La réalisatrice Kate Dolan place l’intrigue de son film d’horreur dans son pays d’origine : l’Irlande. Une île qui regorge de mythes et de légendes, parmi lesquels Samhain, la fête des morts, qui serait à l’origine de la fête d’Halloween que nous connaissons aujourd’hui.
Selon les croyances, approximativement autour du 31 octobre, la frontière qui sépare notre monde de celui de l’au-delà s’ouvre. Ainsi, les vivants peuvent s’aventurer dans le royaume des morts pendant que les trépassés déambulent sur les terres qu’ils foulaient avant leur mort.
Que raconte Samhain ?
Charlotte, personnage principal du film, vit entre sa mère dépressive Angela et sa grand-mère exténuée Rita. Un jour, la mère disparaît avant de réapparaître 24 heures plus tard, à quelques jours de Samhain, comme si rien ne s’était passé.
Plus l’intrigue avance, et plus des questionnement se créent autour de la mère de Charlotte : la femme qui est revenue est-elle vraiment la même que celle qui a disparu ?
La relation mère-fille inversée
L’intrigue du film se construit autour d’une mère dépressive, totalement neurasthénique, et d’une fille torturée, harcelée par ses camarades de classe. Angela suivant un traitement médicamenteux, c’est sa fille Charlotte qui doit plus ou moins s’occuper d’elle.
L’adolescente a subi les conséquences de cette situation qui affecte sa vie entière. Outre la charge mentale qu’une jeune fille ne devrait jamais avoir à supporter, la réputation de sa famille et de sa mère font qu’elle se fait harceler à l’école.
Le film nous présente donc le quotidien de cette jeune fille qui a dû grandir et gagner en maturité à ses dépens, l’empêchant de vivre la vie normale qu’une adolescente devrait vivre.
Le film aborde de façon intéressante ce foyer totalement brisé, où les liens sont fracturés et les relations compliquées. Contrairement aux familles que l’on peut régulièrement voir à l’écran, notamment dans les films d’horreur et d’épouvante, celle-ci est crue, transparente et vraie. Elle n’est ni glamourisée, ni romantisée. Elle nous expose ses failles et ses brèches, qui nous mettent l’eau à la bouche à l’idée de continuer le film.
L’importance de la santé mentale pour les relations humaines
Les sujets tels que la dépression et la santé mentale sont abordés de manière constante dans le film, ce qui finalement n’est pas illogique dans un film d’horreur. Le fond s’accorde avec la forme, donnant une dimension sociale et sociétale au premier film de Kate Dolan.
La santé mentale de la mère nous est décrite dès le début du film. Avant et après sa disparition, et malgré les changements d’attitude du personnage tout au long du film, ses problèmes de santé ont un impact important sur la relation qu’elle et sa fille entretiennent. On pourrait même dire que toutes leurs interactions sont rythmées soit par la dépression de l’une ou l’intense tristesse et l’incompréhension de l’autre.
Sans spoiler, la représentation de la santé mentale de la mère évolue durant le film et reste en accord avec la relation qu’elle a avec sa fille Charlotte. Pas la peine d’en dire plus, vous comprendrez de quoi nous parlons lorsque vous visionnerez Samhain.
Le film sort le 7 décembre au cinéma
Distribué par la société Star Invest Films France, Samhain saura se faire une place à l’affiche de vos cinémas durant cette fin d’année. Kate Dolan, dont l’imagination débordante est à l’origine de ce long-métrage, présente un premier film puissant, terrifiant, porteur de messages nécessaires. Cette réalisatrice qui a à cœur de faire jouer le plus de femmes possible dans ses films est une artiste à suivre.
Être une femme dans l’industrie du cinéma n’est pas chose aisée. Mais d’après les dires de la réalisatrice, l’univers du cinéma d’horreur est beaucoup moins touché par le sexisme, permettant aux artistes de s’épanouir, peu importe leur genre. Ainsi, nous la verrons évoluer dans ce monde d’épouvante avec comme seule hâte la sortie d’un futur projet.
Crédits photo : Bakutroo & Priscilla Du Preez – Unsplash
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