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Sauvages, l’émouvant documentaire Netflix à base de crins de chevaux et de chapeaux de cow-boys

Sauvages est un documentaire Netflix racontant l’épopée de quatre potes à travers l’Ouest américain. On y découvre qu’un cow-boy peut lire Fifty Shades of Grey, et que le bord du chapeau peut aussi servir à se cacher les yeux quand on pleure.

Si je me suis abonnée à Netflix, c’est en partie parce que je savais que le service de vidéos à la demande proposait tout un tas de documentaires intéressants. Parmi eux, il y a celui sur Tony Robbins, The Propaganda Game sur la Corée du Nord, ou encore Happy, qui a un peu inspiré Anouk pour l’écriture de cet article.

Je m’attendais donc à trouver d’autres très bons documentaires, que je ne connaissais pas spécialement. Eh bien, ça n’a pas raté.

À lire aussi : Trois documentaires fascinants (sur fond de polémique) à découvrir

Sauvages raconte l’histoire de quatre potes qui viennent de finir la fac aux États-Unis. Tous passionnés par les chevaux et la monte western, ils décident de partir pour une grande randonnée à dos de mustangs. Leur voyage les emmènera de la frontière mexicaine jusqu’au Canada, à la découverte de l’Ouest sauvage.

Sensibiliser à la situation des chevaux sauvages

L’initiative ne vient pas d’une idée en l’air : avec leur voyage, les quatre copains veulent faire comprendre la situation critique dans laquelle se trouvent les chevaux sauvages aux États-Unis.

Les mustangs, comme on les appelle (vous le savez si comme moi vous avez regardé en boucle Spirit, l’étalon des plaines), vivent en liberté. Le problème c’est qu’avec la prolifération de l’homme, l’écosystème est perturbé.

À lire aussi : Les chevaux dans les films, c’est (parfois) l’arnaque

Certains prédateurs naturels des mustangs ont disparu, leur permettant de se multiplier à loisir. De ce fait, ils bousillent la prairie qui met du temps à repousser. Les autres herbivores ne peuvent donc plus se nourrir et comble du mauvais sort, les chevaux non plus.

Pour remédier à ce problème, le gouvernement américain a cru bon d’en choper plusieurs troupeaux et de les enfermer dans des enclos surpeuplés, en attendant qu’ils meurent tout seuls. Une bien belle idée de merde.

Alors qu’on sait que la solution (coûteuse mais salvatrice) serait de stériliser un grand nombre de bêtes pour réduire leur multiplication. Parce qu’en définitive, permettre à des chevaux de vivre en liberté, c’est génial. Mais si c’est pour qu’ils meurent de faim sur des prairies bousillées, ça sert à rien.

Une proximité avec la nature

C’est touchés par cette situation que Masters, Thomas, Thamer et Johnny décident d’entreprendre leur long périple. Ils partent avec un cameraman et des GoPros, afin de montrer à tout le monde la force et le courage des mustangs. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est réussi.

sauvages-caméraman Là ça va mais à la fin du voyage, on pourra planquer des trucs dans sa barbe.

Quand ils partent du Mexique, les chevaux sont encore à moitié sauvages : les quatre cow-boys ont commencé à les débourrer mais on les verra régulièrement se prendre de bons gros coups de sabots au cours du voyage.

De manière générale, c’est impressionnant de voir combien ils se méfient des mustangs, tout en les adorant. Ils savent quand il est bon de déguerpir pour ne pas se faire assommer, ou pire.

À lire aussi : L’équitation — Les madmoiZelles & leur sport

C’est ce qui m’a frappée dans ce documentaire : la proximité entre l’homme et l’animal est fascinante. De manière générale, on a toujours dressé les animaux en ayant l’ascendant sur eux. Et c’est encore plus le cas dans la monte western où on dompte les chevaux à l’usure. Mais là, les chevaux dépendent autant des hommes que les hommes dépendent d’eux.

Je vais vous avouer un truc (que vous connaissez déjà si vous lisez souvent mes articles) : je suis une fille de la campagne. Les grandes étendues vertes, les prés, les montagnes et les animaux, ça me fait rêver, c’est ma place. Sans compter que j’ai toujours été fascinée par la taille démesurée et le côté indompté des paysages américains.

Sauvages regorge de panoramas incroyables : la réalisation s’attarde aussi bien sur les chevaux, les quatre cow-boys et les lieux qu’ils traversent.

sauvages-paysage Vous n’avez pas envie de pleurer là ?

Un voyage introspectif

En deux heures, c’est drôle de voir évoluer le comportement de ces quatre potes. Au début du voyage, ils sont un peu hésitants mais très enjoués. À mi-chemin, on sent qu’ils prennent de l’assurance : on les voit régulièrement galoper, tenter des chemins un peu plus risqués mais plus courts…

Et à la fin, ils en ont carrément ras-le-bol. Ils puent, leurs cheveux et leurs barbes sont broussailleux, et ils commencent même à se détester les uns les autres.

masters-sauvages Là c’est Masters qui choisit l’itinéraire. Et dans deux minutes, il se prendra la tête avec Thamer qui en a trouvé un meilleur sur son iPhone.

Sauvages c’est aussi un documentaire très humain, sur l’aventure de quatre cow-boys qui n’ont pas envie d’entrer tout de suite dans la cour des grands. L’amour qu’ils portent aux chevaux et à l’équitation n’est pas le seul motif de leur voyage. Ils font beaucoup part de leurs angoisses et de leurs doutes.

Plusieurs fois dans le documentaire, on ne peut pas s’empêcher de se dire « mais quels petits cons ! » parce qu’ils font des erreurs un peu bêtes, parce qu’ils sont arrogants ou qu’ils se disputent entre eux. Mais quand ils franchissent enfin la frontière canadienne, on voudrait être là avec eux pour leur faire un high five.

Ce documentaire m’a profondément touchée, c’est pourquoi j’ai voulu en parler aujourd’hui, une semaine après l’avoir dévoré. Mon seul regret, c’est qu’il ne dure que deux heures. Si vous n’avez pas Netflix, sachez que vous pouvez aussi acheter le documentaire sur son site officiel.


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

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