Plus qu’un roman, Rien de grave se révéle être une sorte d’autobiographie dans laquelle l’auteure se met en scène à travers le personnage de Louise.
Louise est une jeune femme d’une trentaine d’années qui, au début du roman, se retrouve dans l’impossibilité de pleurer alors qu’elle assiste à l’enterrement de sa grand-mère. C’est ainsi que commence la remise en question du personnage, quand elle s’aperçoit qu’elle est devenue méchante et insensible. En puisant dans ses souvenirs, elle va tâcher de comprendre quel a été l’élément déclencheur de sa transformation.
Comme à un journal intime, la narratrice nous dévoile ce qu’elle vit, ainsi que des souvenirs plus lointains qui peuvent avoir influencés son comportement actuel.
Au premier plan, il y a Adrien, son grand amour. Il vient de la quitter, elle pense que qans lui sa vie n’a plus de sens. Il lui a fait perdre le goût d’aimer, la capacité ressentir des émotions et à se déclarer. Mais il n’est pas la seule cause du désarroi dans lequel se trouve Louise… Le livre retrace le chemin d’une « ex-femme » en perdition qui cherche un chemin, sans trop d’embûches, à emprunter pour se retrouver.
Si le livre commence de façon assez anodine bien qu’intrigante, la narration adopte vite un rythme de croisière qui nous plonge au cœur de l’intimité de cette étrange femme.
Cela est d’autant plus aisé que l’auteure emploie un style courant si ce n’est familier, semblable en tous points au langage parlé.
L’atmosphère devient amicale et l’impression que cette femme se confie directement à nous la rend attachante et émouvante.
Les fréquentes ellipses temporelles et les allers et venus dans le temps nous permettent de cerner la personnalité de Louise et de percer au fur et à mesure les mystères qui l’entourent.
Le roman très bien structuré et les réponses succinctement apportées permettent au lecteur de ne pas s’ennuyer. De découverte en découverte, les pièces du puzzle s’assemblent et nous offrent Louise, simple et sincère avec ses bagages, ses erreurs et les leçons qu’elle en a tirées.
La syntaxe, qui peut surprendre au début, se révèle finalement être la clef de la proximité qui se crée entre le lecteur et le personnage principal.
Justine Lévy, fille du célèbre philosophe et écrivain Bernard-Henri Lévy, nous offre ici une petite perle qui lui a valu les « éloges du monde de la littérature, des médias et du public ».
Les parallèles entre sa vie et celle de Louise ne sont pas faits du hasard. Pour peu que la vie des people t’ntéresse, tu reconnaitras sûrement dans le personnage d’Adrien un certain Raphaël et dans celui de Paule, une certaine Carla…
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