Le 23 mars 2017
Il y a quelques jours, j’ai quitté mon copain.
J’ai rompu avec l’amoureux qui occupait toute la place dans mon cœur depuis 5 ans et demi. Je m’étais juré que je ne ferais jamais ça, qu’avec lui ça roulait si bien qu’il était impossible qu’un jour je ne veuille plus qu’on soit ensemble.
J’ai rompu avec un mec bien… et c’était difficile
Il faut dire que celui qui était mon amoureux est un mec bien, formidable même. Sûrement une des personnes qui a le plus compté dans ma vie. Il était là dans les grands moments de changement, dans les périodes de doute et dans mes peines.
Mon mec, je l’ai aimé à la folie, et je pense pouvoir dire que lui aussi. Il était vraiment loin du cliché que j’attendais plus jeune. Il était tellement mieux, plus cool et vrai.
Et pourtant, un matin, dans un lit, on s’est dit que c’était fini. Je garde l’appart, il emporte ses affaires, le micro-ondes et l’aspi. Je garde sa peluche licorne, il prend nos jeux de société. Et ce que je considérais comme la pire possibilité s’est produit.
On a rompu.
Un dimanche matin, avec encore un peu de caca au coin des yeux et une boule dans la gorge, on a décidé de dire adieu aux matinées câlin, aux soirées gratouilles et à notre déco commune.
Certains se quittent dans les larmes et les cris. Nous, on n’a pas cassé d’assiettes, on s’en est pas voulu, on savait juste que c’était fini alors on se l’est dit.
Même avec quelqu’un de bien, on peut ne pas être heureux
Alors ça a l’air facile comme ça. Mais pas du tout. Quitter quelqu’un qu’on a aimé si longtemps et à qui on tient si fort c’est probablement le truc le plus adulte et responsable que j’ai fait de ma vie.
On conseille rarement aux gens de quitter quelqu’un de bien.
Quand l’idée passait dans ma tête ces derniers mois, cette dernière année, je trouvais le concept de rompre totalement improbable. Je me forçais à faire des efforts qui n’avaient pas de sens, lui pareil.
On n’était pas heureux, mais se quitter ? Impossible.
Alors on s’est mis à s’engueuler, à se faire la gueule des week-ends entiers, à se blesser et à faire ressortir le pire l’un de l’autre. On ne se supportait plus. On a arrêté d’être heureux à deux.
C’est con, parce que c’est pile ce qui faisait qu’on était ensemble, ce qui faisait tenir cette histoire depuis des années.
Le déclic qui m’a fait quitter mon couple
Quand j’ai compris qu’on allait finir par se quitter, ça a été très compliqué.
Déjà parce que c’était un très gros pas, un très gros changement, mais aussi parce que j’ai énormément d’estime pour celui qui a été mon numéro un aussi longtemps.
Comment on peut ne serait-ce que penser à quitter quelqu’un qu’on aime, à lui faire de la peine ? À décevoir la moi de 20 ans, tellement pleine d’optimisme et de projets ?
Alors j’ai essayé de lui en parler, de voir ce qu’il en pensait. Mais il disait toujours qu’il était fatigué, ou alors on parlait d’autre chose, et la rupture était vraiment envisagée comme le pire qui pourrait arriver pour l’un comme pour l’autre.
J’ai demandé conseil à ma meilleure amie, parce que c’est toujours important de parler et d’avoir un avis extérieur dans ces cas-là.
Je m’en voulais de ne pas le rendre heureux, de ne pas être capable de savoir quoi faire, d’être coincée. Je culpabilisais de cette envie de fuite qui ne m’aidait pas du tout à avancer.
Dans un restaurant, avec une autre copine et un verre de vin, j’expliquais mes raisons.
Mais constamment, le réflexe que j’avais, celui de ne surtout pas vouloir perdre ni mon amoureux ni mon couple, faisait que j’ajoutais « MAIS C’EST UN MEC BIEN », comme si c’était le seul critère pour rester avec quelqu’un.
Comme si c’était une faveur qu’il me faisait, que je ne devais me contenter que de ça pour être bien. MALAISE BORDEL. STOP.
Au fond, ce qui me niquait totalement, c’est ce manque d’assurance et d’estime de moi qui me murmurait intérieurement que je devrais déjà être contente qu’on soit sympa avec moi… et pas trop en demander finalement.
Et là, ma pote a eu cette phrase magique, simple et puissante qui a totalement changé ma vision des choses.
« Tu as le droit de quitter un mec bien. »
Sur le moment, j’étais trop saoule pour réaliser (laissez-moi, j’apprécie le vin), mais le lendemain, je m’en suis souvenue. Et c’était clair comme du cristal : il fallait rompre.
Rompre parce qu’on mérite tous les deux le meilleur
Le couple c’est compliqué. C’est tellement vu comme un but ultime, une étape parfaite à atteindre pour avoir le droit au bonheur, qu’une fois qu’on est avec quelqu’un on se met une pression de ouf afin de tout faire pour le garder.
Et je comprends ! C’est normal de bosser sur une relation, ce serait con de reculer au premier obstacle… mais ce serait encore plus bête de rester quand on sait que c’est fini, qu’on ira nulle part ensemble.
En fait, vous avez le droit de rompre avec un mec bien. Ça fait pas de vous une connasse sans cœur « qui ne le mérite pas de toute façon ». Tout comme être en couple n’est pas FORCÉMENT la condition sine qua non pour être heureux.
Vous avez le droit de rompre avec un mec bien et même, vous DEVEZ rompre avec un mec bien quand plus rien ne va et que vous êtes malheureux.
C’est par respect pour lui, pour l’affection que je lui porte, pour l’amour qu’on a échangé pendant des années que j’ai décidé d’en finir.
Alors oui, vous aurez une impression de gâchis, oui ce sera compliqué et ça peut filer le vertige. Oui on essaiera de vous en dissuader, de vous faire douter de vos capacités à vivre seule parfois. On projettera des peurs personnelles sur votre relation.
Mais eh, surprise surprise, à la fin c’est vous qui décidez.
Un grand sage (juste un mec que je connais en vrai, ça va, j’ai le droit d’être romanesque) a dit un jour :
« Si tu l’as fait c’est que c’était la bonne décision. »
- Vous avez le droit d’être exigeante avec votre vie amoureuse et avec tout le reste.
- A priori, en rompant, vous n’annulez pas l’existence de l’autre, vous ne signez pas un contrat avec votre sang qui vous empêche de lui reparler.
- C’est chouette d’être quelqu’un de bien mais c’est NORMAL, vous méritez d’être traitée décemment et d’être aimée. Tout comme vous méritez d’aimer.
- Le temps passe très, très, TRÈS lentement quand on n’est pas heureux. Vous resteriez, vous, les doigts coincés dans une porte juste par peur de l’abîmer parce qu’elle est jolie ?
On est toujours légitime à rompre
C’est normal de se sentir triste. Et vous n’avez pas à vous en vouloir si vous ne vous sentez pas triste ! Au contraire, c’est que vous avez VRAIMENT fait le bon choix. Vous méritez d’être vous-même, d’être heureuse, et de choisir ce qui vous donne tout ça.
Vous êtes bien seule ? Mazel tov aussi, vous allez pouvoir redécorer votre appart en solo, adopter un animal, accrocher des guirlandes lumineuses partout, et autres choses que vous ne pouviez pas faire quand vous étiez deux. (Bon ok c’est perso comme exemples.)
Une rupture, ce n’est jamais évident. Mais plus vous restez coincée entre deux choix, moins vous pourrez vous souvenir de ce qui a fait qu’un jour, vous avez été aussi amoureux.
Seuls les souvenirs nuls et la frustration de la fin resteront et si en effet, vous étiez avec quelqu’un de bien, ni vous ni l’autre ne méritez ça.
Spoiler : ça va aller
Vous méritez le meilleur et si votre relation ne vous convient plus du tout, vous avez la légitimité de rompre.
J’ai quitté un mec bien, jamais je ne regretterai d’avoir mis un petit temps à me décider parce que c’était nécessaire pour être sûre de moi.
Jamais je ne regretterai cette relation parce que c’est une des meilleures choses qui me sont arrivées et que j’en sors grandie.
J’ai quitté un mec bien, je vais être toute seule et apprendre à toujours me faire confiance, à être exigeante et… à savoir que je le mérite.
Et vous aussi.
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Crédit photo : Kelly Sikkema / Unsplash
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