Ne m’oublie pas d’Alix Garin
Atteinte de la maladie d’Alzheimer, la grand-mère de Clémence s’enfonce peu à peu dans l’oubli. Pour lui permettre de revoir la maison de son enfance, la jeune femme l’embarque dans un road trip qui ressemble plus à une fuite en avant qu’à une véritable quête du passé.
Difficile de ne pas être bouleversée en refermant Ne m’oublie pas, première BD signée Alix Garin, une œuvre d’une rare sensibilité et qui a marqué les esprits en 2021. (Le Lombard)
Les Cœurs Insolents d’Ovidie et Audrey Lainé
Mis en images par Audrey Lainé, Les Cœurs Insolents nous plonge dans ce qu’était la vie d’une adolescente dans les années 90, cette époque pas si lointaine sans réseaux sociaux et sans portable, où l’on ne parlait pas de culture du viol ni de revenge porn.
À la lumière des bouleversements récents sur la façon dont notre société considère les violences sexuelles, la réalisatrice et autrice Ovidie analyse sa propre construction en tant que féministe, en prenant en compte le regard de sa mère, et celui de sa fille adolescente. Un récit plein d’espoir qui regarde avec confiance et bienveillance les combats féministes d’hier et d’aujourd’hui. (Marabulles)
L’Attente de Keum Suk Gendry-Kim
Après Les Mauvaises Herbes, où elle raconte l’horreur vécue par les esclaves sexuelles pendant l’occupation japonaise, Keum Suk Gendry-Kim s’attaque à un autre souvenir douloureux de l’histoire contemporaine de la Corée.
Dans le très poignant L’Attente, elle raconte, à travers l’histoire d’une vieille dame et de sa fille, l’attente cruelle et terrible de ces personnes qui ont été séparées de leur famille au moment de la partition des deux Corées, et qui cherchent désespérément à revoir un parent, un mari, un enfant, une sœur. (Futuropolis)
Walk me to the corner d’Anneli Furmark
C’est l’histoire d’Elise et de son coup de foudre inattendue pour une femme, Dagmar. Mais Elise a un mari, qu’elle aime, des enfants déjà grands. Dans Walk me to the corner, pas de coming out ni de rejet lesbophobe, mais avant tout les interrogations d’une femme tiraillée entre son envie de donner une chance à cet amour naissant et à ce désir inattendu et le besoin de garder son confort familial intact malgré tout.
Si l’histoire d’Elise ressemble à bien d’autres romances, elle est magnifiquement portée par les aquarelles d’Anneli Furmark qui renforcent chaque émotion et chaque doute. Walk me to the corner fait partie de la sélection officielle du Festival d’Angoulême 2022. (Ça et Là)
Le tournoi d’Alifar de Tarmasz
Elle n’est jamais montée sur des patins et pourtant Jasmine est fascinée par ce petit groupe qui s’exerce au skate-park et enchaîne les figures. Alors elle décidé de se lancer, et de s’entraîner à fond pour faire ses preuves, quitte à se prendre quelques gadins. Dans sa ligne de mire, le prestigieux tournoi d’Alifar…
Le tournoi d’Alifar parle d’amitié, d’entraide, de l’envie de faire partie d’une bande, de détermination, servi par le trait reconnaissable entre mille de l’illustratrice et tatoueuse Tarmasz, qui a écrit cette histoire pour compenser sa privation de rollers après une fracture du tibia… (Même pas mal)
La Grâce d’Emmi Valve
Mieux vaut être avertie avant de se lancer dans l’époustouflant mais très dur La Grâce, récit autobiographie d’une dépression.
Car ses troubles, ses crises, ses angoisses, Emmi Valve les fait exister physiquement : trous dans la peau, souillures, substances qui dégoulinent… Une lecture qui ne laisse pas indemne tant elle traduit avec une intensité terrible la réalité de la maladie. (Ça et Là)
Et à la fin, ils meurent de Lou Lubie
Ça pourrait être un livre de contes, mais on vous déconseille de le lire avec votre cher lardon sur les genoux !
L’autrice de Et à la fin, ils meurent Lou Lubie nous dévoile – non sans une bonne dose d’humour noir – la vérité peu reluisante des contes de fées, ces histoires dont on a passablement adouci la violence, mais qui regorgent en fait de morts violentes et de viols. Prête à encaisser la vérité ? (Delcourt)
Coming-in d’Elodie Font et Carole Maurel
En 2017, la journaliste Elodie Font avait raconté en podcast ce long cheminement pour accepter son homosexualité. Car parfois, oui, c’est plus difficile de se le dire à soi-même qu’aux autres, d’où ce titre, Coming in.
Un récit puissant et émouvant, qui méritait bien la mise en images de Carole Maurel et son trait vif et coloré pour rendre toute la force et l’émotion de ce parcours personnel, qui résonnera indéniablement chez beaucoup d’autres gays, lesbiennes et bis.
Dans le palais des miroirs de Liv Strömquist
Présente-t-on encore Liv Strömquist ?
Dans Dans le palais des miroirs, son nouvel ouvrage édité en France, l’autrice suédoise nous tend un miroir sur notre rapport aux images. Analyse du culte de l’apparence, définition du désir mimétique, histoire de la construction des standards de beauté… encore un ouvrage d’une grande richesse truffé de références à la pop culture et à l’histoire contemporaine, de Sissi à Marilyn Monroe en passant par la famille Kardashian.
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