Ce 28 septembre, journée mondiale du droit à l’IVG, est l’occasion de partager les résultats d’une étude menée par des chercheurs de l’Organisation Mondiale de la Santé ainsi qu’une équipe du Guttmacher Institute à propos de l’avortement dans le monde.
Le but était d’observer les différentes méthodes d’avortements utilisées afin d’évaluer leur sûreté dans les différents endroits du monde.
Près de 50% des avortements dans le monde considérés dangereux
Le chiffre clé de cette étude est 45,1%, comme le rapporte le Los Angeles Times : c’est le pourcentage d’avortements dans le monde qui ne sont pas effectués de manière sûre, et c’est un chiffre choc pour cette journée mondiale du droit à l’IVG.
Sur les 55,7 millions d’avortements pratiqués chaque année entre 2010 et 2014, près de la moitié ont donc été pratiqués dans des conditions dangereuses.
L’étude définit en particulier deux types d’avortements non-sûrs déclinés sur l’Obs :
- 30,7% des avortements sont « plus dangereux » pour la santé que ceux pratiqués dans des conditions sûres et légales : ce sont ceux qui utilisent des méthodes modernes, mais sans soutien médical approprié (comme l’ingestion de pilules abortives seules dans sa salle de bain…) ou bien effectuées par des professionnel•les, mais avec des méthodes datées comme le curetage.
- 14,4% des avortements sont définis comme « les plus dangereux ». Ce sont ceux qui sont pratiqués par la femme elle-même ou du personnel non médical, avec des méthodes dangereuses : on parle de ces avortements pratiqués à l’aide d’un cintre, d’aiguilles à tricoter, de boissons à ingérer qui provoquent des réactions extrêmes du corps jusqu’à la fausse couche…
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Cela n’est pas sans conséquences : comme le rappelle l’ONG Médecins du Monde, 50 000 personnes en meurent chaque année.
Journée mondiale du droit à l’IVG : des milliers de décès évitables
On constate à travers cette étude que les pays en développement ou les moins développés sont particulièrement touchés : et pour cause, c’est dans ces pays que les législations restrictives sont les plus nombreuses.
Il ne faut pas cependant que cela masque la réalité de pays développés, très proches de nous – tels que l’Irlande, la Pologne, Malte – où l’avortement est interdit.
Ce sont pourtant ces législations restrictives qui sont le facteur de risque principal. Comme le note le LA Times : seuls 25,2% des avortements sont qualifiés de sûrs dans les pays où l’avortement est interdit ou uniquement autorisés en cas de dangers pour la santé ou la vie de la mère.
En comparaison:
« 87,4% des avortements sont considérés sûrs dans les pays où l’IVG est légale et accessible sur demande ».
Ces informations confirment une fois de plus le fait qu’interdire l’avortement n’empêche pas les personnes qui le souhaitent d’y recourir. Cela rend juste la procédure dangereuse.
Et cela, c’est encore sans compter toutes les complications qui n’aboutissent pas toujours à la mort mais altèrent sérieusement la santé des femmes ayant recours à des avortements à risque.
Faire diminuer le nombre d’avortements passe par la promotion de la contraception et de l’éducation sexuelle
Une dernière information pour cette journée mondiale du droit à l’IVG : comme expliqué dans le LA Times :
« les endroits où l’avortement est le plus sûr sont aussi les endroits où les avortements sont le plus rare ».
Cela s’explique aisément par un facteur : l’accès à la contraception et à l’éducation sexuelle.
Souvent, l’interdiction de l’avortement va en effet de paire avec un discours très conservateur sur la contraception et l’éducation sexuelle, et un manque d’informations à ce sujet là.
Anouk l’expliquait déjà sur madmoiZelle en janvier 2017 : quitte à être contre l’avortement, soyez pour la contraception. Car le meilleur moyen d’éviter un avortement, c’est d’éviter une grossesse non désirée et non planifiée.
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Les Commentaires
Sinon j'ai envie d'écrire cette phrase partout : « les endroits où l’avortement est le plus sûr sont aussi les endroits où les avortements sont le plus rare ».