Avait-on déjà vu ce signe à l’Assemblée nationale ? Ce mardi 4 octobre, la députée écologiste Sandrine Rousseau s’est levée dans l’hémicycle en rejoignant ses mains au-dessus de sa tête pour former un triangle.
Et non, ce n’était pas le signe de Jay-Z, même si on en conviendra, la ressemblance est frappante. Il s’agit d’un symbole féministe et au vu de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, beaucoup n’en avaient tout simplement jamais entendu parler (preuve s’il en fallait encore une, qu’on néglige encore l’enseignement et la transmission de ces luttes majeures,).
Sandrine Rousseau réagissait au discours de la présidente du groupe Rennaissance Aurore Bergé, qui fustigeait directement la France Insoumise et sa gestion de l’affaire Quatennens :
« Depuis plusieurs semaines, on loue la vertu de celui qui reconnaît des faits de violences conjugales, depuis plusieurs semaines, on entend ceux qui parlent de leur affection pour un homme qui frappe sa femme, depuis plusieurs semaines, on fait fi des règles élémentaires de l’état de droit.
On jette le discrédit sur les femmes et les hommes, policiers et gendarmes, qui au péril de leur vie, interviennent après des signalements de violences conjugales, on jette le discrédit sur l’institution judiciaire, on jette des dizaines d’années de combats de nos associations qui ont permis aux victimes d’être accompagnées par la seule voie qui peut mettre un terme leur souffrance : la voie judiciaire. »
Rennaissance, du côté des victimes (mais seulement quand cela l’arrange)
Applaudissements nourris du groupe Renaissance, jusqu’à l’extrême droite. C’est à ce moment que Sandrine Rousseau s’est brièvement levée et a fait ce signe féministe historique, que des militantes faisaient lors des manifestations dans les années 70, au cours des luttes pour l’émancipation et l’accès à l’IVG et à la contraception. Il représente un sexe.
Un signe notamment visible dans l’exposition Parisiennes Citoyennes qui se tient actuellement au musée Carnavalet de Paris.
Revenir sur les réactions qui ont suivi les révélations sur Adrien Quatennens est une chose, mais venant du groupe politique qui n’a jamais exclu un de ses membres, le député Benoît Simian, pourtant condamné en juin dernier pour des faits de harcèlement à l’égard de son ex-compagne, c’est assez ironique, pour ne pas dire déplacé.
Il ne s’agirait pas d’oublier aussi le silence de Renaissance quant à l’affaire Damien Abad, brièvement ministre, mais toujours député, et ce, malgré des témoignages de femmes l’accusant de viols ou de tentatives de viols, ainsi que l’ouverture d’une enquête.
En somme, aucun parti politique n’a de leçons à donner à l’heure actuelle en matière de gestion des violences sexistes et sexuelles en son sein…
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Crédit photo : BFMTV (Capture)
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