Quand on larguait quelqu’un avant Internet, les smartphones et les réseaux sociaux, il fallait s’assurer de ne pas traîner trop près de son café préféré, et à la limite filtrer ses appels.
Mais en 2019, les liens numériques qui unissent un couple se sont multipliés, et les ruptures se sont un peu compliquées.
Rompre à l’ère des réseaux sociaux
Il y a peu de temps, je me suis séparée de quelqu’un. Il a récupéré ses affaires, il m’a rendu mes clés et il est parti.
Ce n’était pas une rupture style « On prend nos distances » ou même « On reste amis », mais plutôt une du genre « Sortons de nos vies respectives à jamais, merci ».
Donc il est parti.
ET POURTANT, des jours après notre séparation, l’individu était toujours bien présent.
Il était là, avec moi, tout le temps… dans mon téléphone.
T’as pas de maison ?
J’ai alors pris conscience de toutes les connexions « hors vie réelle » qui peuvent exister de nos jours entre deux personnes.
Autant d’attaches virtuelles qu’il faut bien défaire si l’on ne souhaite pas avoir la nouvelle vie de son ex en permanence sous le nez, et anéantir tout espoir de tourner la page de cette relation.
Dans mon cas, un sevrage numérique total s’imposait si je voulais vraiment couper les ponts.
Car si notre rupture était inévitable, j’avais tout de même été longtemps folle de lui, et le mot folle est ici utilisé dans son sens premier.
Ajoutez à ma folie le délire hautement addictif des réseaux, vous auriez récupéré une Queen Cam OBDR (au bout du rouleau), scrollant comme une acharnée par-ci, guettant les stories par-là et googlant toutes les filles qui likent ses photos…
Nous y reviendrons.
Je me suis donc astreinte à une gestion exemplaire de ma rupture numérique. Un parcours sans fautes. Presque.
Rompre en 2019 : les textos
J’ai commencé par la base : bloquer son numéro, dans mon téléphone, puis sur WhatsApp, avant de l’effacer sans remords (à ce stade de l’article, on a compris que je comptais revoir mon ex : JAMAIS).
Restaient les messages, que j’ai également supprimés pour toujours, mais que j’aurais aussi pu archiver… (à ce stade de l’article, on a compris que mes souvenirs de lui seront AMPLEMENT suffisants.)
Finalement, le plus dur n’a pas été de détruire nos conversations mais plutôt de vivre sans cet échange de textos quasi permanent.
TMTC que quand on s’aime, on peut s’en envoyer BEAUCOUP, des SMS, et pour pas grand-chose..
Je ne recevais plus ses petits mots qui ponctuaient auparavant mes journées, et je n’avais plus personne à qui notifier par messages l’ensemble de mes déplacements et choix alimentaires.
Rompre en 2019, ce n’est pas seulement se sevrer de la personne, mais aussi de ses messages et de l’oreille attentive que sa boîte de réception vous offrait.
Ayant la chance d’être entourée d’amis, j’ai heureusement bien vite trouvé d’autres destinataires à qui faire profiter de ma virtuelle logorrhée !
Rompre en 2019 : les photos
J’étais à présent certaine de ne pas risquer de lui écrire ou de l’appeler, un jour de désespoir ou de margaritas.
Il me fallait maintenant tenir hors de ma vue toute représentation graphique de sa personne.
Nous ne prenions pas énormément de photos ensemble, mais j’en ai profité pour faire du tri dans ma galerie en sauvegardant les clichés de lui sur mon ordi, dans un fichier bien caché.
Ne prenons pas non plus des mesures radicales inconsidérées : je pourrai toujours les remater quand je serai guérie ! Ou vieille.
Soulagée, je ne l’étais qu’à moitié car j’ai bientôt réalisé qu’il n’y avait pas que les tatouages de couple qui piquent la glotte lors d’une rupture : il y a les nudes aussi.
Peut-être aurais-je dû le prier d’effacer devant moi les photos de ma personne en sa possession, mais je ne l’ai pas fait.
Il ne me reste donc plus qu’à prier le dieu du revenge porn pour que mes contenus privés le restent.
Quand je pense à toutes les photos de moi à poil qu’il possède
Rompre en 2019 : les réseaux sociaux
Bon, jusqu’ici j’étais exemplaire, donc permettez que ma folie reprenne le dessus.
Si je devais vous donner un conseil, je dirais : tenez-vous loin des réseaux sociaux de votre ex, point. L’espionner vous empêche fatalement d’aller de l’avant.
Ça, c’est la théorie et, en bonne élève, j’ai donc bloqué mon ancien amoureux sur Instagram.
À ce stade, il ne pouvait donc plus m’appeler, ni m’envoyer de textos, ni me parler sur WhatsApp, et Instagram, basta donc.
MAIS j’avais oublié Facebook, un réseau sur lequel on ne communiquait presque jamais. Lui n’avait pas oubliée, et s’est engouffré dans la brèche que j’ai vite refermée en le bloquant là aussi.
Quand il m’a parlé sur Messenger
Là où ma zinzinerie a repris le dessus, c’est quand mon insatiable curiosité m’a poussée à aller regarder ses
stories...
Tous ces bails de blocage m’avaient donné l’impression d’être un agent de la CIA, ou d’être sous service de protection des témoins, à deux doigts de changer d’identité avant de quitter le pays.
Prise au jeu, c’est donc bien naturellement que je me suis créé un deuxième compte Instagram, improbable et insoupçonnable, pour épier sa vie sans me faire repérer.
La base du stalking professionnel.
Ça n’est peut-être pas la stratégie la plus saine, mais au moins ma curiosité est satisfaite, mon honneur est sauf, et mes envies d’espionnage se sont de toute façon étiolées avec le temps.
J’ai arrêté depuis.
Presque.
En tout cas, lors de ces expéditions virtuelles secrètes, il m’a semblé déceler une pointe de gatsbying de sa part, ou autrement dit, des tentatives d’attirer mon attention ou de faire référence à notre histoire dans ses contenus.
Mais j’espionne les gens incognito sur les réseaux, donc je suis peut-être aussi parano ?
Pour me rassurer, je me dis que je n’ai pas cédé à la tentation de le narguer moi-même par stories suggestives interposées.
Je gère cette rupture numérique comme Bill Gates.
Rompre en 2019 : les mots de passe
En larguant mon ex, je dois reconnaître que je n’avais pas pensé à lui préciser une chose importante :
« Maintenant que nous ne sommes plus ensemble, je te prie de ne plus utiliser mon Netflix ni mon compte Deezer, bordel à cul. »
Je pensais que ça coulait de source, j’étais naïve !
Sur Deezer, lorsqu’un compte est utilisé par un autre appareil, la musique se coupe sur le champ.
Dans les transports, à la maison, sous la douche, ma playlist s’interrompait brutalement, de façon tout à fait inopinée. C’est encore plus désagréable quand vous savez que ça ne peut être QUE LUI.
J’ai changé mes mots de passe et soufflé un grand coup. J’étais enfin venu à bout de notre rupture numérique, et Mark Zuckerberg m’applaudissait des deux mains (sans le savoir).
Bon, j’ai toujours un deuxième compte Instagram. Sue me.
Et toi, comment tu as géré ta séparation digitale ?
À lire aussi : Comment quitter quelqu’un en douceur ?
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Les Commentaires
C'est l'heure du déballage de vie, allez.
Personnellement, je n'ai jamais rompu avec personne (rapport que je n'ai jamais vraiment été en couple en fait lol mdr).
Toutefois, il y a 4 mois j'ai rencontré un mec sympa via OkCupid, j'étais dans un moment plutôt cool de ma vie ou j'avais le temps et l'envie de quelqu'un. BREF. On se voit machin truc muche, ce qui devait arriver arriva (je je fais ça très bien, pas réfléchir), et en 2 rencontres et une session galipettes (la première de sa vie pour lui) je m'attache ( SUE ME. (Le rapport avec l'article arrive, wait 2 minutes aussi ).
Sauf que, Monsieur à encore des sentiments pour son ex (toxique selon lui ok) : on rassure, on prends sur soi même si ça fait mal, et on dit que c'est normal. (Parce que ça l'est en fait)
NEXT THING I KNOW : Monsieur me bloque de TOUT LES RÉSEAUX SOCIAUX, ainsi que mon numéro, alors que 3h avant, je cite " J'ai vraiment envie de te parler ". Wtf bruh ?
DONC, le rapport avec l'article : je trouve ça d'une violence inouïe de bloquer les gens, avant d'en parler en face (ou au moins essayer, je comprends totalement quand la personne est toxique, reloue ou ne veut rien entendre) et je trouve ça aussi complètement normal de "stalker" un peu lorsqu'une rupture arrive.
On vient de se séparer d'une personne avec qui on passait le plus clair de notre journée, aussi bien de façon numérique que physique : une séparation aussi brute, qu'elle vienne de nous ou de l'autre, ne peut pas être totalement nette. (et ce, malheureusement, même quand la personne nous as fait du mal)
Perso, je pense arrêter un peu de culpabiliser d'aller mater son profil instagram (chose faite UNE SEULE FOIS depuis 2019, APPLAUSE please. thank u). via un 2nd compte (que je n'ai pas crée spécialement pour ça, c'est déjà ça je me dis) simplement parce qu'à notre ère, c'est tout simplement plus difficile d'oublier quelqu'un quand on peut TOUJOURS (et par quelques moyens que ce soit) avoir des nouvelles de cette personne (à qui l'on tient ou à qui l'on a tenu), du moment que c'est fait dans le respect et que l'on ne l'a dérange pas, parce que, visiblement, l'autre personne ne souhaite pas nous avoir dans sa vie (ou inversement, ou autre).
VOILA C’ÉTAIT TOUT POUR MOI.