Diffusé le samedi à 22h00 et le lundià 21h30 sur MTV
3 filles et un garçon (ou l’inverse) sont sélectionnés pour participer au jeu. L’individu en minorité (l’unique gars/fille du groupe) a le feu vert pour fouiller la chambre des trois autres, sans les avoir rencontrés au préalable. Le but étant qu’il se fasse une idée des personnalités de chacun à travers ce qu’il va trouver dans leurs chambres. La fouille est suivie par les heureux propriétaires des chambres et le tout (fouille + réactions des fouillés) filmé par les caméras de MTV. Une fois les trois chambres dûment inspectées, c’est la confrontation finale : le fouilleur rencontre enfin les fouillés et doit éliminer les deux « chambres » qui ne l’ont pas convaincues. Après quoi, fouilleur et fouillé ont droit à un petit rencard ensemble, et plus si affinités (hors caméra, cette fois).
La poésie du fond de tiroir
Ce qui frappe d’emblée dans Room Raiders, c’est le côté poétique du concept. Poésie de la rencontre, d’abord : s’ils faisaient connaissance en milieu naturel, ces jeunes gens commenceraient probablement par se poser des questions sur leur boulot, leurs hobbies etc. Alors qu’ici, on fouille d’abord, on se rhabille ensuite. C’est un peu comme se voir à poil avant même de se parler. Magique, non ?
Poésie des situations, ensuite. Car à force de passer au peigne fin placards, tiroirs et draps, les candidats font de charmantes trouvailles, ainsi que de délicates hypothèses sur le physique/la personnalité des fouillés. Exemple : « Ah, Jamie, il y a de la crème anti-cellulite chez toi ? J’en déduis que tu es soit grosse, soit obsédée par ton physique… » (sic). Quant aux petites phrases des candidats, elles n’ont rien à envier aux grandes pages de la littérature amoureuse. Exemple, le commentaire de cette candidate dépitée : Apparemment, il a pas aimé ma tache de bave sur l’oreiller. Ca tombe bien parce que moi j’ai pas aimé sa tache de pisse sur le matelas. Que c’est beau.
La quête de la transparence totale
L’autre caractéristique de Room Raiders, c’est une obsession de la transparence bien actuelle. Tu sais, cette tendance à vouloir débusquer très vite ce que l’autre cache. Qui sait : Lindsay, la délicate poupée blonde, a peut-être un rat mort planqué sous son lit et un souvenir de son appendice dans un bocal. Bien sûr, le prétexte de l’émission, c’est de deviner une personnalité grâce à ce lieu intime qu’est la chambre. Mais personne n’est dupe : ce qui compte surtout, c’est de barrer de la liste en un temps record les gens un peu trop « risqués » ou pas assez aseptisés. Car ici comme au speed dating, l’important, c’est l’efficacité de la « rencontre » et l’absence de risque.
Alors moi, pour aller un peu plus loin dans l’exigence, je propose un nouveau thème d’émission : Bin Raiders. Le principe : fouiller les poubelles des candidats pour explorer leur mode de vie et détecter ainsi leurs vices cachés, leurs déséquilibres et leurs petites habitudes. Extrait : Ouh là… Mais ma chère Cindy, y a un peu trop de cartons de pizzas, dans ta poubelle. Si mes calculs sont exacts, tu as dû en manger au moins 4 fois cette semaine. C’est pas sain, tu sais. Moi je sors pas avec une nana qui risque de faire du cholestérol précoce. ; Dis-donc, le nombre de préservatifs usagés dans ta poubelle est assez impressionnant. Je ne sais qu’en déduire…
Voilà. Tu me diras « t’exagères hein, c’est pas mal, comme émission. Au moins, on juge pas l’autre uniquement sur les apparences ! » Mouarf ! T’en as de bonnes. Les candidats arrivent tout de même à se faire une idée du physique du fouillé grâce à certains indices (un pantalon taille 36 dans l’armoire, par exemple). Et puis comme par hasard, peu de thons participent à Room Raiders… D’ailleurs j’ai une requête à faire aux producteurs de l’émission : vous pourriez sélectionnier autre chose que des candidats tout droit sortis d’une pub pour Freedent ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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