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The show must go on !
Tu l’auras compris si tu as jeté une orbite à la première partie de mon récit : notre première journée à Rock en Seine 2015 avec Miquette fut chargée en émois adolescents. Émois si forts que j’en ai perdu ma compagne de route, qui s’est retrouvée souffrante le samedi matin. Mais comme le disait Queen (oui, j’aime bien citer Freddy Mercury à mes heures perdues), The Show Must Go On. Un petit vent de panique et quelques wagons de métro plus tard, Axelle est devenue ma nouvelle accompagnatrice pour la suite du festival.
Cette fois, nous avons débarqué lunettes de soleil sur le nez et cheveux relevés sur le domaine de Saint-Cloud, à l’heure où le soleil commence déjà à descendre mais où la température était encore au beau fixe. Avec la même idée que la première journée : essayer de ne pas rater les shows des têtes d’affiche – puisque c’est le choix que j’avais fait pour cette édition.
Le temps d’entrer dans l’enceinte, nous avons malheureusement raté Marina and The Diamonds, dont de nombreux médias ont encensé la prestation. Les aléas de l’imprévu, on va dire. Et puis je suis à peu près convaincue qu’on n’a pas fini de parler d’elle, ce qui me donnera probablement l’occasion de vous en recauser sous des auspices sans cavalcade.
Stereophonics, le soleil fringuant de la Californie
En revanche, l’heure de notre arrivée a coïncidé pile avec le début du concert de Stereophonics. C’est donc sur ce timing parfait que sont arrivés les rockeurs britanniques, accompagnés de guitares rutilantes, d’une énergie ensoleillée et d’une flopée de tubes pour qui apprécie leur discographie. Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour emballer le public, dont les articulations et la bonne humeur étaient visiblement déjà bien échauffées par la soirée de la veille.
J’ai eu le sentiment que Saint-Cloud était déjà passé à l’heure de la Californie, et Maybe Tomorrow a achevé de faire décoller le concert. Comme l’a judicieusement fait remarquer un commentaire sur mon post Instagram (big up à toi qui as suivi mes publications dans les méandres de la 4G), il est peut-être dommage qu’un groupe aussi supersize ait été programmé aussi tôt dans la journée. D’un autre côté, on peut considérer que c’était une jolie façon d’ouvrir la pré-soirée. Bref, Stereophonics m’a mis mille paillettes dans le coeur, surtout lorsque les premières notes de Dakota ont explosé sur la pelouse.
Etienne Daho, vintage et déhanché
Nous nous sommes sauvées un peu avant la fin du show, histoire d’avoir une vision optimale de la scène sur laquelle les techniciens finissaient de régler les lumières pour Etienne Daho. Ne riez pas : quiconque a grandi dans les années 1990 et a eu des parents un peu branchés sur les fréquences moyennes ou les émissions de variété du samedi soir a forcément une tendresse particulière pour l’interprète de « Week-end à Rome, tous les deux sans personne ». Bon, vu l’âge des fans collés aux barrières pour ne pas rater un centième de sa prestation, je me doute qu’on ne faisait pas forcément partie du public-cible.
Mais toi-même tu sais, y a pas de saison pour que vive le son. Il a beau frôler la soixantaine avec une certitude de plus en plus profonde, Etienne Daho avait la pêche, voire carrément toute la salade de fruits sur scène, et semblait heureux d’être là. Pour un passage dans un festival dont l’intitulé comporte le terme « rock », il m’a paru plutôt raccord avec le thème. Si tu ne l’as jamais vu sur scène, je te conseille de le faire une fois dans ta vie, ne serait-ce que pour vérifier l’existence de son fabuleux déhanché, entrevu quelques fois à la télévision. Crois-moi, face à Etienne Daho, les ondulations du bassin de Shakira font petite mine. Après Tombé pour la France et Le premier jour (du reste du ta vie), la petite fille en moi était relativement satisfaite.
Interpol, j’en appelle aux fans
Mais il était déjà temps de traverser les allées dans le sens contraire – et dans la boue qui avait déjà commencé à sécher. Interpol attendait sur la Grande Scène, et ma compagne de route avait hâte d’assister au spectacle du groupe de cold-wave américain. Si Axelle, qui les connaissait bien, a adoré, j’ai pour ma part apprécié la propreté du concert, agréable à l’oreille, mais sans vraiment rentrer dedans. Pourtant, tout y était : les spectateurs qui décidément étaient sereinement installés dans l’ambiance du festival, le spectacle lumière à la palette de couleurs travaillées, l’enchaînement des titres… Qui se ressemblaient beaucoup pour mes esgourdes pas totalement au fait de leur travail.
Alors, est-ce ma faute à moi (si j’entends tout autour de moi L-O-L-I-T-A) si je me suis un peu ennuyée pendant le concert d’Interpol alors que les échos de leurs fans me sont revenus plutôt charmés ? Sur ce bilan un peu mitigé, nous avons décidé de nous poser – deuxième jour de festival, la fatigue se fait sentir autant que les aisselles – et de nous accrocher à la barrière avec en tête un objectif photo, celui de shooter les Libertines. C’est aussi pour ça que je n’ai entendu que de loin quelques effluves de Gramatik, plutôt sympathique malgré la distance.
The Libertines, grandeur et somnolence
Je n’ai jamais pu vérifier le pourquoi de cette blague récurrente, puisque j’avais déjà vu Pete Doherty sur scène en festival il y a quelques années, mais un paquet de mauvaises langues sur le web se sont appliquées à dire que The Libertines ne viendraient pas. Et bien si, ils sont venus, ou plutôt revenus puisque le groupe s’est reconstitué il y a peu, et leurs fans adolescent•e•s avec. J’avoue que j’avais aussi envie de comprendre cet engouement pour un groupe dont le chanteur est passé au statut d’icône du rock plus vite que la musique, alors que cette dernière reste relativement soft à mon goût par rapport à certains déchaînés de la guitare.
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Les icônes peuvent vieillir un peu plus vite qu’on ne le pense.
Bref, les Libertines ont assuré le spectacle par leur présence, ont eu l’air complices sur scène et ont visiblement fait plaisir aux public qui était venu à la rencontre de ses idoles adolescentes. Même si tout n’avait pas l’air facile pour eux : dès la première chanson, Pete Doherty suait à gouttes bien plus grosses que celles de ses collègues, et j’ai presque plus entendu la voix de Carl Barat que la sienne. Ça m’a fait une certaine peine de constater que les icônes peuvent vieillir un peu plus vite qu’on ne le pense. Si leur show ne sera pas dans le classement de mes préférés, je suis néanmoins contente d’avoir pu admirer les Libertines sur scène avant qu’ils finissent par ré-imploser ou par tomber dans l’oubli.
À choisir le vieux rock de notre enfance, on en a manqué Jamie XX, qui passait au même moment à l’autre bout du festival, mais c’est le jeu ma pauvre Lucette. C’est donc littéralement épuisées mais satisfaites que nous avons ramassé nos sacs et remballé le matos, histoire d’être en forme pour le troisième jour.
Prise d’ambiance, à la rencontre des lectrices
Dimanche, nous avons décidé de la jouer à la cool, après un énième gag signé par la RATP qui nous a fait arriver plus tard que prévu. Si j’avais été collée aux scènes les deux premiers jours, cette fois, on a plutôt pris la température de nos ami•e•s festivalièr•e•s, et on s’est laissées tenter par les odeurs de bières et de churros. Après un appel sur Instagram (décidément mon meilleur ami connecté du festival) la fantastique Axelle et moi-même avons pu discuter un peu avec des lectrices de leurs impressions sur le festival, et jeter un oeil photographique à leurs tenues de combat pour patauger dans la gadoue – ceci n’était pas une tactique pour faire des comparaisons avec l’état déplorable de mes baskets, promis.
Mais c’est une autre histoire que vous verrez sous peu sur madmoiZelle. Bref, après une petite heure passée à traîner entre les stands et à humer l’air des différentes scènes, dont celui d’Hot Chip qui a rallié une foule grouillante, nous nous sommes redirigées vers la plus grande des deux.
Tame Impala, la psyché des fins d’été
La foule était d’ailleurs restée en place, même si elle s’est un peu dispersée. Jusqu’à l’arrivée de Tame Impala. Le groupe australien qui fait de la « psychedelic hypno-groove melodic rock music » (c’est un peu flou mais c’est une assez bonne description) a démarré à la cool.
Le public en liesse après trois jours de folie
Aussi fatiguée que je sois par ces trois jours à piétiner sur la défunte pelouse de Saint-Cloud, j’ai été totalement séduite par le spectacle offert. Parce que les lumières, nombreuses et pop, se mariaient hyper bien avec le coucher du soleil, parce que le public était en liesse après trois jours de folie, parce que la voix de Kevin Parker entraînait tout ce beau monde dans une berceuse psychédélique, parce que c’était parfaitement ce que j’avais envie d’entendre et d’écouter à ce moment-là, et parce qu’on a fini par s’asseoir pour en profiter sans se sentir encombrées par les courbatures.
Je tiens d’ailleurs à faire part de tout mon amour aux programmateurs qui ont placé Tame Impala en fin de festival et en début de soirée : à un autre moment, j’aurais peut-être été moins réceptive à leurs envolées planantes, mais ce soir-là, c’était un vrai plaisir.
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Sur cette satisfaction auditive, nous nous sommes séparées quelque temps avec Axelle pour aller se sustenter. C’est donc une crêpe et une Ecocup à la main que j’ai assisté de loin au concert d’Alt-J, sans pression. De ce que j’ai entendu, tout se passait pour le mieux, et le groupe a régulièrement communiqué avec le public, une attention bien trop rare sur la plupart des concerts.
The Chemical Brothers, final en apothéose
J’ai ensuite rejoint Axelle, qui bichonnait ses objectifs en vue d’assurer pour The Chemical Brothers. Et nous avons bien fait d’arriver en avance, parce que la pelouse a été envahie plus rapidement que si les martiens avaient débarqué dans leurs soucoupes. Les spectateurs étaient déjà cuits à point lorsque le concert a démarré, et ce qui a suivi a définitivement porté un toast à notre enthousiasme. The Chemical Brothers ont fait leur entrée sur un jeu de lumière tout droit sorti de l’espace, entre néons et éclairs, qui piquait les yeux et a immédiatement plongé l’auditoire (nous, donc) dans une ambiance de science-fiction.
Un dancefloor géant en transe dopé au bonheur de la fin du monde
C’était fou, c’était électrisant, et pour cause, c’était de l’électro, et j’en ai retrouvé l’énergie qui m’avait manquée jusque-là depuis le début de la journée. Et le reste du public aussi visiblement, puisqu’au bout de quelques minutes, j’avais l’impression d’avoir atterri dans un dancefloor géant en transe dopé au bonheur de la fin du monde. Bref, The Chemical Brothers ont été totalement à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre en terme de maxi-spectacle robotique.
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C’est donc sur cette très belle conclusion, certes pas tout à fait rock musicalement, mais rock dans l’idée, que s’est achevé Rock en Seine 2015. Salut les artistes, merci pour tout, et je l’espère, rendez-vous l’année prochaine, lorsque j’aurai trouvé une nouvelle paire de godasses à sacrifier en offrande aux dieux de la musique.
Toutes les photos de concert de cet article sont signées Axelle Manfrini, que je remercie encore chaleureusement pour sa gentillesse et son remplacement au pied levé. Allez voir son travail sur son site web, et n’hésitez pas à en parler autour de vous !
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