Depuis le 25 novembre, Max, FHM, Men’s Health et consort ont un nouveau copain : « Robin – Le masculin sensible », petit dernier de la bande des magazines pour mâles. Et nous, forcément, on l’a acheté.
« Robin »… Comme le pote de Batman ?
Le nom est intrigant : ça ne s’appelle pas Men-quelque chose, mais Robin. Pas Robin comme dans Batman et Robin, mais Robin comme Christian Robin, le fondateur du magazine, qui a décidé de donner son nom à la publication. Rien que ça, hu hu. Les lecteurs visés, d’après ce qu’on lit ici et là, ce sont les 30/45 ans actifs, urbains et en couple.
Le concept tient dans le sous-titre du magazine : « Robin – le masculin sensible« . Et oui : ça fait des années qu’on nous parle d’un homme « nouveau » (souvent d’ailleurs sur un ton alarmiste : « ma bonne dame, y a plus d’hommes, vous comprenez. Sont perdus, aujourd’hui, les demoiseaux. C’est terrible« ), fallait bien qu’un jour, un media revendique la tendance…
« Masculin sensible », tu dis ?
Pour comprendre à quoi fait référence le terme, pas besoin d’aller bien loin : sur un édito de plusieurs pages, Mr Robin lui-même expose sa vision de l’homme façon 21ème siècle et bien sûr, du magazine qu’il lui faut pour s’épanouir. L’homme en question serait carrément sur le chemin d’une révolution, « dans le prolongement du mouvement féminin des cinquante dernières années. Jadis cantonnées « à l’intérieur », dans la gestion de la sphère domestique, les femmes ont investi l’extérieur, terre de prédilection des hommes : le social, l’économique, le politique… Les hommes effectuent un mouvement inverse – de l’extérieur vers l’intérieur (…) ». Et Robin de continuer, « Je ne crois pas à des valeurs plus « masculines » qui viendraient de Mars et à d’autres plus « féminines » qui viendraient de Vénus, arguments qui sont souvent servis pour justifier des conservatismes culturels (…) La modernité pour les hommes consiste à conjuguer masculinité et sensibilité« .
Le « masculin sensible » selon Robin, ce serait un gars qui prend plaisir à explorer ses émotions et à en parler, à prendre soin de lui et de sa petite famille, sans avoir peur que sa virilité soit remise en cause. Pas vraiment le « metrosexuel » dont on nous rabache les oreilles depuis quelques temps, mais pas loin. En tout cas, un mec bien éloigné de l’image du macho à la papa. Et Robin serait le parfait outil de ce mec nouvelle formule, c’est à dire « un magazine ambitieux engagé dans un combat en faveur d’une révolution masculine qui représente ce que nous croyons être l’avenir de l’homme. Le masculin sensible« .
Niveau contenu, cette jolie ambition se traduit par des articles famille tels que « Toutes les femmes enceintes sont belles », « Pères et repères », « Elle veut un enfant, pas moi » etc., des articles « psy » tels que « Je suis pudique », une rubrique « Le journal du plaisir » – pour ne pas oublier le slip, et enfin des articles « société » comme « Le miroir brisé des hommes violents ». Sans oublier des sélections culture, fringues, babioles, cosméto etc.
La démarche est louable, mais la question est : avec ses pages tout de même très aseptisées, le petit Robin arrivera-t-il à trouver sa place au sein de la bande des magazines pour mâles ? Parviendra-t-il à conquérir son petit lectorat ? Ca, ça n’est pas certain. Fab, que ses petits camarades considèrent parfois comme trop baigné de « valeurs féminines », n’a-t-il point déclaré : « Robin, ça manque tout de même de nichons. Sensible ou pas, un homme reste un homme, ne nous voilons pas la face » ? (sic). Hem. Le débat est ouvert…
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