Faisons un petit exercice. Ferme les yeux, fais le vide dans ta tête… et imagine un mois sans Internet.
Moi, ce qui me traverse l’esprit quand j’y pense, c’est beaucoup d’angoisse.
Si Internet disparaissait…
Sans Internet, il faudrait recommencer à passer des coups de fil pour prendre des rendez-vous, faire des dizaines de magasins différents pour arriver au bout de ma liste de courses, faire de la place dans mon appart pour racheter des livres, des CD, des Blu-ray, aller en agence pour réserver le moindre déplacement, sortir pour draguer…
Sans Internet, je n’écrirais pas aujourd’hui et je n’aurais sans doute pas le même métier !
Internet a considérablement facilité nos vies, à tel point qu’il est omniprésent. Et c’est une telle évidence que nous finissons par l’oublier.
Si tu as déjà perdu ton smartphone, tu vois de quoi je parle : d’un coup, tout devient plus compliqué et ta vie semble passer au ralenti.
Mais ce qui est paradoxal, c’est qu’au quotidien, Internet est aussi pour moi une source de stress. Je sais que nous sommes nombreuses à avoir un rapport d’amour-haine au réseau.
Même Tim Berners-Lee, le principal inventeur du World Wide Web lancé en 1989, participe à sa critique :
« Si le Web a créé des opportunités, donné une voix aux groupes marginalisés et simplifié notre vie quotidienne, il a également créé des opportunités pour les fraudeurs, et donné une voix à ceux qui propagent la haine et facilitent la perpétration de toutes sortes de crimes.
[…] Mais compte tenu de tout ce que le Web a changé au cours des trente dernières années, il serait défaitiste et dénué d’imagination de supposer que le Web tel que nous le connaissons ne peut pas être amélioré dans les trente prochaines années.
Si nous renonçons à construire un Web meilleur aujourd’hui, ce n’est pas le Web qui nous aura fait défaut. C’est nous qui aurons fait défaut au Web. »
Internet, un terrain miné
Internet fait parfois flipper.
D’ailleurs, la majorité des discours du gouvernement ou des institutions vont dans ce sens : Internet c’est dangereux, protégez-vous, protégez vos données, protégez vos appareils, protégez vos enfants, protégez votre vache…
Partout, tu es sermonnée et culpabilisée.
Tu passes trop de temps à scroller sur Instagram, à swiper sur Tinder, tes mots de passe ne sont pas assez sécurisés, tu risques du revenge porn, du cyberharcèlement…
Si t’es une meuf, soit t’en dévoiles trop, soit pas assez. Si t’es un mec, soit t’es trop viril, soit pas assez. Pas facile de trouver un rapport apaisé à ta vie en ligne.
Alors comment s’en sortir ?
À l’occasion de la journée internationale pour un Internet plus sûr, voici quelques actions que tu peux mettre en place pour te réapproprier le Web.
Internet Safer Day, une campagne pour l’Internet que nous voulons
La première étape, c’est de vérifier que ton identité en ligne est safe.
Prévenir plutôt que guérir, ça doit être ta devise. Ça paraît évident mais : n’écris jamais publiquement ton numéro de téléphone ou ton adresse postale et efface bien ces informations si tu partages ton CV en ligne par exemple.
De la même façon, si tu postes une photo de toi en public sur Twitter, Insta ou Facebook, demande-toi toujours « est-ce que ça me gênerait qu’elle soit affichée sur un panneau publicitaire dans la rue avec mon nom ? »
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Le premier réflexe des recruteurs actuels, c’est de googler ton nom. Seras-tu toujours fière de ce que tu as partagé publiquement lorsque tu entreras dans le merveilleux monde de la recherche d’école ou d’emploi ?
Attention, ça ne veut pas dire qu’il faut te brider. Tu peux tout à fait partager des contenus plus perso avec tes potes via Whatsapp, Messenger ou Discord ! Ce qui compte, c’est ce que ces personnes soient dignes de ta confiance.
Pour anticiper également les méfaits d’une personne qui aurait de mauvaises intentions envers toi, pense à cadenasser tous tes comptes.
Pour ça, tu peux :
- Changer ton mot de passe en une combinaison sécurisée grâce à un générateur de mots de passe
- Enregistrer tes mots de passe dans un coffre fort numérique accessible sur ton smartphone et ou ton ordi
- Demander la double authentification lors de la connexion à tes comptes (souvent la plateforme t’envoie un code par texto)
Comment avoir un rapport plus sain à Internet ?
Mais vivre sa meilleure vie sur Internet ne consiste pas qu’en un changement de mots de passe.
Sur Rockie, Fab raconte comment il a essayé de réduire le temps d’écran de ses filles… non sans accroc. Les smartphones sont devenus de véritables extensions de nos corps et lorsque nous en sommes privées, le sentiment de manque est alarmant.
Dans un premier temps, tu peux par exemple télécharger une application (sur iPhone ou sur Android) pour prendre conscience de ton temps passé devant les écrans.
Si ce temps passé sur Internet te culpabilise, te met en colère ou te déprime, c’est que c’est le bon moment pour désinstaller des applis et prendre du recul.
Internet est un nid à indignation parce que les réseaux sociaux sont conçus pour te faire réagir.
Si les émotions que tu en tires sont majoritairement négatives, voire qu’elles t’amènent à participer à des vagues de cyberharcèlement sans que tu n’en aies conscience, c’est sans doute qu’il est temps de décrocher.
Nous ne pourrons pas construire un Internet plus sain si nous ne nous astreignons pas, nous aussi, à être exemplaires dans nos prises de parole en ligne.
Cela passe donc par comprendre la portée et la puissance de nos mots.
Et je parle aussi de ce petit commentaire désobligeant « Mouais, déçue », « Je trouve ça moins bien qu’avant » ou « C’est de la merde » qui peut blesser profondément la personne qui le reçoit, surtout lorsqu’il n’est pas constructif.
Sans parler de l’ironie cruelle qui semble bien plus libérée sur les réseaux sociaux qu’en tête-à-tête.
Demande-toi toujours : ce que j’écris là, est-ce que je l’aurais dit comme ça si j’étais en face de la personne ?
L’EMPATHIE MES AMIES. C’est le maitre-mot de l’Internet de demain ! Mettons-nous à la place des autres, cherchons des explications à leurs comportements, prenons le temps de discuter.
Le World Wide Web a été conçu pour connecter les machines… mais aussi les humains. 30 ans après sa naissance, il ne tient qu’à nous (et aux États !) d’en faire un monde meilleur.
Depuis plusieurs années, les campagnes et les lois pour protéger nos vies en ligne se multiplient.
En 2016, une loi a par exemple vu le jour pour pénaliser le revenge porn, cette pratique qui consiste à dévoiler des contenus intimes contre la volonté d’une personne sur internet.
Les réseaux sociaux mettent en place de plus en plus d’outils pour protéger ta vie en ligne.
Sur Instagram par exemple, tu peux rendre ton compte privé, bloquer les commentaires offensants, signaler du harcèlement ou si une personne semble être en danger…
La plateforme a même annoncé encourager les interactions positives en avertissant les commentateurs qui souhaitent poster un contenu offensant afin qu’ils se ravisent !
Autant d’outils et de décisions qui vont dans le sens d’un Internet plus sain.
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Les Commentaires
Mais je parlais clairement d'attaques personnelles, qui vise la personne, et pas ses idées.