C’est un soutien qu’on n’avait pas vu venir, et qui pourtant n’a rien de si surprenant, au fond : le Temple satanique se mobilise contre la nouvelle loi qui restreint l’accès à l’avortement au Texas !
Pour rappel, la loi qui vient d’entrer en vigueur interdit l’IVG au-delà de six semaines. Et ce n’est pas tout… Elle a même été agrémentée d’une nouvelle mesure : désormais, on pourra poursuivre en justice quiconque pratique un avortement, apporte son assistance pour y accéder, ou encourage une personne à y avoir recours. Et ce, même si l’on ne la connait ni d’Eve ni d’Adam.
L’American Civil Liberties Union du Texas, organisation de défense des droits humains, a tiré la sonnette d’alarme :
« Cela veut dire que quiconque – même sans être connecté à la personne qui a recours à un avortement – peut tenter de démanteler les réseaux de soutien à l’IVG en poursuivant les gens qui la pratiquement, ceux qui les assistent, ou même en menant une poursuite pour tenter de stopper un avortement en empêchant un centre de santé d’assurer ce service au-delà de six semaines.
Cette loi autorise aussi une prime significative : un minimum de 10.000 dollars de dommages pour la personne qui initie la poursuite, si elle obtient gain de cause. »
Imaginez : une loi contrevient aux droits élémentaires des femmes à disposer de leur corps ET permet à des ordures de se faire 10.000 dollars sur leur dos en les dénonçant.
Comme dirait Francis Cabrel : est-ce que ce monde est sérieux ?
C’est déprimant. Revenons-en à Satan.
Le Temple satanique, main dans la main avec les féministes
Enfin, pas vraiment à Satan, puisqu’il s’agit du Temple satanique, créé en 2013 et basé à Salem dans le Massachusetts et qui, comme son nom ne l’indique pas, milite pour la séparation des religions et de l’État, pour la liberté de culte et la liberté de choix.
Dans une lettre adressée à la FDA, l’instance fédérale qui régule les médicaments et les produits alimentaires, le culte demande à ce que ses membres aient accès à l’avortement sans restrictions.
Il s’appuie sur le Religious Freedom Restoration Act, voté au Texas en 2019 et qui assure aux Natifs Américains la possibilité d’utiliser du peyotl pour les rituels religieux. Le Temple satanique veut faire valoir le même droit pour l’usage des médicaments abortifs.
Ainsi le fondateur du Temple, Lucien Greaves, l’affirme : on ne saurait empêcher les membres du culte de s’adonner à leurs rituels d’avortement !
Ce n’est pas la première fois qu’il s’engage sur ce combat ; l’homme avait adopté la même stratégie dans l’État du Missouri pour contrer des lois obligeant les personnes souhaitant avorter à recevoir des informations anti-IVG et à attendre 72 heures entre leur premier rendez-vous et la procédure.
Des stars mobilisées contre la loi anti-IVG au Texas
On ne sait pas encore si cela suffisant pour gagner le combat contre les anti-IVG au Texas. Mais au vu de l’urgence, ce soutien est bon à prendre.
Plusieurs organisations féministes appellent à l’aide, comme le Lilith Fund ou le Texas Equal Access Fund qui fournissent un soutien financier aux personnes n’ayant pas les moyens de recourir à un avortement.
Kathleen Hanna, leadeuse du groupe Bikini Kill, a donné les recettes du merchandising du groupe au Fund Texas Choice, tandis que la chanteuse P!nk a enjoint ses fans à faire un don au Planned Parenthood.
L’actrice Eva Longoria a aussi rappelé que les premières victimes de cette loi seraient les femmes racisées et issues des milieux défavorisés :
De Satan à P!nk, le droit à l’IVG a des soutiens de poids. Seront-ils suffisants pour lutter contre l’obscurantisme, le contrôle des corps des femmes et la misogynie ? L’avenir nous le dira…
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Crédit photo : Charles Edward Miller via Flickr
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