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Sans surprise, le Covid a aussi fait du mal aux mères et augmenté les dépressions post-partum

Deux études montrent qu’il y a eu plus de stress, d’isolement, de détresse mentale et de dépressions post-partum pendant la pandémie. Qui est surpris ? Personne…

Le post-partum est une période à haut risque pour la santé mentale. Le chamboulement que représente l’arrivée d’un enfant au sein d’une famille, le manque de sommeil, un accouchement traumatisant… Autant de facteurs qui peuvent déclencher de l’anxiété, des troubles de l’humeur, voire carrément une dépression post-partum.

Et quand on met au monde un enfant en pleine pandémie mondiale, avec tout le stress, l’isolement et les conditions dégradées de prise en charge médicale que le Covid implique, forcément, ça augmente encore le risque d’aller mal.

Deux études publiées récemment, une par l’Université de Grenade en Espagne, l’autre par le Women’s College Hospital de Toronto au Canada, montrent que la santé mentale pendant le post-partum s’est dégradée avec le Covid.

15% de hausse du nombre de dépressions post-partum

Selon l’étude espagnole, les personnes qui ont donné naissance à un bébé pendant la pandémie ont en moyenne déclaré un niveau de stress plus élevé pendant l’accouchement et ont été moins satisfaites des soins reçus.

En même temps, quand on sait que certains hôpitaux ont interdit l’accès aux partenaires, obligé les parturientes à porter un masque

ou les ont laissées tout simplement seules dans leur chambre à gérer des contractions intenses, on n’est pas franchement étonnées par ces résultats.

Zéro surprise non plus face au constat de l’étude espagnole : les dépressions post-partum ont augmenté de 15% pendant la pandémie. Un accouchement traumatique est un facteur de risque de la dépression post-partum, tout comme l’isolement et le manque de relais. Or, avec le Covid, de nombreuses jeunes mères confinées ont coché toutes ces cases.

30% de consultations psy en plus pendant la pandémie

L’étude canadienne, elle, note une hausse des consultations psy de 30% chez les mères en post-partum pendant la pandémie, avec des conséquences à long terme qui peuvent être importantes, comme l’explique la psychiatre Simone Vigod, autrice principale de l’étude :

« En temps normal, la maladie mentale post-partum affecte jusqu’à 1 mère sur 5 et peut avoir des effets à long terme sur le développement de l’enfant et la famille, si elle n’est pas prise en charge et si elle devient chronique. L’augmentation du nombre de visites post-partum en santé mentale a commencé en mars 2020, […] ce qui suggère que la détresse liée à la pandémie s’est traduite très rapidement par un besoin accru de soins chez ces patientes »,

L’étude, publiée dans le Canadian Medical Association Journal, a analysé les données des visites post-partum (de la naissance au 1er anniversaire de l’enfant) de santé mentale de 137.609 participantes. Outre l’augmentation générale de 30%, plusieurs éléments importants se dégagent.

D’abord, les consultations psy ont particulièrement progressé chez les parents qui souffraient déjà d’anxiété, de dépression et de troubles liés à l’alcool et aux substances.

Plus de téléconsultations psy pendant la pandémie, une bonne nouvelle ?

Ensuite, ces consultations ont très majoritairement réalisé en visio, à distance, pendant le confinement : 84,8% à distance contre 3,1% en période prépandémique. Et l’équipe ayant réalisé l’étude se demande si cette utilisation accrue de la téléconsultation pourrait avoir supprimé certains obstacles à la prise de rendez-vous.

Enfin, les personnes issues des quartiers défavorisés sont celles chez qui on note la plus faible augmentation des consultations psy, alors même que ce sont les foyers qui les plus impactés par la pandémie, et qui aurait donc potentiellement le plus besoin de suivi psychologique…

Il est donc urgent pour les personnes ayant mené l’étude que les pouvoirs publics mettent en place des programmes de soutien ciblés sur ces foyers-là, en palliant le manque de moyens financiers.

En France, cela a été en partie le cas pour les enfants et les étudiants, avec la mise en place de consultations « gratuites » chez un psychologue, mais pour les jeunes mères il n’existe pour l’instant pas de programme spécifique… Toutefois, si vous pensez être concernées par la dépression post-partum, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant qui pourra vous rediriger vers des structures adaptées (psychiatre, réseau périnatalité, unité mère/enfant, etc.) La PMI de votre ville peut aussi être un bon espace pour trouver du soutien.

À lire aussi : « Ça m’inquiète de faire subir ça à mon enfant » : les mères bipolaires témoignent

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Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

5
Avatar de didinebdx
14 juin 2021 à 07h06
didinebdx
Ma fille a maintenant 7 mois mais du fait du covid, j’ai du faire ma première écho toute seule (tout premier confinement ou tout était encore très flou). Ça a rajouté du stress au stress car je n’avais qu’une peur, devoir moi même annoncer que quelque chose ne va pas à mon conjoint.
J’avais exigé de l’échographiste que ce soit lui qui annonce et explique à mon copain s’il y avait qqch.

Obligé de faire les annonces par téléphone aussi car on ne savait pas quand est ce qu’on allait pouvoir revoir nos familles...

Les cours de prepa ont été fermé aux papa juste au moment où on a commencé car début de la seconde vague. Mon conjoint a eu l’impression d’être un sous parent. Qu’on pouvait zapper car pas important alors qu’il avait besoin de ça tout autant de moi pour se projeter.

Puis deuxième confinement, couvre feu, deux jours après la sortie de la maternité.
Ça permet d’aller à son rythme, de créer sa bulle à 3 etc mais pour souffler, prendre du temps pour soi... C’était impossible !

Ça montre l’importance d’être bien entourée dans ce moment compliqué !
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