Il y a six ans, Lisa a quitté l’Amérique pour en finir avec sa famille, une riche dynastie comme seuls les États-Unis en produisent. C’est à Paris, la ville de son père, qu’elle est partie se réfugier et tente d’oublier son passé. Elle y exerce le métier de serveuse dans un hôtel de luxe, comme un pied de nez à ses origines.
Un soir, au milieu des clients, elle aperçoit sa mère, Vera, aussi belle, aussi majestueuse qu’à l’habitude. Celle-ci commande à sa fille une Grey Goose – avec trois glaçons – sans même la reconnaître.
Cette mère qu’elle rejetait va tout à coup pousser Lisa à traverser l’Atlantique pour régler ses comptes avec le passé. Dans la maison familiale où toute la famille s’est réunie pour célèbrer l’anniversaire de la maîtresse des lieux, elle va débarquer et mettre à plat tous les non-dits.
Un thriller très réussi
Pour son premier roman, Aude Walker nous entraîne au cœur d’une riche famille américaine. Sur fond d’océan déchainé, de secrets de famille, d’alcool, de fumée de cigarette, de sexe et de dollars, ce thriller familial m’a tenu en haleine jusqu’au bout.
L’histoire est un peu longue à démarrer mais le travail de description porte ces fruits dès l’instant où l’intrigue s’emballe. Tout à coup, le froid que ressent Lisa nous transperce et l’odeur du tabac froid agresse nos narines… L’atmosphère que l’auteur prend le temps d’installer se révèle très efficace au fil des pages.
Jusqu’au bout, l’intrigue tient ses promesses et le doute plane jusqu’à la dernière page…
Des personnages à la psychologie INTRIGUANTE
Les relations entre les personnages sont elles aussi remarquables : de l’amour/haine entre une mère et sa fille, de la complicité entre une soeur et son demi-frère… Rien n’est simple dans la famille de Lisa, rien n’est dit, rien n’est avoué, mais tout se sent. Au fil des chapitres, on comprend pourquoi Lisa a voulu tout plaquer, pourquoi elle est partie à l’autre bout du monde. On comprend aussi que se débarrasser de son passé est presque impossible. D’ailleurs, elle en fait le constat elle-même : « L’oubli est une guerre perdue d’avance puisque offenseur et défenseur proviennent de la même matrice : soi ».
Le style d’Aude Walker – des phrases courtes, dynamiques, bien pensées – est appréciable. Néanmoins, j’ai parfois regretté une vulgarité bien pensante… Oui, le style Bukowski est toujours très à la mode, mais il m’a semblé que dans Saloon la vulgarité desservait parfois le propos, en donnant l’impression que le ton est forcé.
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