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Psycho

Râler rendrait heureux (seulement sous certaines conditions), affirme une étude

L’optimisme est souvent associé au bonheur : ainsi, pour être satisfait de la vie que l’on mène, il suffirait de voir le verre à moitié plein. Néanmoins, une étude scientifique affirme que celui qui se plaint à un ami proche ou à son conjoint est bien plus heureux que son voisin. Râler rend heureux ; n’en déplaise à certains !

Ces dernières années, une légende urbaine nous a laissé penser que la négativité verbale était nocive pour le bien-être du plaintif. Ainsi, des comportements tels qu’avoir des pensées négatives, se plaindre, râler, rouspéter, ruminer, parler négativement de soi ou de l’altérité, nous étaient fortement déconseillés par les gourous du développement personnel et de la positivité. Si l’on caricature leurs dires, le bonheur se cultive et il faudrait donc apprécier les choses simples, éprouver de la gratitude au quotidien, faire des affirmations positives pour être heureux et épanoui dans la vie. 

Toutefois, une étude menée par des chercheurs de la Southwest University risque de démanteler ces fausses croyances sur lesquelles surfent aujourd’hui certains adeptes de la positivité toxique. Selon les conclusions des chercheurs, les râleurs sont plus susceptibles que les autres d’être satisfaits de leur vie et donc d’accéder au bonheur. Mais attention, pour permettre pleinement leur épanouissement, ces plaintes et lamentations ne doivent pas se faire n’importe comment ; seulement sous certaines conditions spécifiques. On vous explique. 

Co-ruminer en compagnie d’un très bon ami rendrait heureux

Se plaindre oui ; mais pas tout seul, pas avec n’importe qui, et pas de n’importe quelle façon : les chercheurs avancent que c’est spécifiquement la co-rumination avec un ami proche, avec qui on entretient une relation de qualité, qui augmente de façon significative le niveau de “satisfaction de vie” :

« La co-rumination est positivement corrélée à la satisfaction de vie”, ont-ils ainsi écrit dans le rapport de leur étude.1

Personality and Individual Differences, 2024

Ce n’est donc pas simplement le fait d’avoir des pensées négatives et de les extérioriser verbalement qui joue un rôle déterminant dans le bonheur ; mais plutôt le fait de partager cela avec quelqu’un qui compte et qui en fait de même. D’ailleurs, « plus nous co-ruminons, plus nous sommes heureux », ont-ils ajouté.

Pour affiner leurs conclusions, les scientifiques ont identifié deux sous-types de co-rumination : la “discussion de soutien” et les “lamentations continuelles et obsessionnelles”. Et selon le type de co-rumination à laquelle on s’adonne, l’effet sur le bien-être n’est pas le même… 

Des discussions où l’on se plaint et où l’on trouve du soutien : la clé du bonheur

Les chercheurs ont constaté que les lamentations obsessionnelles avaient une corrélation négative avec le niveau de satisfaction de vie : concrètement, cela signifie que le fait de se plaindre en boucle auprès de quelqu’un diminue notre épanouissement personnel. A contrario, ruminer aux côtés d’un proche, au cours d’une discussion où il nous témoigne clairement son soutien, contribue positivement au niveau de satisfaction de vie et permet ainsi d’augmenter le bonheur. Vous l’aurez compris, co-ruminer avec quelqu’un que l’on chérit, qui nous soutient lors de nos plaintes et autres râleries, contribue grandement à notre sentiment de bonheur. Voilà une nouvelle qui va faire des heureux (un petit coucou à tous les râleurs autour de nous).

Sources : 

1. LI, Xuemei, WU, Yan, LIANG, Shuang, LIU, Xin, GUO, Cheng, “The more we co-ruminate, the happier we are ? The relationship between co-rumination and life satisfaction : Based on the process of dialogue”, Personality and Individual Differences, 2024


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Les Commentaires

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Avatar de Ace Dolly
9 mai 2024 à 20h05
Ace Dolly
« N’en déplaise à certains » est une formulation récurrente dans les articles de Madmoizelle ; eh bien, ne vous déplaise mais encore une fois, la France n’est pas les États-Unis. La culture n’est absolument pas la même, et si je suis apte à croire que pour des américains, cela peut faire du bien de « râler », il faut aussi remettre les choses en contexte. Ce qu’ils entendent par « râler » n’est pas ce que nous entendons par « râler ». Nous sommes réputés pour être de gros râleurs et surtout, être beaucoup plus francs dans nos relations ; au contraire des Américains. Pour eux, cela peut effectivement faire du bien.
Pour nous, qui le faisons déjà plus naturellement, eh bien, je n’ai pas besoin d’une étude dirigée par des chercheurs dans une université américaine pour dire et affirmer qu’en France, nous avons davantage besoin de râler moins. Par là je veux dire que s’enfermer dans une spirale où nous râlons, donc où nous nous focalisons sur du négatif, cela ne va pas aider à être plus heureux. Même avec des amis et je vais même plutôt dire ; surtout avec des amis. Je veux bien râler deux secondes avec mes amis, mais nous avons aussi besoin de nous tirer vers le haut. C’est bien plus efficace de rire de situations qui nous ont pesés que de râler dessus.
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