Le dernier film à voir tourné par une femme, traitant des femmes avec des femmes et pour les femmes s’intitule La Saison des femmes. Il a été réalisé par Leena Yudav et vient de sortir en salles le 20 avril.
Et même s’il s’agit d’un film indien, on est très loin d’un Bollywood… non, on est plutôt dans un cinéma plus indépendant, tout en authenticité.
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De quoi ça parle ?
Tout se déroule en Inde, dans l’État du Gujarat, l’un des plus prospères du pays. Cela n’empêche pas les petits villages de rester toujours très conservateurs et traditionnels dans leurs modes de vie sous le joug du patriarcat masculin et d’un conseil d’anciens.
Même si on reste dans des caricatures, les conditions de ces femmes demeurent trop peu dépeintes dans le cinéma pour passer à côté.
L’histoire s’articule autour de quatre femmes très différentes mais pourtant dans des positions assez similaires. Même si on reste dans les statuts un peu clichés de femme battue (Lajjo), de prostituée (Bijli), de veuve esseulée (Rani) et d’adolescente mariée de force (Janaki), ces conditions demeurent trop peu dépeintes dans le cinéma pour passer à côté.
Pendant quelques jours, on va entrer dans leur quotidien et enrager face à tant d’injustice. Il faut dire qu’elles en subissent beaucoup, et qu’elles ne peuvent pas se révolter, alors en quelque sorte, on se révolte à leur place.
L’émancipation des femmes
Les films autour de l’émancipation des femmes dans des pays non-occidentaux, où leurs libertés sont encore plus limitées, commencent à se multiplier.
Les films autour de l’émancipation des femmes dans des pays non-occidentaux, où leurs libertés sont encore plus limitées que chez nous, commencent à se multiplier.
L’an dernier, le César était revenu à une co-production franco-turque intitulée Mustang sur le mariage forcé en Turquie, mais un autre long-métrage sur la prostitution au Maroc, titré Much Loved, avait également bien fait parler de lui…
Le point commun des personnages de ces films ? Malgré des vies difficiles, avec des affrontements quotidiens, ces femmes arrivent toujours à rire et à rester optimistes.
C’est également le cas dans La Saison des femmes où le sens de la générosité et du partage font vraiment plaisir à voir. Parallèlement, les personnages recherchent un bonheur oublié. Oublié, car leurs normes sociétales ont un peu effacé leur bonheur et qu’elles croient au début ne pas y avoir droit.
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Si elles ne peuvent pas compter sur les hommes de leurs vies, ce qui est certain, c’est qu’elles peuvent compter les unes sur les autres. Chacune comprend profondément ce que traverse l’autre, car elles subissent toute une forme d’exclusion. Et je peux vous dire que les actrices incarnent à merveille ces portraits.
Une misogynie ancrée dans les mœurs
Ironiquement, le film montre un aspect assez troublant de l’époque actuelle. Ce sont les jeunes hommes de la nouvelle génération qui manifestent le plus de rejet à l’égard des femmes.
En fait, ce n’est pas étonnant que ce soit eux qui expriment le plus de violence à l’idée d’un changement, car le village les traite comme des rois, et ils sont donc persuadés d’être à leur place légitime.
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Mais oui, ce sont eux qui résistent le plus à la modernisation, alors que dans La Saison des femmes, certains essayent d’apporter un peu du nouveau monde au village par des échanges commerciaux, et même la télévision.
Malgré les efforts de quelques esprits qui sortent du lot, les conservateurs prennent toujours le dessus dans ces provinces indiennes éloignées des mégalopoles.
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Cela dit, le film reste optimiste car il montre des portraits de femmes qui ne se laissent pas abattre par cet état de faits et qui vont essayer d’y échapper.
En tout cas, pour se sensibiliser encore plus à la condition féminine actuelle, La Saison des femmes est à voir au cinéma (mais sûrement pas pour très longtemps) !
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Les Commentaires
En tout cas il donne envie de le voir, par rapport au sujet du film mais aussi pour les décors, paysages et traditions/coutumes vestimentaires Gujarati que je trouve magnifique uppyeyes: