« 200 blagues pour un été plié en deux », c’était la promesse du torch… pardon, du magazine consacré à la gloire de Jean-Marie Bigard sorti cet été.
Et 20.000 euros, c’est la somme dont il devra s’acquitter auprès de l’actrice Jennifer Lawrence.
Quand Bigard se rit du revenge porn
Vous ne voyez pas le rapport ? C’est peut-être que vous n’aviez pas suivi l’affaire lors de la sortie du titre en juillet dernier. Car non content de faire des blagues au mieux lourdingues, au pire complètement sexistes, Jean-Marie Bigard a jugé de bon goût (mais on n’a probablement pas les mêmes critères) de sortir un numéro à sa gloire, Bigard Magazine, et de publier dedans les photos volées de Jennifer Lawrence où elle apparait nue.
L’origine de ses photos, vous la connaissez sûrement : en 2014, un hacker du nom d’Edward Majerczyk avait piraté quelques 300 adresses mails — dont plusieurs appartenant à des stars — et publié en ligne leurs photos intimes, dont celles de Jennifer Lawrence. Il avait été condamné à neuf mois de prison.
Jean-Marie Bigard a donc décidé de faire une bonne blague à partir de ce qui s’apparente à du revenge porn. Car c’est si drôle de rire des femmes et de les humilier.
On vous passera les légendes sordides et les fausses taches de sperme qui accompagnaient les photos dans le magazine.
« Vu avec le juridique »… ahem.
Jusqu’alors, on ignorait si la principale intéressée avait eu vent de la publication affligeante de cet humoriste français (qui n’est pas clairement pas notre plus grande fierté).
Sur Twitter, plusieurs personnes avaient invité à contacter l’agence de l’actrice afin que cette diffusion d’images volées, qui porte donc atteinte à la vie privée d’une personne, ne demeure pas impunie.
Du côté de la société Medialyd, éditrice du magazine et de plusieurs titres de presse, on ne s’inquiétait pas outre mesure d’éventuelles poursuites judiciaires. Auprès d’un journaliste de BFM, son éditeur déclarait serein que la chose « a été vue avec le juridique ».
Vu la tournure des événements, on subodore que c’était de l’esbroufe.
Selon Le Parisien, qui a donc révélé que l’affaire avait bien été portée devant la justice, le tribunal de Nanterre a reconnu qu’il y avait là atteinte à la vie privée. « Le seul élément de minoration du préjudice tient à la modeste diffusion du magazine », indique l’ordonnance. Et pour cause, le hors-série s’est vendu à seulement 2561 exemplaires.
« Le montant élevé de l’indemnisation allouée témoigne de l’indignation suscitée par cette publication et devrait dissuader tous ceux qui seraient tentés de reproduire ces images volées » a souligné l’avocat Vincent Toledano représentant Jennifer Lawrence.
20.000 ce n’est pas cher payé, surtout pour un humoriste qui fait son beurre sur la misogynie depuis bien trop d’années. Mais les bonnes nouvelles sont trop rares pour ne pas profiter un peu de celle-ci.
À lire aussi : Le candidat de télé-réalité Marvin Tillière enfin condamné pour violences et cyberharcèlement
Crédit photo : Gage Skidmore via Flickr.
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
ce monde devient fou....