L’image d’illustration provient du compte Instagram de @changingfaceuk
Du sel et de la glace : voici la recette d’un nouveau « jeu » made in England dont parle cet article de BFM TV.
Outre-Manche, de nombreux jeunes s’affichent en train de s’appliquer ces deux éléments sur une partie de leur corps, le plus souvent sur un de leurs bras.
Des glaçons, du sel, et paf… ça fait une grosse brûlure
Ajouter du sel sur des glaçons n’a rien d’anodin : cela permet de faire descendre la température à -19°C, selon le site Phymain appartenant à l’université de Lille 1.
L’objectif ? Tenir le plus longtemps possible malgré la douleur afin d’afficher ensuite la marque obtenue.
Car un tel niveau de froid provoque des gelures. Comme la glace anesthésie la peau, les personnes pratiquant ce challenge ne se rendent pas forcément compte des conséquences. Au Royaume-Uni, on note par exemple un cas de brûlure au second degré.
En bref : ne faites pas ça chez vous.
Le Salt & Ice Challenge, est-ce « la faute aux réseaux sociaux » ?
Pour une énorme majorité des personnes qui réagissent sur Internet, ce challenge est incompréhensible. Sur Twitter, les messages s’enchaînent : certains se moquent de celles et ceux qui poursuivent ce défi, d’autres préviennent les parents de faire attention à leurs enfants.
Alors j’ai mené l’enquête et suis tombée sur cette vidéo qui compte à l’heure où j’écris cet article deux millions de vues.
Capture d’écran de la vidéo, parce que le mec n’y va pas à moitié
Un adolescent demande au début
150 « j’aime » pour réaliser ce challenge.
Il se scotche ensuite les parois d’un gobelet sur le bras pour être sûr que son cocktail ne bouge pas. Puis, il déverse du sel, des glaçons et encore du sel dans le trou. Au début, tout semble bien se passer puis il se met à crier de souffrance et retire en urgence son installation.
Il explique ensuite face caméra qu’il va sans doute devoir aller chez le médecin, ou à l’hôpital, et propose à son public de le suivre sur Snapchat pour en savoir plus… Enfin, il conclut en disant :
« N’hésitez pas à poser un j’aime si vous avez aimé me voir souffrir. »
Après avoir vu ça, difficile de ne pas imputer aux réseaux sociaux la popularité de ces comportements dangereux… Mais était-ce vraiment différent avant l’ère de Facebook, Twitter et YouTube ?
Face au Salt & Ice Challenge, le mépris n’est pas la solution
Quand j’étais petite, on entendait parler partout du jeu du foulard, qui consiste à s’étrangler jusqu’à tomber dans les pommes. Depuis, pas une année ne passe sans que j’entende parler d’un nouveau challenge dangereux.
Aujourd’hui, on en entend parler sur les réseaux sociaux. Mais à l’époque c’est à la télé que je voyais passer des reportages alarmistes.
En faisant des recherches sur le Salt & Ice Challenge, j’ai observé les commentaires sous les photos les plus populaires. On y lit une avalanche d’insultes.
Ces jeux dangereux n’inspirent que le mépris du grand public.
Le problème est que cela n’est pas forcement pédagogique. Pointer du doigt un phénomène pour dire : « regardez ces jeunes cons » n’entraîne qu’une stigmatisation des adolescent•es !
Cela ne les aide pas et je les comprends : le mépris n’a jamais été le meilleur moyen de convaincre.
Comment en finir avec ces jeux dangereux ?
D’un côté, pas besoin d’être très futé pour savoir que se brûler n’est pas bien.
De l’autre, on sait qu’à l’adolescence, de nombreux jeunes ressentent le besoin d’aller à l’encontre des règles, de transgresser l’avis des autres et de se mettre en avant… quitte, parfois, à faire n’importe quoi.
Pour lutter contre le Salt & Ice Challenge, la solution est peut-être d’encourager les défis positifs. On peut faire des choses impressionnantes, un peu stupides et pas bien méchantes, sans se faire de mal, et pour une bonne cause !
Par exemple, il y a deux ans, on parlait beaucoup de l’Ice Bucket Challenge. Cette épreuve consistait à se renverser un seau d’eau glacée sur la tête pour financer la recherche contre la maladie de Lou Gehrig.
Beaucoup se sont moqué•es des gens participant à ce défi mais l’Ice Bucket Challenge s’est révélé utile ! Grâce aux fonds récoltés, la médecine a fait un pas en avant.
Ados comme adultes, n’oublions pas que se lancer des défis, ça peut avoir du bon. C’est peut-être ce qu’il faut retenir de tout ça.
Alerter est une chose, mais n’hésitons pas à promouvoir à côté des actions motivantes pour se dépasser sans (se) faire mal.
Enfin, n’oublions pas que certain•es des adolescent•es participant à ces défis peuvent l’utiliser pour exprimer une souffrance intérieure. L’automutilation, ce n’est pas une blague. Il est donc essentiel de leur montrer qu’on est à leur écoute, pas dans le jugement !
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