Talk That Talk est sorti aujourd’hui lundi 21 novembre – et pour ceux qui se demanderaient « mais dis donc, Rihanna elle sortirait pas un album tous les six mois par hasard ? » sachez qu’elle en sort en réalité un par an. Il n’y a qu’en 2008 qu’elle n’a pas sorti d’album. Donc non, elle ne va finalement pas plus vite que d’habitude, même si c’est l’impression que ça donne – parce que l’album Loud a été exploité jusqu’à la moelle, donc la transition a été ultra rapide. Voilà, ça c’était le point discographie.
Maintenant, penchons-nous sur Talk That Talk, qui a été conçu pour devenir une véritable machine à hits et ainsi renouveler le règne de RiRi pour encore un an (jusqu’au prochain). Deux éditions, une classique de 11 titres et une de 14 titres avec ses trois chansons bonus – disponible sur Spotify et Deezer. Et concrètement, ça donne quoi ? Petit tour rapide de l’album.
1. You Da One
Sur Loud, on avait Man Down pour nous rappeler que Rihanna est avant tout une fille des îles, et sur Talk That Talk nous avons You Da One. Un titre carrément moins typé que Rhum-pomme-pomme-pomme (ouais ok tout le monde l’a déjà faite 15 fois sur Facebook et ici celle-là), mais qui donne quand même envie de faire du booty shake en slow motion sous le soleil (mais on est en novembre, alors on fait ça près des radiateurs en fermant les yeux et en sniffant du monoï). You Da One parle évidemment d’amour, de celui dont Rihanna parle et rêve à longueur de journée, qu’elle aime plus que tout et qui la traite si bien.
A écouter : en faisant un playback caliente face à son aimé(e) en jouant de la langue et du bassin et en faisant semblant d’être sexy.
2. Where Have You Been
Un titre qui accroche les oreilles dès les premières secondes et qu’on prend d’abord pour une chanson ambiance Good Girl Gone Bad et qui part finalement en électro et qui évoque les dancefloors et les glowsticks qui s’agitent au rythme des bassins. On croit qu’on va voir une petite chanson sympa et on se retrouve finalement à sauter dans tous les sens sous les stroboscopes. On crie « WHEEEERE HAAAAVE YOUUU BEEEEEEN » en cherchant l’amour de sa vie au milieu de la piste ou en se collant à celui qui partage déjà notre lit en lui rappelant que, quand même, on l’a cherché longtemps ce petit con et qu’on est bien contente qu’il soit là aujourd’hui.
A écouter : sur le dancefloor après trois vodka-redbull en sautant bien haut et en tapant bien fort des pieds par terre.
3. We Found Love
Bon, celle-là vous la connaissez par coeur, elle passe 45 fois par jour à la télé, à la radio, au supermarché, dans les voitures des gens, et dans vos écouteurs. Une histoire d’amour qui part en couille et qui fait mal, qui tâche et qui râpe les genoux – et qui fait flipper les parents et les gens sains de corps et d’esprit.
A écouter : quand vous avez envie de vous perdre dans la nuit en dansant comme une forcenée, en sautant partout et en roulant des pelles à des gens que vous connaissez plus ou moins bien.
4. Talk That Talk
Seul autre featuring de l’album, après Calvin Harris vient Jay-Z qui pose son couplet sur Talk That Talk avant de s’en aller vers de nouveaux horizons. Couplet qui ne sert finalement qu’à nous rappeler qu’il est millionnaire et qu’il passe son temps à voyager aux quatre coins du monde, MERCI JAYZOU, TA FEMME NOUS L’AVAIT DÉJÀ FAIT COMPRENDRE. Le reste, c’est Rihanna qui dit des gentillesses à son mec en lui rappelant qu’il n’aura jamais une autre meuf comme elle et qu’elle fait tout bien comme il faut.
A écouter : quand on est d’humeur un peu gangsta gentillet et qu’on a envie de se faire croire qu’on a un peu de swag en faisant des moues devant son miroir.
5. Cockiness (Love It)
Ouéééé, du cul, du cul, du cul ! On avait bien compris que ce nouvel album serait sexy, et Rihanna ne s’est pas foutue de notre gueule sur ce point. Cockiness (Love It) est un hymne au sexe, avec des petits jeux de mots habiles disséminés çà et là – comme dans le refrain avec « Suck my cockiness », qui se traduit grosso modo par « suce mon insolence ». Dit comme ça, c’est pas super évocateur on est d’accord – mais en fait c’est parce que ça fait presque « Suck my cock », qui signifie « suce ma bite ». Là, c’est plus clair. « Mange mon poison et avale ta fierté ». « Je veux que tu sois mon esclave sexuel ». « Je peux être ta dominatrix ». « Entre dans ma matrice en diamant si tu veux ma fleur dorée ». Si Cockiness sort en single, je sens qu’on va encore bien rigoler avec les histoires de CSA.
A écouter : quand on doute un peu de son potentiel de chatte sauvage à la libido de feu et qu’on a besoin de s’échauffer un peu – mouvement lascifs, ondulation des courbes, assouplissement de la cambrure – pour une nuit de folie.
6. Birthday Cake
Eeeet… encore du cul. Cette chanson est particulièrement étonnante non pas par ses lyrics ou son instru, mais par sa fin. Une minute et dix-huit secondes qui s’achève de manière totalement abrupte après un « Oooh, I wanna fuck you right now » et un shuntage barbare. Tout ce qu’on retiendra, c’est que ce n’est même pas l’anniversaire de Rihanna, mais que son mec veut lécher son glaçage et souffler ses bougies. Et qu’elle va faire de lui sa bitch. Hmhm. Programme prometteur, dommage que ça s’arrête aussi vite. Un peu comme s’ils s’étaient dit « eh les mecs, le début de Birthday Cake est cool hein, dommage que la fin soit pourrie… Oh bah tiens ! Je sais ! ON COUPE TOUT ! ».
A écouter :
quand on a pas le temps d’écouter une chanson en entier et qu’on a envie de se préparer rapidos mentalement pour un rendez-vous galant.
7. We All Want Love
Après le sexe vient l’amour, et les questions de solitude et de besoin de compagnie. RiRi nous confie ses peines, elle pourrait bien continuer à faire croire qu’elle ne se sent pas seule, mais en fait ce serait un peu du foutage de gueule. Elle peut bien faire croire que c’est pas important, mais en fait si, carrément hein. Et finalement, on veut tous quelque chose, on a tous besoin de quelque chose, on se bat tous pour quelque chose… et c’est l’amûûûûûr. On veut tous quelqu’un contre qui se blottir, à qui faire des bisous et raconter sa journée, quelqu’un qui nous réchauffe l’hiver et qui nous masse les pieds. On veut tous de l’amour. (si intéressé, contactez [email protected]).
A écouter : quand on est heureux en amour OU quand au contraire on est seul et malheureux et qu’on a besoin que quelqu’un nous pousse gentiment au cul pour qu’on lâche nos larmes de frustration dans des mouchoirs sales.
8. Drunk On Love
Même combat : on parle d’amour, de cette soif d’amour inextinguible, de cette envie constante de ressentir les pitipapillons de l’amûûûr. RiRi est saoule d’amour, pétée comme un coing, et rien ne pourra la faire redescendre. Elle n’en gâche pas une goutte, elle a toujours soif de plus d’amour, bref, elle est méga-accro. Et puis c’est tout ce dont elle a besoin (AH OUAIS ? BAH FILE MOI TES MILLIONS ALORS). Voilà, donc si avec tout ça vous n’avez pas compris que Rihanna aime l’amour et le sexe, c’est que vous n’êtes pas assez attentives (ou alors que vous ne bitez pas un mot d’anglais, et dans ce cas là on ne peut pas vous en vouloir).
A écouter : si l’idée de faire du heum-heum sur du Rihanna ne vous dérange pas trop, vous pouvez tenter le coup sur Drunk On Love qui a une cadence sympa. Sinon, vous pouvez l’écouter dans les bras de votre aimé(e) ou seule sous la couette en pensant à lui/elle.
9. Roc Me Out
Roc Me Out s’ouvre avec une espèce de gros riff électro (parce que ROC Me Out, mmm’voyez) qui annonce du lourd spécial « je te fais bien remuer ton derrière salement sur le dancefloor ou dans ta salle de bains ». Cette fois, RiRi revient aux choses sérieuses avec un « J’ai été une vilaine fille papa, viens donc me chercher », « tout ça c’est rien que pour tes yeux », « pose tes mains sur moi, regarde moi perdre la tête » – oui, Rihanna a chaud au cucul. Et du coup, nous aussi. J’écris ceci en l’écoutant au casque en compagnie de mes collègues qui bossent sagement autour de moi, et j’ai juste envie de me jeter sur le bureau à quatre pattes pour remuer de la croupe. Le pouvoir de Rihanna sur mon corps est sans limite.
A écouter : quand on a envie de remuer du cul pour se remettre la tête à l’endroit, en faisant le ménage, en révisant, en se préparant à sortir (pour aller au boulot ou en soirée) – et évidemment, sur le dancefloor.
10. Watch n’ Learn
Quand je vous disais que Talk That Talk était sexuel, c’était pas une blague – Watch n’ Learn parle aussi de choses de la vie. « Je vais le faire jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de rouge à lèvres sur mon visage » (ouuuuh, mais où qu’il est passé le rouge à lèvres ? C’EST COQUIN ÇA ALORS). « Je vais le faire sur le lit, sur le sol, sur le canapé ». Bref, encore des promesses, mais sur tout du « oh baby, baby, just like that » et du « it’s your turn now » 45 fois d’affilée – légèrement répétitif et un peu barbant.
A écouter : quand on a vraiment envie d’écouter du Rihanna sans trop se soucier de la qualité de la chanson ou de se trémousser sans trop faire attention à ce qu’on écoute.
11. Farewell
Farewell porte bien son nom : c’est effectivement une chanson d’adieu. Donc on laisse les lyrics de chagasse de côté deux minutes pour revenir aux choses de l’amour. Peu importe où ira l’être aimé, on veut le suivre, le rattraper, on arrive, on est là, on ne supporte plus les kilomètres qui nous séparent de l’amour de notre vie et on a mal à notre petit coeur. Mais bon, il s’en va, c’est fini, ciao bye-bye à la prochaine – mais il manquera à quelqu’un, quelqu’un aimerait qu’il soit toujours là, et ce quelqu’un… c’est RiRi. Snif.
A écouter : après une rupture bien sale, une engueulade qui sent la fin ou en repensant à un ex qu’on digère toujours pas d’avoir perdu.
Chansons bonus :
12. Red Lipstick
Mais assez pleuré ! Revenons au choses sérieuses : du cul, du cul, du cul. Red Lipstick replace les choses dans un contexte que Rihanna maîtrise décidément très bien. « Je te veux bébé, tu me rends folle » -> jusque là, tout va bien. « Montre moi où tu me veux bébé » -> ok, normal, pas de soucis, ça se tient. Et puis ça part en vrille avec des histoires de s’attraper le nichon et de niquer pendant que le monde entier nous regarde – mais ça ne va pas beaucoup plus loin que ça. Les paroles restent les mêmes du début à la fin, on s’attend à ce que ça aille plus loin et en fait non, ça reste poli. (PS : par moments on dirait un peu du Ke$ha quand même). (PPS : l’instru vous dit quelque chose ? c’est normal).
A écouter : quand on est en chien et qu’on a envie de sauter (sur) tout ce qui bouge – ou qu’on est justement sur le point de passer une nuit sauvage.
13. Do Ya Thang
On repasse aux histoires d’amour, avec une histoire un peu bizarre de « j’ai besoin de toi, pourquoi tu peux pas venir, t’es mon amant mais je t’aime comme un frère ». S’en suivent des paroles pleines de « on va si bien ensemble, tu me fais du bien, t’es trop stylé, ce qu’on a c’est si bon et si spécial » et du coup l’histoire du frère fout un peu le bordel dans notre interprétation des paroles. On va partir du principe que c’était une façon de dire « t’es comme mon meilleur ami » hein, sinon je sens que ça va vite partir en couille.
A écouter : quand on pense à la personne qu’on aime (comme un frère ou non, ça c’est à vous de voir, j’m’en mêle plus moi hein).
14. Fool In Love
Fool In Love s’ouvre avec un « MAMAAAAAAA » retentissant qui pose l’ambiance. Rihanna s’adresse à ses parents pour leur parler de l’homme qui partage sa vie, qu’elle aime tellement même si ses parents ont visiblement des choses à redire. Et ils ont beau lui dire qu’elle ferait mieux de se barrer, elle ne peut pas, et donc peut-être qu’elle est un peu concon mais elle a bien envie de rester avec son amoureux quand même. Et tant pis si sa mère n’est pas fière d’elle, tant pis si son père a honte – elle aime trop son mec pour tout lâcher maintenant. Là où ils voient un monstre, elle voit un sourire, ils lui disent qu’elle est en danger mais elle préfère se voiler la face alors voilà, zut, tant pis, elle y va à fond.
A écouter : quand on sort avec un bad boy ou quelqu’un de peu recommandable que ses parents ou son entourage n’aime pas très très bien.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
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Tu ne dois pas connaitre l'histoire de Gil Scott Heron aussi... bref peu importe