Le samedi à 19h20, c’est l’heure de l’Émission d’Antoine. Sarah Constantin, l’une des journalistes, a décidé de courir torse nu dans Paris, comme un garçon. La séquence commence à partir de 19 minutes.
La jeune femme s’était déjà affichée seins nus en mai 2015, lors de l’action menée pour interrompre le discours de Marine Le Pen, en compagnie d’autres Femen. Autant te dire que l’idée du « Free the Nipple » ( « Libérons le téton») est l’une des nombreuses causes défendues par cette activiste féministe !
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Sarah Constantin rappelle ce que dit la loi française :
« C’est complètement illégal d’être torse nu dans l’espace public, on risque 1 an de prison et 15 000 euros d’amende. »
Homme comme femme, techniquement.
Qu’à cela ne tienne, Sarah a eu envie de tester le jogging torse nu
, au même titre que certains hommes. Et les réactions des passants ou des autres coureurs sont variées : du détournement de regard gêné au reluquage intensif, des conseils pour le maintien de la poitrine, mais aussi des gens qui trouvent ça normal, même s’ils n’y sont pas habitués… Sarah finit par se faire interpeller par des policiers qui lui demandent de se rhabiller.
« Même les garçons sont verbalisables » lui assure l’agent, mais en attendant, leurs poitrines nues sont tolérées sur la voie publique… De l’aveu même de l’agent qui interpelle la journaliste ! Elle essaye bien d’entamer le dialogue, mais le policier passe rapidement outre une discussion dans laquelle il partait perdant :
« Effectivement, l’égalité des sexes etc, j’ai pas envie de rentrer dans ce débat philosophique avec vous. »
Aux Etats-Unis, comme nous rappelle cet article du Nouvel Obs, c’est l’exhibition de partie génitale qui est interdite, ne posant a priori pas de problème pour des seins puisque — sauf si j’ai loupé un truc, ce ne sont pas des organes génitaux.
En France c’est donc le torse qui pose problème mais la différence, c’est que la poitrine des femmes reste encore beaucoup plus sexualisées que celle de l’homme. Je me dis donc que si on banalisait la vision des seins au lieu de les cacher, ils seraient donc moins sexualisés et donc plus facilement tolérés. Un vrai casse-tête. L’occasion de rappeler que la présence de tétons de femmes sur les réseaux sociaux peut donner suite à la suppression du compte, tandis que les clichés des tétons d’homme passe crème… Allez comprendre !
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Mais la conclusion de Sarah n’est pas pessimiste :
« Finalement ça s’est quand même bien passé parce qu’ils ne m’ont pas arrêtée, et puis je m’attendais quand même à me faire siffler ou avoir des remarques obscènes et finalement, j’ai l’impression que la société est plutôt prête à voir des gangs de nanas courir et faire leur jogging torse nu. »
Alors continuons à libérer le téton, pour qu’on puisse choisir de faire les prochains RunningMad topless si on veut !
Les Commentaires
C'est l'exhibition sexuelle qui est réprimée, mais être seins nus n'est pas de l'exhibition sexuelle (et même la nudité complète, normalement ça ne l'est pas, les gens interpellés qui ont contesté ont généralement obtenu gain de cause devant les tribunaux).
Et puis, à supposer que ça soit interdit, ça ne devrait pas l'être, parce qu'on en a ras-le-bol de cette tartufferie.