La fantasy se porte plutôt bien en ce moment. Entre Game of Thrones enfin de retour pour une sixième saison, l’adaptation en série des Chroniques de Shannara qui vient d’être renouvelée, la minisérie Jonathan Strange & Mr. Norrell, ou encore l’alléchant casting de l’adaptation d’American Gods par Neil Gaiman… Il semblerait que le genre s’empare l’air de rien du petit écran !
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Et puis l’annonce est tombée : Good Omens, le fantastique délire dont je vous parlais dans cet article, va aussi avoir droit à sa minisérie. Nul doute que Neil Gaiman saura faire honneur à Terry Pratchett.
Alors pourquoi ne pas poursuivre sur cette belle lancée ? C’est que j’ai justement sous le coude une petite liste de romans de fantasy qui, à mon sens, rendraient très bien sur petit et/ou grand écran. Mesdames et messieurs les producteurs, c’est pour vous, c’est cadeau.
La Longue Terre (The Long Earth), par Terry Pratchett et Stephen Baxter
Terry Pratchett nous a quitté•es en 2015, mais pas sans laisser derrière lui de quoi le rendre immortel. Parmi la multitude d’oeuvres de l’auteur prolifique, on compte une autre collaboration mémorable : la série de science-fiction La Longue Terre avec Stephen Baxter.
Et quand un grand nom de la fantasy parodique s’associe à un grand nom de la science-fiction, ça donne quoi ?
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Ça donne une histoire où se mêlent à la perfection absurde et aventure épique. Imaginez que notre Terre n’en soit qu’une parmi une infinité de Terres parallèles qui se suivent… Et imaginez surtout qu’un beau jour, un savant fou partage avec le monde entier le plan pour construire le gadget qui permet de se déplacer entre ces Terres.
Cette petite boîte très facile à réaliser ne demande que du fil de cuivre, un commutateur et… une pomme de terre (sisi). Elle permet de « sauter » d’un monde à l’autre, vers l’Est ou vers l’Ouest. En quelques mois, elle change radicalement la face de l’humanité qui peut désormais s’étendre sur cette « Longue Terre » encore vierge de présence humaine.
Des rêves d’aventures pour la population, beaucoup de stress pour les gouvernements qui ne dominent pas la situation...
Il faut dire qu’on est loin de tout savoir sur ces Terres parallèles. Par exemple, comment fonctionne vraiment ce boîtier ? Qui sont les êtres surnommés « trolls » et « elfes » à défaut de mieux, qui peuplent déjà la Longue Terre et sont capables de « sauter » sans assistance ? Et pourquoi Josué Valienté possède-t-il aussi cette capacité ?
Enfin, de son côté, Josué s’en fiche un peu : il n’aime rien tant que la profondeur du silence qu’offrent les mondes lointains, et n’en a rien à faire d’être appelé un « héros » pour une vieille histoire. Alors quand Lobsang, une intelligence artificielle sur-puissante qui fut un réparateur de motocyclettes tibétain dans une vie antérieure (saurez-vous reconnaître la patte de Terry Pratchett ?), lui propose de partir en expédition aux confins de la Longue Terre connue… Il n’hésite pas très longtemps.
- Pourquoi La Longue Terre devrait être adaptée en série ?
Parce que c’est déjà une série de romans (La Longue Guerre, La Longue Mars, etc.), et qu’il y a de quoi faire au-delà de l’intrigue principale — qui est elle-même assez fournie. Mais surtout, parce que c’est une aventure à mi-chemin entre la fantasy et la science-fiction, d’une originalité folle et basée sur un univers très bien pensé.
Les personnages de Josué et, plus tard, de Sally sont particulièrement charismatiques, et Lobsang est du jamais-vu dont j’adorerais entendre la voix mi-pédante mi-sarcastique.
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Enfin, visuellement, il y aurait moyen de faire quelque chose qui décoiffe. Non mais, vraiment, imaginez vous dis-je : une infinité de Terre encore sauvages, elles-mêmes issues de leur propre Cosmos, qui ont chacune évolué différemment depuis leur Big Bang… Et dont certaines ont disparu, laissant la place à une sourde menace pour toutes les autres.
Meilleure série 2017.
Les Voies d’Anubis (The Anubis Gates), par Tim Powers
Amateurs de steampunk, magie, science-fiction et époque victorienne, je tiens là de quoi réaliser la minisérie de l’année. Ou de l’année prochaine, s’il faut laisser un peu de temps à la production.
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C’est que Les Voies d’Anubis n’a rien d’un roman de fantasy classique.
Tout commence à notre époque, lorsque le professeur Brendan Doyle se voit proposer de donner une conférence sur le poète anglais Coleridge. Jusque-là, rien d’anormal, me direz-vous. Sauf que le millionnaire excentrique qui se présente à lui prétend posséder la technologie du voyage dans le temps… Et que Doyle se voit propulsé en 1810 pour rencontrer Coleridge en personne.
Hélas, ce n’est pas parti pour être aussi simple que ça. Suite à un petit accident de parcours, Doyle se retrouve entraîné dans une folle intrigue entre guildes de mendiants, mages égyptiens, et clown terrifiant dans le petit monde souterrain de cet étrange Londres victorien. Hé, bien obligé de s’impliquer, s’il veut retourner à son époque.
- Pourquoi Les Voies d’Anubis devrait être adapté en série ?
Si aucun film ne vaudra jamais le talent de conteur de Tim Powers, l’intrigue que ce dernier a réussi à tisser mérite que l’on tente de lui redonner vie sur grand écran. C’est qu’on ne voit pas souvent des romans de fantasy/steampunk avec un univers aussi riche, alors des miniséries… Ce ne serait certainement pas facile de recréer l’atmosphère sombre d’une époque victorienne mêlant magie, science-fiction et mysticisme égyptien, mais ça vaudrait le coup d’essayer.
Et puis Tim Powers, est tout de même à l’origine de On Stranger Tides, le roman qui a inspiré Pirate des Caraïbes. Je dis ça, je dis rien.
The Invisible Library, par Genevieve Cogman
Là, j’avoue que j’hésite entre une minisérie bien ficelée, ou une série longue que l’on regarde en espérant qu’elle ne se termine jamais. J’aime bien le format de la minisérie BBC, dont le ton et le savoir-faire conviendrait parfaitement à cette jeune série de romans… Mais l’univers de The Invisible Library offre autant de possibilités que Doctor Who.
C’est vous dire s’il y a de quoi faire.
Genevieve Cogman n’a encore sorti que deux tomes : The Invisible Library et The Masked City — le troisième n’est pas prévu avant décembre 2016 à mon grand désarroi. Le premier n’étant sorti qu’en 2015, il n’existe encore aucune traduction en français, mais cela ne saurait tarder…
Pensez mondes parallèles, pensez amour des livres, et pensez héroïne fantastique.
Irène est une « librarian », ou bibliothécaire, ce qui n’a rien à voir avec ce à quoi vous venez de penser. Disons qu’elle est plutôt un genre d’espionne sur-qualifiée, dont le travail consiste à aller récupérer des livres rares ou importants pour X raisons dans différents mondes.
Le tout pour le compte de la Library (Bibliothèque), un monde neutre et relié à tous ses parallèles qui chercherait à conserver l’équilibre entre eux tous.
Oui, c’est bien mystérieux, et chaque tome n’en dévoile chaque fois qu’une petite portion… Mais l’intrigue générale se pose lorsqu’Irène est affectée à un monde anormalement chaotique, avec un étudiant beaucoup trop novice pour ce type de mission, sans personne pour lui expliquer pourquoi.
Le monde ? Un Londres alternatif où loup-garous et elfes méprisants font partie du paysage — voire de la vie politique. Le livre ? Une copie originale des contes de Grimm qui semble avoir un petit quelque chose en plus, et que tout le monde s’arrache.
La preuve : on a tué pour lui, personne ne sait où il se trouve, et un être malfaisant qui n’était jusque-là qu’une légende urbaine terrifiante au sein de la Library serait sur le coup…
- Pourquoi The Invisible Library devrait être adapté en série ?
Parce que j’adore les histoires de mondes parallèles. D’accord, c’est un peu subjectif ! Mais Genevieve Cogman sait très bien ce qu’elle fait, et cette cosmogonie entre Chaos et Ordre qu’elle a tissée est aussi fascinante qu’elle se tient. Elle a créé là un terrain de jeu avec une infinité de possibles, et j’ai hâte de voir ce qu’elle entend en faire.
Accessoirement, son héroïne principale, Irène, est un personnage féminin comme on devrait en voir plus souvent. Diablement intelligente, débrouillarde et capable de se sortir de n’importe quelle situation, c’est une véritable héroïne dans le sens où elle n’est qu’une humaine comme une autre… Mais qui a la force de caractère d’aller au bout des choses.
Elle doute, tout le temps, se pose des questions en permanence (ses monologues intérieurs sont d’ailleurs d’une grande richesse humoristique) et, parfois, ne rêve que de s’étendre dans un bain chaud avec un bon livre. Et pourtant…
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Choisir une actrice pour l’incarner serait au moins aussi délicat que pour trouver le prochain Doctor. Il faudrait donc bien gérer le casting. Mais je suis bien trop amoureuse de cette héroïne pour ne pas avoir envie d’en voir une incarnation sur petit écran !
Et toi, quel roman de fantasy aimerais-tu voir adapté ?
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