Article publié le 8 mars 2020
À travers le monde, en France, dans la rue, dans leurs foyers, dans leurs carrières, dans leurs corps, les femmes ont encore des combats à mener pour atteindre l’égalité — la vraie, pas uniquement celle des textes de lois et des grandes déclarations, mais aussi celle du quotidien, de nos chairs, de nos espoirs.
Ces combats, on en parle et surtout on en entend parler de plus en plus souvent. Tant mieux : il est essentiel de médiatiser nos luttes ! Mais pour mettre un peu de positif, nous avons demandé à des activistes françaises leurs plus belles victoires. Car c’est important de se souvenir aussi de ce qu’on a accompli, pas seulement de ce qu’on vise.
Les victoires de Grace Ly, engagée contre le racisme
Grace Ly mène son combat sur plusieurs fronts. Dans vos oreilles, puisqu’elle coanime avec Rokhaya Diallo le podcast engagé Kiffe ta race ; dans votre bibliothèque, puisqu’elle a publié en 2018 Jeune Fille Modèle ; dans vos écrans, avec son documentaire Ça reste entre nous… À travers ces multiples formats, une lutte commune : celle qui défend une meilleure représentation des personnes asiatiques, loin des clichés encore persistants en France et ailleurs.
Quand on lui demande de nous raconter ses victoires vécues en tant qu’activiste, elle a des choses à dire !
« J’ai rencontré tant de gens géniaux. J’ai partagé des moments inoubliables à refaire le monde, à passer la révolution. Mais les plus grandes victoires pour moi, ce sont les petits bonheurs de tous les jours avec mon entourage.
Une fois, ma petite fille est rentrée de l’école primaire en me racontant qu’un camarade lui a dit “Ching Chong”. C’est une insulte pour les personnes qui nous ressemblent, le terme a été créé pour se moquer des langues asiatiques qui sonneraient bizarres. Moi aussi, 30 ans auparavant, on m’avait dit “Ching Chong” dans la cour de récréation en se tirant les yeux dans tous les sens et je me souviens avoir pleuré, d’avoir détesté être chinoise, d’avoir rejeté mes racines, d’avoir voulu cacher tout au fond de moi ce mal-être que les autres me renvoyaient au visage.
La première chose que ma fille a faite, c’est de venir m’en parler et ça, c’est déjà beaucoup. L’un des problèmes du racisme, c’est qu’il nous fait honte, on se sent humilié alors il nous efface peu à peu et on a l’impression de toujours redécouvrir l’existence du racisme année après année alors qu’il opère depuis des siècles dans nos contrées. Parler, c’est déjà agir et ça me donne de la force que ma fille porte cet espoir. »
Les victoires de Tara Heurzé-Sarmini, activiste contre la précarité menstruelle
Tara Heurzé-Sarmini est un grand nom dans le monde croissant de la lutte contre la précarité menstruelle : elle a fondé en 2015 Règles Élémentaires, une asso qui collecte des protections hygiéniques pour celles et ceux qui ne peuvent pas s’en acheter, et déconstruit dans le même temps le tabou autour des règles. N’hésitez pas à soutenir l’asso en faisant un don sur son site !
En seulement quelques années, Tara Heurzé-Sarmini a vécu via son association de belles victoires.
« Tout d’abord, c’est une victoire de voir la notoriété dont bénéficie la lutte contre la précarité menstruelle en France depuis quelques années, alors qu’au moment du lancement de Règles Élémentaires, personne n’en avait entendu parler… Aujourd’hui, tout le monde a son opinion sur le sujet : quel chemin parcouru !
C’est une victoire ensuite de voir le président de la République en parler en direct devant 7 millions de personnes (lors de son interview pour Brut, le 4 décembre 2020). C’est une victoire enfin d’avoir obtenu que le gouvernement lance une expérimentation nationale de lutte contre la précarité menstruelle, et qu’il y consacre un budget de 5 000 000€ en 2021. »
Depuis notre échange avec Tara Heurzé-Sarmini, le gouvernement a également annoncé la mise à dispositions de protections hygiéniques dans les facs et les CROUS pour lutter contre la précarité menstruelle étudiante. Une nouvelle victoire à ajouter au palmarès de Règles Élémentaires et de la mobilisation féministe en général !
Les victoires de Julie Dachez, activiste contre le validisme
Julie Dachez est maîtresse de conférences à l’INSHEA et travaille sur l’autisme, un sujet qui la concerne directement puisqu’elle a été diagnostiquée en 2012 comme touchée par le syndrome d’Asperger. À travers ses recherches et ses livres comme La Différence invisible, elle fait avancer les mentalités, améliore nos connaissances de l’autisme et se penche spécifiquement sur les femmes autistes, à l’intersection du validisme et du sexisme.
Même si elle n’est pas sûre de se sentir légitime à utiliser le terme « activiste », Julie Dachez souligne de belles avancées :
« Constater que l’autisme au féminin est désormais un sujet dont on parle un peu plus me fait vraiment plaisir, mais je n’y ai contribué que très partiellement. C’est toujours un effort collectif.
Ce qui me réjouit aujourd’hui c’est de voir que les personnes autistes s’organisent entre elles, montent des collectifs (comme l’Association Francophone des Femmes autistes, l’association Personnes Autistes pour une Autodétermination Responsable et Innovante, et l’association CLE Autistes, la plus récente des trois, qui a un positionnement plus radical que les autres, ce qui à mon sens manquait dans le paysage français). Je me suis toujours tenue éloignée du milieu associatif car je me sens incapable d’y contribuer, et ça me rend très heureuse de voir que d’autres le font ! »
Les victoires de Claude-Emmanuelle, activiste contre la transphobie
Vous avez déjà croisé le regard perçant et le port de tête royal de Claude-Emmanuelle au détour d’un shooting photo signé Madmoizelle. La jeune femme n’est pas qu’un modèle au charisme magnétique : elle œuvre aussi contre la transphobie, en éveillant les consciences et en dénonçant les discriminations visant encore celles et ceux qui ne sont pas cisgenres.
Ses victoires sont intimes, ce sont celles d’une femme qui vibre chaque jour d’une dévorante envie de vivre.
« Me lever le matin est une victoire en soi. Me dire que j’ai réussi à porter mon épée de Damoclès au-dessus de ma tête sans qu’elle ne me tombe dessus, ça relève de l’exploit. Alors la moindre choses doit être vue comme un accomplissement, les choses positives doivent être soulignées, pour pas que la santé mentale ne se dégrade.
Je transmets donc des messages ; qu’ils soient reçus ou non, peu m’importe, mais je suis déjà très contente si ça a touché au moins une personne qui vient m’écrire en retour pour me remercier. »
Les victoires de Claudine Monteil, activiste féministe
Claudine Monteil est une militante de longue date. Proche de Simone de Beauvoir, elle s’est engagée dès 1970 dans le Mouvement de Libération des Femmes (MLF), alors qu’elle n’avait que vingt ans. Cela fait des décennies qu’elle lutte, puisqu’il le faut encore, pour l’égalité !
Difficile d’isoler UNE victoire parmi une vie de lutte, mais Claudine a quand même choisi pour Madmoizelle un moment fort :
« Une des plus belles victoires du MLF que j’ai préparée avec Simone de Beauvoir, c’est celle pour le sauvetage des filles-mères du Plessis Robinson. Il s’agissait de jeunes filles adolescentes (ente 13 et 17 ans), enceintes, vivant au foyer du Plessis Robinson. Nombre d’entre elles avaient été victimes d’un viol, souvent par un membre de la famille, un proche. Chassées de chez elles par peur des voisins (la simple vue d’une jeune fille enceinte non-mariée déshonorait une famille), elles n’avaient nulle part où aller. Parias chez elle comme dans la société, elles s’entassaient dans cet établissement, sans avenir. Elles n’étaient pas autorisées à retourner au lycée, condamnées à vie dès leur plus jeune âge à ne pas pouvoir poursuivre leurs études.
Leur situation venait, en cet hiver 1972, de prendre un tour dramatique. L’une d’elles, enceinte de son ami dont elle était amoureuse, avait essayé quelques jours auparavant de le voir secrètement. Moment tant attendu depuis des mois. Les filles du foyer, discrètement, les laissèrent seuls dans le dortoir. Mais la directrice les surprit, appela les parents de la jeune femme pour qu’ils viennent la chercher. À peine arrivé, le père tira sa fille par les cheveux, et commença à la battre à terre. Enceinte de six mois, l’adolescente subit les coups en hurlant. Une jeune surveillante du foyer, qui en réalité était l’une des nôtres au MLF, tenta de la défendre. D’un geste brutal, la directrice de l’établissement l’en empêcha : “On ne s’interpose pas entre un père et une fille !”
La jeune fille gisait inanimée, à même le sol, sous les regards terrorisés des autres adolescentes. Cette fois, c’en était trop.
Désespérées, ses camarades d’infortune décidèrent de nous appeler à l’aide. En signe de protestation, et en dépit de leur grossesse, toutes entamèrent une grève de la faim. Il fallait agir le plus vite possible. J’ai pu persuader Simone de Beauvoir — qui était alors âgée, fatiguée, et souffrait de problèmes pour marcher — de se lever tôt un dimanche matin. Dans le brouillard épais, tirant Simone de Beauvoir par le bras, nous avons, nous, une quinzaine de filles du MLF, grimpé discrètement jusqu’au foyer perché en haut d’une colline, caché dans les arbres. Des journalistes de radios nous accompagnaient. Nous avons surgi dans le hall, applaudies par les adolescentes affamées et épuisées qui ont commencé à nous embrasser. Et là, il s’est passé l’incroyable, qui a bouleversé la France.
D’une main ferme, Simone de Beauvoir a saisi les micros des journalistes, et a interviewé en direct à la radio les adolescentes sur leur condition. Elle, la féministe célèbre, a tenu à donner la parole à ces jeunes filles inconnues qui ne semblèrent pas intimidées. Bien au contraire, en confiance, elles racontèrent leur calvaire en direct à la radio.
Dans la France à peine éveillée de ce dimanche matin, on entendait sur les ondes les témoignages de ces jeunes filles, parias de la société. Entre deux interventions, Simone de Beauvoir dénonçait l’hypocrisie de la société française et exigeait à la radio un entretien avec le Recteur de Paris. Le lendemain, elle fut reçue par un responsable de l’Éducation nationale alors que nous occupions toujours le bâtiment. Là, Simone de Beauvoir s’assura que les jeunes filles pourraient retourner au lycée et effectuer des études. Ne plus être traitées comme des parias.
Ce fut une victoire aux répercussions incroyables et inespérées, car de nombreux Français et Françaises furent bouleversées. Du coup, le public français a eu une image moins négative, et même presque positive, des féministes du MLF. Cette action demeure l’une des plus populaires du mouvement et j’y pense toujours avec émotion. En effet je n’étais pas beaucoup plus âgée que ces jeunes filles ! Ces adolescentes avec un ventre si visible, causé par une grossesse due à un viol, était une vision terrible que je n’oublierai jamais.
J’ai par la suite vécu d’autres victoires avec Simone de Beauvoir et mes amies du MLF mais celle-ci me semble symbolique du monde terrible dans lequel nous vivions alors. »
Les victoires de Camille Regache, activiste pour les droits LGBTQ+
Camille Regache a poétiquement donné son nom à son podcast. Dans Camille, produit par Binge Audio, la journaliste déconstruit tout ce qui est considéré comme naturel et inné en ce qui concerne l’identité de genre et la sexualité. C’est riche en enseignements, que vous fassiez ou non partie de la communauté LGBTQ+ !
Elle note, dans ses victoires, une réelle amélioration de la connaissances des problématiques liées aux communautés LGBTQ+ du côté des personnes hétéro et cisgenres.
« Il y a eu une époque où, en soirée, je pouvais passer trois heures dans la cuisine à essayer de faire changer d’avis une personne opposée à l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens par exemple. Quand j’y repense, je ne sais pas d’où me venait la patience pour tenir dans ces moments-là, ni pourquoi je mettais autant d’énergie à écouter les positions de l’autre, comprendre son raisonnement, argumenter en retour, pour aboutir à une micro-victoire ou une micro-défaite…
Quelque part, je fais exactement le même travail avec mon podcast “Camille”, plus dans des contre-soirées de nuit mais de jour dans un studio, avec un public non pas de trois personnes mais des auditeurs et auditrices qui m’écoutent dans leur cuisine à elles. La réussite du programme est une victoire en soi.
Et surtout, je constate que mon entourage hétéro a récemment évolué sur les questions d’orientations sexuelles et d’identité de genre. Ils et elles dépassent leurs préjugés mais pas seulement : ils et elles se questionnent sur ce que cela signifie pour elles-mêmes, leurs relations, leurs amours, leurs désirs et leur position dans la société.
Ce n’est pas qu’une victoire personnelle, c’est le résultat d’un travail de longue haleine mené par les militants et militantes LGBTQI. Il reste beaucoup de travail, mais c’est beau et je suis heureuse de me dire que j’y contribue. »
Les victoires de Daria Marx, activiste contre la grossophobie
Daria Marx a fondé en 2016 Gras Politique, comme une suite logique à son militantisme qui a commencé à ses 18 ans, lorsqu’elle a rejoint Allegro Fortissimo, une asso française pour les personnes grosses. Via son éveil aux théories féministes, sa lutte s’est politisée, notamment grâce à d’autres femmes : Virginie Despentes, Valérie Rey Robert… Et à celles qui n’osent pas se dire « activistes », elle conseille avec audace : « Quittez les réseaux sociaux si vous le pouvez, allez faire un tour en AG féministe, rejoignez une maraude, peignez une pancarte, posez sur le papier ce qui vous anime : personne ne distribue de badges de bonne ou de mauvaise militante » !
Sa victoire principale, c’est l’association qu’elle a fondée et qui comble un vide dans la société française :
« La création de Gras Politique est en soi une victoire pour moi. Jusqu’alors, il n’existait pas en France d’association qui politise la question du corps gros. Le fait que nous arrivions à nous organiser ensemble, à proposer des espaces et des activités pour les personnes grosses, et que nous puissions avoir des actions concrètes contre la grossophobie, c’est un énorme pas en avant.
Je me réjouis aussi du fait que le mot “grossophobie” soit maintenant connu et utilisé par un très grand nombre de personnes. Si on remonte de quelques années, c’était encore une discrimination inconnue, nous n’étions que quelques-unes à la dénoncer, sans avoir d’écho militant ou politique. »
Les victoires de Rokhaya Diallo, journaliste engagée
Ne l’appelez pas « activiste », en tout cas pas sans ajouter qu’elle est journaliste et réalisatrice : Rokhaya Diallo tient à rappeler son métier, et elle a raison ! Celle qui co-anime le podcast Kiffe ta race avec Grace Ly, et que le New York Times considère comme « l’une des voix les plus importantes contre le racisme en France », vous parle de sa victoire : la légitimité.
« Ma victoire la plus importante est celle d’avoir réussi à poser ma voix comme étant porteuse de sujets légitimes dans l’espace public français. Quand j’ai commencé, les sujets sur lesquels je m’exprimais (féminisme, antiracisme) étaient considérés comme secondaires ; heureusement, dans la décennie qui a suivi ont eu lieu énormément de mouvements sociaux et sociétaux (#MeToo, #BlackLivesMatter…).
Je m’associe à cet effort collectif qui a permis d’imposer à la société le fait de se regarder, de dénoncer ce qui, dans son corps, crée de graves injustices et violences. »
Les victoires des colleurses féministes de Lyon, activistes de rue
En quelques années, les collages féministes se sont intégrés dans le paysage de nos villes. Inlassablement arrachés, patiemment réinstallés, ils dénoncent les féminicides, les crimes transphobes, le sexisme, la nomination d’un ministre accusé de viol… En grosses lettres noires, les discriminations deviennent impossibles à ignorer. Les anonymes du collectif Collages Féministes Lyon vous parlent de leur activisme.
« Le 8 mars 2020, nous nous sommes organisées pour accrocher illégalement une banderole de plusieurs mètres carrés sur un échafaudage de la place Bellecour, visible par toute la manifestation. C’était une sacré victoire de réussir à faire voir nos messages par un si grand nombre de personnes !
Citons aussi : savoir que tous les soirs des centaines de colleurses vont coller, se réunissent, s’unissent, que des personnes continuent à braver le couvre-feu pour faire passer nos messages. Savoir que l’on est très suivi•es sur nos réseaux, que beaucoup de personnes nous soutiennent, partagent nos idées est également une véritable réussite. »
Les victoires de Camille Marguin, activiste pour la jeunesse, la santé et la démocratie
Le nom de Camille Marguin ne vous dit peut-être rien, mais il est probable que vous connaissiez ses actions. Elle fut co-présidente de l’ONG devenue Générations Cobayes, qui mobilise les 18-35 ans sur les liens entre pollution environnementale et santé tout en interpellant les décideurs économiques et politiques au sujet de ces problématiques. Elle a également co-fondé Tous Élus, une association qui encourage les Français et Françaises, notamment les jeunes, à s’engager en politique pour faire entendre leur voix.
Ses victoires sont politiques, mais aussi sociétales !
« Mon mec s’est mis à trier le verre, ça compte comme une victoire ?
Non, plus sérieusement : oui, bien sûr que j’ai vécu des victoires ! Déjà quand on a réussi en 2015, avec Générations Cobayes, à mobiliser 70 000 jeunes pour faire reconnaître les liens entre la dégradation de l’environnement et celle de notre santé (en partie grâce à la diffusion par Madmoizelle de notre campagne « protège tes hormones »). Deux ans plus tard, le sujet des « perturbateurs endocriniens » n’était plus tabou, et a même été évoqué de nombreuses fois par les candidats de la campagne présidentielle ! »
Les victoires de Lucie Pinson, activiste pour le climat
Lucie Pinson force le respect. La lauréate 2020 du prix Goldman pour l’Environnement se lance dans d’inflexibles bras-de-fer avec des puissances financières (dont de grandes banques françaises) pour limiter l’exploitation et la consommation de gaz et de charbon. Vous savez pas le meilleur ? Ça marche ! Elle a plusieurs victoires à son actif et vous les raconte tout de suite.
« De nombreuses, en particulier sur le charbon — en poussant les grandes banques et sociétés d’assurance françaises à se retirer d’énormes projets de mines et de centrales à charbon puis à s’engager à ne plus jamais en financer directement, ou indirectement au travers les entreprises qui les portent. Le charbon est une des énergies les plus émettrices de gaz à effet de serre, responsables du dérèglement climatique, et cause la mort prématurée de 800 000 personnes par an.
Il nous faut en sortir le plus vite possible pour pouvoir limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. J’ai décidé de m’y attaquer en 2013 lorsque j’ai rejoint les Amis de la Terre, en passant par le levier financier. J’avais face à moi des banques, assureurs et investisseurs parmi les plus gros au monde, des milliers de milliards de dollars. Et pourtant, à force de persévérance, j’ai réussi à les faire bouger.
J’ai notamment contribué à pousser Société Générale à se retirer d’un des plus gros projets de mines de charbon prévu en Australie, en face de la Grande Barrière de corail, et qui aurait été un désastre autant pour le climat que pour la biodiversité. Crédit Agricole s’est aussi retiré d’un projet de centrale à charbon en Croatie et BNP Paribas d’un projet de terminal d’exportation de gaz de schiste aux États-Unis : autant de projets catastrophiques qui ne verront pas le jour. »
Un grand merci à toutes ces femmes engagées qui nous ont raconté leurs victoires ! On espère que ça vous aura fait autant de bien qu’à nous, parce que c’est quand même bien de se souvenir qu’on ne se bat pas dans le vent : nos luttes portent leurs fruits !
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