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Journal de bord d’une rupture — Jour 5 : prenons du recul

La rupture, c’était il y a cinq jours. Faye continue son journal de bord et arrive maintenant à rationaliser ce qu’il s’est passé.

À lire aussi : Journal de bord d’une rupture — Jour 1 : les grandes eaux

Entre sérénité et stalking sauvage

Il semblerait que j’ai finalement atteint la limite de mes stocks de larmes disponibles, puisque je n’ai rien versé depuis vendredi soir, même si j’ai toujours la sensation d’être un Efferalgan dissous dans un verre d’urine. Partir à Lyon tout le week-end m’a fait du bien, j’ai réussi à respirer un peu et à cesser de penser à lui et à la séparation pendant de courtes périodes. Le fait d’être dans une autre ville que la sienne ou que la mienne a dû aider, tout comme le fait de parler et de rigoler avec mes potes, d’aller me promener et de binge-watcher une série un peu concon, écroulée sur un canapé avec du whisky et des Shokobons.

Ça ne m’a quand même pas empêchée de passer mon temps à le stalker sur mon téléphone, qui était à deux doigts de porter plainte pour harcèlement textuel. J’ai passé 90% de mon temps à me demander comment il allait, où il était et avec qui, s’il pensait à moi, puis à me rappeler tout les moments qu’on a passé ensemble — dans l’ordre et en 35 mm.

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Heureusement, à chaque fois que j’étais sur le point de craquer et de lui envoyer un message, je pouvais compter sur mes potes pour me sauter dessus et me faire un german-suplex qui me faisait tenir bon quelques heures de plus. Heures après heure, on est finalement arrivés à cinq jours complets sans se parler.

L’histoire est finie, mais la vie continue

J’ai commencé à faire la liste des choses positives que je vais pouvoir retirer de tout ça.

La première c’est évidemment d’avoir eu la chance de le rencontrer et de l’avoir eu dans ma vie, même de manière aussi brève. Ça serait tellement plus facile si j’arrivais à lui en vouloir, à ressentir la moindre petite miette de colère envers lui, qui m’aiderait à me persuader que c’était le bon choix… Sauf que malgré tout, je n’éprouve que de la tendresse pour lui, je lui souhaite d’être heureux dans sa vie et je lui suis infiniment reconnaissante de ce qu’il m’a apporté.

Il m’a beaucoup appris en très peu de temps et il continue de le faire sans le vouloir, puisqu’il est absolument évident qu’au bout du compte je ressortirai de cette situation encore plus forte qu’auparavant et enrichie d’une nouvelle expérience. Je n’ai jamais douté un seul instant que je m’en remettrai.

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L’assurance de sa propre force

Ça a beau être ma première « rupture difficile », dans le sens où c’est la première fois que je me sépare de quelqu’un tout en l’aimant toujours, la partie raisonnable qui se trouve quelque part dans mon cerveau mou m’envoie sans cesse des messages rationnels qui disent en substance quelque chose comme :

« Bon meuf, je sais que tu es actuellement en train de mentalement déféquer du matériel de construction et que tu as l’impression de te défragmenter comme une partition Windows, mais wow t’as connu vachement pire dans ta vie. Tu vas voir, dans quelques temps (qui te paraissent certes aussi lointains que la galaxie z8_GND_5296 pour l’instant) tu iras mieux et tu pourras être fière d’avoir réussi à surmonter ça. »

En plus d’avoir un langage imagé, cette portion de mon cerveau a raison et je le sais, même si j’essaie de la faire taire à court d’alcool fort et de chouineries immatures de type « oui mais il me maaaaaaaaaaaaanque, je veux qu’il revieeeeeeeeeeeenne ». Ce qui est vrai… mais il me manquera sans doute toujours, je dois l’accepter et faire avec. Je sais que je m’en sortirai, à la fois grâce à ma propre force et surtout grâce à mon entourage qui est plus que génial.

De l’importance de ne pas rester seule

C’est un autre truc à ajouter à la liste du positif : les gens sont tous absolument adorables depuis que j’ai commencé à parler de ce que je ressentais de manière beaucoup plus intime que d’habitude. Les derniers mouchoirs que j’ai mouillés l’ont été par des larmes de reconnaissance, suite à la réception de plein de messages débordant de soutien et d’amour ; je ne pourrais jamais assez remercier ces personnes pour tout ça, même avec mille milliards d’années devant moi.

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Je suis aussi fière d’avoir eu pour une fois les bons réflexes face à une situation merdique : au lieu de me renfermer sur moi-même et de tout intérioriser pour finir par exploser en un magma purulent de douleur et de mal-être, j’ai tout de suite écrit ce que je ressentais, ce qui m’a énormément soulagée. Mieux, j’ai même osé le publier, sur Tumblr d’abord, puis sur madmoiZelle, en mettant de côté mes angoisses à l’idée de me livrer de manière aussi intime à une tripotée aux choux de gens. C’est assez dingo quand on sait à quel point j’étais coincée à ce niveau-là, persuadée de provoquer au mieux un ennui profond et au pire des réactions franchement hostiles.

La réalité, le soutien que j’ai reçu m’ont fait un bien incroyable et m’ont permis de réaliser que j’avais vraiment envie de continuer dans cette voie, d’essayer de me faire un peu confiance pour une fois.

Laissons du temps au temps

Au bout de ces cinq premiers jours, je ne suis évidemment pas guérie : il me manque toujours énormément et la douleur est toujours bien présente quand je pense à lui. Je ne peux toujours pas m’empêcher d’aller voir ce qu’il fait (ou ne fait pas) sur les réseaux sociaux et je lutte pour ne pas lui écrire au moins douze fois par heure.

Je passe mon temps à faire le yo-yo entre les moments où j’arrive à penser vaguement à autre chose et ceux où j’espère qu’on va se remettre ensemble dans un scénario digne d’une mauvaise comédie romantique. J’ai décidé d’arrêter de me détester d’avoir ce genre de pensées, même si ma partie raisonnable qui déconne zéro avec la discipline mentale grogne très fort et lève les yeux au ciel.

Je sais que je dois me laisser du temps et que je dois m’accrocher à cette liste de points positifs. Tout doucement, je vais aller mieux.

Faye viendra vous raconter la suite très bientôt ; en attendant, retrouvez-la sur madmoiZelle et découvrez plus d’articles de qualité sur son Tumblr !

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Les Commentaires

3
Avatar de Yun
16 avril 2015 à 00h04
Yun
Je comprend tout à fait ton ressenti pour l'avoir vécu il y a bientôt deux ans. Remonter la pente ne sera pas simple mais tu vas y arriver c'est certain.
Après, j'ai pas pu m'empêcher de rire à la lecture du "german-suplex", j'adore la référence!!

En tout cas je te transmet plein de bonnes ondes virtuelles <3
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Voir les 3 commentaires

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