Ce lundi 22 juin, l’actrice française Sara Forestier était l’invitée de France Inter et de la journaliste Léa Salamé pour parler de la réouverture des cinémas mais aussi de Filles de joie, le long métrage d’Anne Paulicevich et de Frédéric Fonteyne dans lequel elle joue une femme victime de violences conjugales qui se prostitue en Belgique.
Ce rôle, elle l’a accepté alors qu’elle vivait elle-même une situation difficile avec un homme violent.
Sara Forestier, victime de violences conjugales, s’exprime sur France Inter
Au micro de Léa Salamé, l’actrice est revenue sur sa situation personnelle et sur les raisons qui l’ont poussées à accepter ce rôle de travailleuse du sexe :
Ce qui m’a motivé à accepter ce film, c’est que ce que vivait le personnage, j’étais en train de le traverser dans ma vie. J’en ai eu besoin, et envie. J’étais en train de sortir d’une relation avec un homme violent.
Je trouvais qu’il y avait tellement d’incompréhension sur les violences faites aux femmes. Le film raconte beaucoup de choses sur l’inconscient collectif des femmes, leurs peurs.
ll y a une idée reçue, on croit qu’une femme sous emprise est prostrée, elle est victime, elle est amoureuse comme ça un peu éperdue et puis elle reste avec l’homme, mais parfois c’est pas vrai, parfois on reste avec un homme aussi pour avoir réparation, même dans une posture de combat.
Je trouve que le cinéma permet d’exprimer tout ça avec beaucoup de nuances et de finesse.
Sara Forestier partage son expérience de femme victime de violences conjugales
Lors de cette interview d’une dizaine de minutes, Sara Forestier s’exprime aussi sur le phénomène de libération de la parole qui a commencé depuis plusieurs années, et sur ses bienfaits :
On en parle de plus en plus et personnellement ça m’a permis d’avoir de bons réflexes quand ça m’est arrivé. Je n’ai pas tout de suite porté plainte mais je suis allée faire constater les lésions à l’hôpital, ce qui m’a permis d’avoir des preuves pour plus tard.
Aujourd’hui, j’aurais une amie dans cette situation, je l’emmènerais poser une main courante, et je lui dirais qu’elle peut aller faire constater ses blessures par un huissier de justice ou un médecin.
L’actrice engagée voit cette libération comme une avancée importante qui permettra peut-être que justice soit (enfin) faite :
Le fait de libérer la parole fait qu’on peut avoir de preuves, et grâce à ces preuves on peut faire justice. La libération de la parole, ce n’est pas juste balancer des noms. La société civile est partie prenante de la justice et libérer la parole ne la met pas en danger.
Si tu as envie de retrouver Sara Forestier sur grand écran, Filles de joie, avec Noémie Lvovsky et Annabelle Lengronne, sort aujourd’hui dans les salles sombres. Je te mets la bande annonce ci-dessous :
https://www.youtube.com/watch?v=Tz6n_5wHTAE
Et toi, qu’as-tu pensé du discours de Sara Forestier sur France Inter ?
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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