Coucou toi ! Ça va ?
Corps à cœur, Cœur à corps revient cette semaine avec le témoignage de Juliette qui rougit souvent et te raconte en quoi cela l’a complexé pendant longtemps.
C’est quoi, Corps à cœur, cœur à corps ?
Si tu n’as pas suivi, il s’agit d’une série de témoignages illustrés
, mettant en avant des personnes qui ont décidé d’avoir un regard plus positif vis-à-vis de leurs complexes physiques.
Il ne s’agit pas de se sentir bien À TOUT PRIX (ça suffit les injonctions, oh !) ou de dire qu’il y a des complexes plus importants que d’autres, mais d’observer les chemins que prennent différentes personnes pour se sentir plus en paix avec elles-mêmes.
Tous les corps sont différents, ça te dit de les célébrer avec moi chaque semaine ?
Les illustrations sont faites par mes petites mains et à partir de photos envoyées en même temps que le texte. J’en reçois plusieurs et je choisis celle qui m’inspire le plus.
Donc, sans plus attendre, le témoignage de cette semaine.
Complexer de rougir facilement, un cercle vicieux
Petite, j’étais très timide. Surtout avec les adultes : avec les enfants de mon âge ça se passait très bien, j’avais confiance en moi, j’étais très bien entourée.
Je ne me souviens pas avoir eu de vrais problèmes avec le fait de rougir : lorsque ça arrivait je n’y faisais pas attention, comme si c’était normal.
Par contre je n’aimais pas du tout les remarques.
Pourtant j’ai beaucoup d’autodérision ! Je n’aimais pas du tout mes taches de rousseur mais je rigolais volontiers aux blagues dessus. J’ai déjà eu un « tiens, t’as bronzé avec une passoire toi ! » et ça m’a fait rire.
Mais aux « Oh t’es toute rouge ! On dirait une tomate ! Trop chou tu rougis ! », je répondais « Et alors ? » avec un regard noir ou un déni exagéré.
Les gens comprenaient et finissaient par laisser tomber.
Sauf qu’après vient le collège, où des « amies » qui n’en n’étaient pas vraiment m’ont fait perdre confiance en moi…
À cela s’ajoute un prof, un peu pervers sur les bords, qui avait remarqué cette faiblesse et prenait un malin plaisir à me faire me lever (pour passer au tableau ou distribuer des feuilles) et en profiter pour me lancer « Arrête de rougir » froidement, avec un petit sourire en coin juste après.
Ça m’a marquée.
Après ça, le regard des autres par rapport à mes rougissements n’était plus gérable. C’est une vraie honte qui s’installe, et s’ajoute à l’émotion qui me fait rougir.
Le simple fait de rougir devient une honte, je donne alors raison aux gens qui me le font remarquer, et je rougis encore plus…
Je ne participe plus en classe. Prendre la parole et avoir l’attention des gens, même au sein d’un petit groupe, ou tout simplement se confier à ne serait-ce qu’une seule personne, m’est difficile.
Ce sont des situations qui normalement ne m’auraient pas fait rougir, mais maintenant… j’en ai peur.
Je me crée une carapace sociale : tous mes sentiments sont filtrés. Je me cache derrière un « faux moi » et j’en deviens prisonnière, car les gens ne voient plus que ce « moi social ».
Dès que je m’en écarte un peu, on me le fait remarquer et ça me bloque.
De l’extérieur, tout cela peut paraître exagéré mais c’est un complexe qui m’a vraiment gâché une partie de mon adolescence.
La clé dans tout, ça c’est la confiance en soi, mais en retrouver prend beaucoup de temps.
S’entourer de personnes bienveillantes et avec qui on peut vraiment être soi-même ça aide énormément.
Aujourd’hui ça va mieux, j’accepte de plus en plus mes fortes émotions et la peur de rougir me bloque de moins en moins pour m’exprimer.
Témoigner sur ses complexes, ça fait quoi ?
J’ai également demandé à Juliette de faire un retour sur cette expérience : témoigner et voir son corps illustré, ça fait quoi, qu’a-t-elle ressenti ?
Pour répondre à tes questions, avec du recul, cette expérience m’a été très bénéfique.
Je me suis forcée à mettre des mots sur ce complexe que j’essayais pourtant d’éviter le plus possible.
Pour la première fois j’y ai fait vraiment face et j’ai pris conscience que la seule chose que je pouvais faire était de l’accepter.
J’ai des émotions fortes, et parfois elles se voient sur mon visage.
Désormais je cherche à créer un cercle vertueux en me focalisant plus sur les moments où, lorsque je rougis, je réussi à ne pas m’en préoccuper, plutôt que de m’enfoncer quand je perds le contrôle.
Même si ce n’est pas flagrant, je sens que je reprends petit à petit confiance en moi.
J’ai été extrêmement touchée par ton illustration (je suis d’ailleurs devenue rouge comme une tomate en la voyant !).
Je la trouve magnifique, pleine de douceur et de sérénité, et c’est ce regard que j’aimerais avoir vis-à-vis de mes émotions.
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Edit : Même question que @Ahimsa.