier, véhiculé par l’école, prône les valeurs de calme, de sagesse, de travail, d’obéissance, de discrétion, vertus traditionnellement associées à la féminité. Le second, relayé par la communauté des pairs et la société civile, valorise les comportements virils et encourage les garçons à tout le contraire : enfreindre les règles, se montrer insolents, jouer les fumistes, monopoliser l’attention, l’espace, faire usage de leur force physique, s’afficher comme sexuellement dominants. […]
Ainsi, le problème n’est pas de «sauver» les garçons, ni de lutter pour l’égalité entre les filles et les garçons, ni même de combattre une homophobie qui structure leur construction identitaire. Le problème est d’en finir avec lafabrique des garçons. D’explorer la manière dont familles, école et société projettent sur les «petits mâles» des rêves, des désirs ou des fantasmes qui influent sur leurs identités et leurs carrières.
Continuer la lecture sur Libération :
Quand on vous disait que les stéréotypes de genre sont dangereux pour la santé
, on n’exagérait pas (et ce n’est donc pas matière à rire, désolée). Réfléchissons donc à deux fois avant de scander des slogans du type « pas touche à nos stéréotypes de genre ! ».
PS : si tu vas lire l’article sur Libé, prends garde à ne pas lire les commentaires sans tes lunettes de protection ! Bisou.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires