T’étais comment, toi, au lycée ?
Perso, je crois que ça a été une période de construction, d’évolution.
La salope du lycée, le cliché sexiste qui devrait appartenir au passé
Je suis arrivée en seconde alors que je commençais à peine à lire madmoiZelle.
Je suis sortie de ma terminale avec l’étiquette « féministe » accolée à mon prénom.
« Féministe », il y a pire, non ? J’en étais fière honnêtement.
Mais certaines étiquettes sont plus difficiles à porter que d’autres. Parmi celles qui peuvent mener la vie dure, il y a celle de « la salope du lycée ».
Est-ce que cette expression fait résonner en toi un visage, un nom ? Est-ce que tu es ou as été toi-même qualifiée comme telle ?
Moi, elle me renvoie à l’un de mes premiers déclics féministes, justement. Parce que j’ai été de celles qui parlaient de « la salope du lycée ».
Jusqu’à ce que je lise un article sur madmoiZelle qui expliquait le slut shaming.
Le fait de pointer du doigt une femme au prétexte qu’elle couche — enfin, qu’elle couche peut-être, car une rumeur peut tout aussi bien faire l’affaire pour désigner la salope du lycée.
Après cette lecture, j’ai compris qu’il ne rimait à rien de blâmer des jeunes femmes pour leur sexualité. Qu’elles étaient bien libres de faire ce qu’elles voulaient de leur corps.
Et quand j’entendais le mot salope
, je tentais d’expliquer le double standard « salope VS coureur de jupon », le fait que plus le nombre de conquêtes est grand, plus c’est une fierté pour les hommes alors que c’est perçu comme une honte pour les femmes.
À lire aussi : Les « salopes » n’existent pas, et une vidéo le prouve bien
Cette inégalité me sautait enfin au visage.
La salope du lycée n’est pas celle que vous croyez
Cela ne signifie pas pour autant que je suis devenue proche de la ou des salopes du lycée (car le titre peut se partager, évidemment).
Je ne sais pas comment elles vivaient avec ce cliché qui leur collait à la peau. J’ignore si elles en avaient conscience, si cela les blessait, si elles s’en fichaient car l’important était d’être libre…
Il y a sans doutes une foule de manières différentes de traverser cette période.
Dans son dernier podcast, Anouk Perry a parlé à l’une d’elles.
Ensemble, elles reviennent sur ces années lycées. Sur les raisons qui poussaient la dite « salope » à coucher, sur le regard porté sur elle, sur sa manière de s’en protéger ou pas.
Et comment, in fine, avoir dû porter cette étiquette l’a probablement aidée à s’affirmer et à vivre pleinement sa sexualité, maintenant qu’elle a 25 ans. Même si c’est loin d’avoir toujours été facile.
Je te conseille vivement l’écoute de ce podcast, pour passer de l’autre côté de la barrière comme moi, ou pour savoir que tu n’es, que tu n’étais pas seule.
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Empathie est le maître mot dans cette histoire, et si ce discours permet de tendre vers la sororité plutôt que vers la compétition, on aura tout gagné !
Si tu aimes ce podcast, je te recommande d’aller dévorer tous ceux d’Anouk qui ne cesse de faire de la qualité.
Notamment son dernier en date, « Qui m’a filé la Chlamydia », mais aussi toutes ses anecdotes drôles et bizarres, ou encore « L’Oreille interne » dans lequel elle raconte son quotidien de podcasteuse indépendante.
À lire aussi : Sans soutien-gorge chez ma docteure, j’ai été victime de slut-shaming
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je n'avais pas de fringues à la mode, pas de petit copain, pas d'amis. J'étais la prpie facile du collège, du lycée, de la fac et meme de la rue.
Aujourd'hui je me hais, je suis en depression sévère et je me sens si seule dans ce monde...