« Sans prévenir, tu as implosé » : ce que Barbara aurait dû dire à son ex

C’est marrant, les histoires d’amour sont partout. Dans les films, les livres, la musique… Partout et pourtant, on nous apprend peu à gérer nos relations.

À communiquer correctement, à aimer sans blesser. Souvent, on découvre sur le tas qu’on n’est pas capable d’exprimer certaines émotions, qu’on n’est pas armé à gérer une vie « à deux », la même qu’on nous vend comme un objectif de vie indispensable. Et dans ce cas-là, c’est la personne face à nous qui en fait les frais. 

C’est ce qui est arrivé à Barbara, pour qui le départ soudain de son ex reste un mystère. 

Ce que Barbara aurait dû dire à son ex

Chère exe,

Je ressens encore aujourd’hui la frénésie des battements de mon cœur, la première fois que nous nous sommes rencontrées. Il s’agissait d’un soir d’hiver, j’imaginais peut-être un énième plan galère. Et pourtant, au premier regard, le coup de foudre. Ce cliché qui me paraissait si lointain et juste bon pour les films hollywoodiens.

Je ne savais que peu de choses sur toi, mais dès cet instant et après quelques heures de discussion, tu avais déjà mon entière confiance. Cette histoire sortait de nulle part, mais elle nous enivrée terriblement. C’était fort, intense, et passionné. Parfois peut-être un peu stupide. 

Mais tout nous semblait possible, dans ce tumulte amoureux et cette effervescence de sentiments.

La première année fut celle de l’extase, et des défis, la deuxième, celle des projets de vie… et la troisième, n’a finalement pas abouti

À mes yeux, tu étais la femme fatale, toujours sûre d’elle, qu’il fallait savoir conquérir. Pourtant tu avais autant le trac que moi, si ce n’est plus : comme des enfants, tu m’as fait promettre de ne jamais t’abandonner.

Plus le temps passait, plus notre relation était un plaisir, une source de réconfort, mais également un challenge. Car contrairement à ce que tu laissais paraître, tu étais loin de cette femme assumée, autonome, et pleine de confiance en elle. Au contraire. Tu jouais perpétuellement avec ton image, pour sauver les apparences. Et ça, j’ai mis un certain temps à le comprendre. Mais j’étais là pour toi, et vice-versa.

Nous étions si différentes, et pourtant si similaires. Nous partagions la plupart de nos loisirs, et de notre temps libre. Toujours bienveillantes entre nous, on se découvrait personnellement et respectivement. On grandissait, main dans la main.

Puis un jour, le point de non retour. La routine s’était installée, au milieu d’une pandémie et de ses restrictions. Il n’était plus si évident de trouver son second souffle, enfermées sous le même toit.

Tu n’avais jamais vécu seule. Moi, je faisais en sorte d’être la colocataire la plus agréable possible et de prendre toutes les décisions qui te semblaient trop compliquées. J’accumulais les directives et la charge mentale de notre couple, en plus de celle de ma vie personnelle — qui de toute façon s’était effacée sous tout cela. Mais ça, comme beaucoup de gens, je ne le voyais pas. Ou je ne voulais pas le voir.

Moi qui pensais faire face aux aléas de la vie et de notre relation, je suis tombée un beau matin sur une liste de tes malaises du moments écrite de ta main, et mal rangée décidément… Peut-être un acte manqué, qui sait. On aurait pu en discuter. Mais rien.

Inquiète, j’ai dû te provoquer, et sans prévenir tu as implosé. Tu m’as craché ton mal-être du jour au lendemain et sans pouvoir apporter de solution, tu as fait ton sac et tu es partie.

Rappelle-toi, tu m’as laissé seule, désemparée et désarmée. Pendant deux semaines sans nouvelles. Tu avais paniqué et tu étais partie sur un coup de tête, qui finalement n’en était peut-être pas un. Tu avais eu peur, tu t’étais lassé.  Puis ta décision est tombée : celle de me quitter.

Je suis passée par tous les stades, avant de reprendre pied.

Je t’ai suppliée, dans mon incompréhension.

Je me suis remise en question et détestée, sans savoir où j’avais vraiment péché.

Je t’ai haïe et viré de chez nous !

Puis, j’ai agi, et je suis partie reprendre en main MA vie. 

Aujourd’hui, six mois plus tard, je n’ai toujours pas eu les motifs de notre séparation. Et ne les aurais peut-être jamais. Ne t’inquiète pas, je ne les attends plus.

J’ai terriblement voulu ton malheur, et été infecte pendant des semaines avec toi dès que l’occasion se présentait, mais à quoi bon. Je me suis fait une raison. Pourquoi t’accorder davantage de temps ?

Tu as déclenché par électrochoc la plus longue introspection de ma jeune vie, où j’ai pu travailler mes doutes, mes complexes, mes limites, mais surtout mes qualités, mes envies, et qui j’étais. Reprendre du temps pour moi, et apprendre de nos erreurs.

Je me souviens encore de cette phrase que tu m’as dite : « Tu n’es plus la femme qui m’a séduite et de qui je suis tombée amoureuse ». Et bien figure-toi qu’elle est réapparue, plus forte, plus belle, et plus indépendante que jamais. Je l’avais juste oubliée dans un coin, en m’occupant trop de toi.

J’ai rouvert les yeux sur le monde qui m’entoure. Et quel monde ! Des gens extraordinaires qui m’ont tendu la main, qui me font rire, et qui m’apportent un peu de légèreté au quotidien ! Des gens qui étaient déjà là, et pour certains… qui sont même de ta famille.  

Alors merci, merci d’avoir compris que tu n’étais finalement pas prête. Merci de l’attention que tu m’as portée pendant ces années.  Merci de m’avoir rendu meilleure, tout simplement.

Je sais que tu restes quelqu’un de bien, je ne t’ai pas aimée pour rien. Ce qui a été appris n’est pas perdu, pour moi comme pour toi. Finalement, ce n’est là qu’une des expériences de la vie. 

Ps: Tes chats te font la bise.