Parler d’argent, en France, c’est encore tabou. Pourtant, c’est un sujet passionnant, et par certains aspects… féministe ! Dans notre rubrique Règlement de comptes, des personnes en tout genre viennent éplucher leur budget, nous parler de leur organisation financière (en couple ou solo) et de leur rapport à l’argent. Aujourd’hui, c’est Sarah qui a accepté de nous ouvrir ses comptes.
- Prénom : Sarah
- Âge : 29 ans
- Métier : Cadre dans une entreprise
- Revenu mensuel : 3.465€ à deux
- Famille : Elle et son conjoint
- Lieu de vie : Un appartement T3 en centre d’une grande ville, dont ils sont locataires
Les revenus de Sarah et son partenaire
Sarah est cadre dans une entreprise qui gère un site internet. Pour son job de responsable d’équipe, elle est gratifiée d’un salaire de 2.065€ net par mois.
Si elle estime que ce salaire n’est pas à la hauteur de l’investissement que son travail nécessite, elle affirme tout de même qu’il lui permet de vivre confortablement sans avoir à s’inquiéter de ses dépenses :
« Je couvre mes besoins et peux trouver des opportunités de me faire plaisir très régulièrement. Je suis très heureuse de bien gagner ma vie, et de ne plus avoir de soucis d’argent qui planent au-dessus de ma tête.»
À son revenu s’ajoute celui de son partenaire, payé 1.400€ net par mois pour un poste dans la logistique et la gestion de commandes. À eux deux, ils disposent donc de 3.465€ pour financer leur mode de vie.
L’organisation des revenus du couple
Sarah et son conjoint sont ensemble depuis cinq ans et partagent un appartement depuis deux ans. Sur cette période, leur organisation a varié, notamment en fonction des revenus du compagnon de Sarah qui a connu une période de chômage.
« Quand mon copain était aux chômage, avec des allocations très basses, j’ai eu un coup de cœur pour un appartement un peu plus cher que celui dans lequel nous vivions. Mon copain était réticent à augmenter ses dépenses mensuelles pour le loyer, mais je ne voulais pas renoncer au confort que me permettrait le nouveau bien…
Du coup, nous avons trouvé un compromis. Nous avons déménagé, et nous sommes passés d’une organisation à 50/50 à un pourcentage plus égalitaire basé sur nos revenus respectifs : 60% pour moi et 40% pour lui. »
Aujourd’hui, le conjoint de Sarah ayant retrouvé un emploi, ils sont repassés sur une division en deux parts égales de leurs dépenses communes.
« Chacun s’occupe de ses affaires »
Ils règlent ainsi chacun la moitié de leurs charges fixes, en essayant de se répartir les factures de la manière la plus égalitaire possible, et alternent sur les frais ponctuels comme les courses. Sarah explique :
« Chaque mois, après le virement du loyer, nous faisons le point sur l’ensemble de nos charges. Certaines sont fixes, d’autres fluctuent et il faut s’ajuster. »
Pour cela, ils estiment qu’un compte commun n’est pas nécessaire, et s’organisent sur leurs comptes individuels. De manière générale, ils ont tendance à gérer leur budget de manière très indépendante :
« Nous avons des comptes séparés donc chacun s’occupe de ses propres affaires. Pour les quelques factures communes (assurances, internet, électricité…), on s’est réparti les contrats égalitairement. Et quand nous avons envie de craquer sur des dépenses, que ce soit un restau ou un voyage, nous pouvons le faire séparément : si l’un n’en a pas l’envie ou les moyens, il ne se sent pas obligé d’y participer. »
Ils se consultent toutefois sur les gros achats à deux, pour des meubles par exemple, afin d’aligner leurs critères et de choisir ensemble ce qu’ils achèteront.
Les dépenses de Sarah et de son conjoint
Depuis qu’ils ont emménagé dans leur joli T3 au centre de la grande ville où ils habitent, Sarah et son conjoint paient 964€ de loyer par mois
, prélevé sur le compte de Sarah et qu’ils paient à deux, à hauteur de 50% chacun. C’est, comme souvent, leur plus gros poste de dépenses.
Viennent ensuite les loisirs, que Sarah évalue pour leur ménage à environ 600€ par mois. Dans cette somme, elle compte des sorties pour boire un verre, ce qu’elle fait souvent, beaucoup d’achats de gaming partagés entre elle et son compagnon, des restaurants, mais aussi des évènements plus ponctuels : elle cite « des week-ends, des vacances, des sorties foot ou d’autres achats en tout genre ».
Ces dépenses plaisirs sont importantes pour le couple, qui partage la même philosophie : l’argent, c’est fait pour être dépensé. Pour eux, les finances n’ont d’ailleurs jamais été un sujet de dispute. Elle explique :
« On n’hésite pas à se faire plaisir, en faisant des dépenses pour soi ou l’un pour l’autre. On est sur la même longueur d’onde, et c’est cool de ne pas culpabiliser pour ça. Et puis, nous sommes loin d’avoir des goûts de luxe et nous retrouvons aussi sur des choses qui n’impliquent pas d’argent ! »
« Si on se coordonnait mieux, on pourrait réduire nos frais de courses »
Leur troisième dépense mensuelle la plus élevée se trouve dans les courses alimentaires, que Sarah évalue à 450€. Un chiffre qu’elle aimerait réduire, notamment en faisant de grosses courses dans des supermarchés plutôt que des petits achats dans des supérettes.
« On ne se consulte pas trop sur les courses, et on finit souvent par acheter le juste nécessaire dans les supérettes de centre-ville, ce qui coûte cher. Si on se coordonnait mieux, on pourrait plus régulièrement aller faire de grosses courses à deux afin de réduire nos frais. »
Viennent ensuite leurs factures courantes pour l’eau, le chauffage et l’électricité et l’assurance habitation qui s’élèvent en tout à 125€ par mois. En tant que locataires, ils ne paient pas de taxe d’habitation, mais s’acquittent d’une taxe d’enlèvement des ordures ménagères de 170€ annuels.
Sarah dépense aussi 25€ pour son abonnement aux transports en commun, 26,50€ pour sa mutuelle, et une centaine d’euros par mois pour des vêtements, un chiffre qui peut varier d’une période à une autre.
Elle n’a pas de frais bancaires, sa banque lui ayant proposé une offre d’essai gratuite pour les deux années à venir.
Le rapport à l’argent de Sarah et de son compagnon
En nous expliquant son rapport à l’argent et l’organisation que son conjoint et elle ont mis en place dans leur couple, Sarah décrit une forme de flexibilité sur leurs finances. Pour elle, il est important que l’argent ne soit pas un sujet de stress, ou de disputes, et ni elle ni son conjoint ne suivent leurs dépenses à l’euro près.
Pour autant, elle est au courant de ce qui se passe sur ses comptes et de ce qu’elle est en mesure de s’offrir, ou non. Ce qui n’a pas toujours été le cas ! Elle raconte avoir appris récemment à gérer son budget correctement :
« Pendant longtemps, l’argent m’a brûlé les doigts. Aussitôt la paye tombée, c’était tournée pour tous les potes, resto à gogo et achats compulsifs.
Mais j’ai eu un petit électrochoc alors que j’entrais tout juste sur le marché du travail : un jour, EDF m’a coupé l’électricité parce que je ne m’étais pas occupée de prendre un abonnement.
Pour pouvoir la réactiver, il fallait que je leur paie tout ce que j’avais consommé l’année précédente, soit 600 ou 800€… J’étais encore jeune, et j’avais peu de revenus ! Il a été difficile pour moi de sortir cette somme. Je me suis dit “je ne veux plus jamais me retrouver dans cette situation”, et j’ai commencé à faire plus attention. »
Dans cet apprentissage, elle explique que son conjoint lui a d’ailleurs beaucoup apporté.
« Quand on s’est rencontrés, il était plus attentif que moi au budget. Il a un loisir assez coûteux, la musique, et il avait déjà l’habitude d’organiser sa vie pour pouvoir se permettre des achats liés à sa passion. En le regardant fonctionner, je me suis dit que ce n’était pas si bête ! »
Les projets de Sarah et de son compagnon
Aujourd’hui, Sarah arrive à épargner entre 200 et 300€ par mois, qu’elle met de côté pour des projets de voyage ou de gros achats. Si ce mode de fonctionnement qu’elle qualifie d’« au jour le jour » leur convient à tous les deux jusqu’ici, elle mentionne cependant le fait qu’ils risquent de devoir le revoir un petit peu.
« D’ici trois ans, on aimerait acheter un appartement. Mon conjoint m’a appris qu’il avait commencé à anticiper, et à mettre un peu de côté pour ce projet, tout comme moi. Pour cela, on va faire une étude de nos dépenses un peu plus approfondie, sûrement se prendre un compte commun… On va se mettre à regarder nos finances avec un peu plus de précision ! »
Merci à Sarah de nous avoir ouvert ses comptes !
Si jamais vous souhaitez commenter cet article, rappelez-vous qu’une vraie personne est susceptible de vous lire, merci donc de faire preuve de bienveillance et d’éviter les jugements.
À lire aussi : Margaux, 3740€ par mois à deux, en reconversion dans l’agriculture
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires