Cette chronique, pensée pour vous donner envie d’aller au cinéma, je l’ai imaginée pour des films comme Riposte féministe.
Ces films qui nous font éprouver des émotions allant de l’empathie à la sororité en passant par l’indignation. Ces films desquels on ressort remplie d’une envie de vivre, de continuer à lutter, de nous rassembler et d’être fière de nous.
Sœurs féministes : Riposte féministe est fait pour vous.
Riposte féministe, de quoi ça parle ?
Élise à Brest, Alexia à Saint-Etienne, Cécile à Compiègne ou encore Jill à Marseille : elles sont des milliers à dénoncer les violences sexistes, le harcèlement de rue et les remarques machistes qu’elles subissent au quotidien.
La nuit, armées de feuilles blanches et de peinture noire, elles collent des messages de soutien aux victimes et des slogans contre les féminicides.
Certaines sont féministes de longue date, d’autres n’ont jamais milité, mais toutes se révoltent contre ces violences qui bouleversent leurs vies.
Le sexisme est partout, elles aussi.
Un film-collage
Les collages sont muets. Pourtant, toute féministe sait qu’ils poussent des cris retentissants.
Ils hurlent les vérités que les oppresseurs nient, dénoncent des crimes impunis et rendent audibles la voix de celles qui en sont systématiquement privées. Ainsi, en suivant des colleuses aux quatre coins de la France dans ce documentaire, les réalisateurs ont en quelque sorte créé une sorte de grand collage féministe collectif donnant à entendre et à voir les voix, les opinions, les trajectoires intimes et politiques des colleuses.
Alors que les feuilles A4 peintes de noir sont dispersées à travers la France, risquant d’être arrachées à tout instant, Riposte féministe agit comme un liant les rassemblant. En cela, le film fait un bien extraordinaire. Il nous rappelle que, même s’il nous arrive d’être découragées par l’ampleur et les difficultés de la lutte contre le patriarcat, nous ne sommes pas seules. Nous avons des sœurs partout.
Derrière la puissance des collages, la complexité et la richesse des voix des colleuses
Pour réaliser une œuvre autant d’actualité et lourde d’enjeux, il aura fallu la sensibilité, l’engagement féministe et le regard résolument éthique de Marie Perrennès et Simon Depardon.
Ces derniers ne filment pas les militantes seules, face à la caméra, comme c’est le cas dans beaucoup de documentaires, mais les cadrent toujours ensemble. Ainsi, en plus des images de manifestations laissant voir l’ampleur du mouvement, le métrage regorge de moments d’échanges collectifs. On assiste à des témoignages, des débats passionnants, enrichissants, clivants et parfois bouleversants entre les militantes.
Une oeuvre puissante et nécessaire
Devant la richesse de ces échanges éphémères auxquels les réalisateurs donnent (enfin) de l’espace pour en conserver une trace et les partager sur grand écran, on pense forcément à leur absence dramatique dans le reste de l’espace public.
Pourquoi est-ce aussi rare d’entendre des femmes discuter entre elles de féminisme, d’échanges des témoignages et des modalités d’actions ?
Si toutes ces questions se posent, c’est pour mieux nous rappeler combien Riposte féministe est nécessaire et aussi beau que le combat qu’il filme.
Premier Rang, c’est la chronique sans langue de bois de Maya Boukella, journaliste pop culture chez Madmoizelle, dans laquelle elle vous conseille le film à voir au cinéma cette semaine. Un rendez-vous hebdo pour dénicher les pépites du grand écran, en ne gardant que le meilleur des films à l’affiche et des sorties de la semaine.
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Crédit de l’image à la Une : © Wild Bunch
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