Dans les nouvelles séries de l’été, Tyrant me faisait de l’oeil. Je n’ai pas vu Homeland, par les mêmes scénaristes, mais l’héritier d’une dictature du Moyen Orient qui revient chez lui après vingt ans et s’y retrouve coincé, c’était un pitch alléchant.
Tyrant raconte l’histoire de Barry, alias Bassam, qui a fui il y a vingt ans le pays imaginaire d’Abbudin, une dictature dirigée par son père. À l’occasion du mariage de son neveu, il y revient en emmenant toute sa petite famille américaine.
J’avais bien envie de voir (avec un peu d’appréhension) comment les scénaristes allaient s’en sortir en représentant des personnages moyen-orientaux, surtout dans un tel contexte. Allaient-ils tomber dans la bonne vieille ode patriotique américaine ?
Une bonne surprise !
Bonne surprise dès le début du pilote : la série est prenante et la réalisation bien menée (surtout en comparaison d’Almost Royal, une autre série de l’été que j’ai testée mais dont je n’ai pas supporté le style télé-réalité un peu foireux).
Dans le rôle de Barry, Adam Rayner ressemble à un mélange entre Karim de My Mad Fat Diary et Robert Downey Jr. Ça me perturbe beaucoup.
Barry fait son footing et des images lui reviennent. Le procédé commence à être déjà vu, mais il est efficace.
On voit notre héros enfant, reconnaissable immédiatement à ses yeux d’une couleur totalement incroyable (l’adulte est joué par Adam Rayner, dont l’ascendance britannique fait des mécontents ? une occasion de perdue de voir des arabes en rôle principal à la télévision).
Assez rapidement, avant la fin du premier épisode, le côté manichéen s’estompe et un petit twist nous fait glisser vers un aspect plus sombre. Soulagement : la série va apparemment aller plus loin que l’affrontement entre un gentil héros américanisé et son frère sadique caricatural.
Encore quelques craintes…
Au bout de deux épisodes, il est encore difficile de me prononcer sur la représentation du Moyen-Orient. Comme on pouvait s’y attendre, la série joue sur des images bien connues du public occidental : révoltes, répression sanglante, terrorisme… À voir si de ce côté aussi, on pourra éviter le manichéisme.
« Depuis plusieurs mois le groupe, le studio et les producteurs ont eu des discussions internes et externes à ce sujet », a répondu la chaîne. « Il y a eu des échanges avec le Conseil Musulman des Affaires Publiques et avec Musulmans à l’écran et à la télévision [Muslims on Screen and Television], et toutes les parties impliquées dans Tyrant souhaitent continuer à dialoguer avec ces organisations. »
Autre point pour l’instant négatif : le manque de profondeur de la femme de Barry. Elle évoque au tout début « ses patients », ce qui laisse penser qu’elle est médecin, mais dans les deux premiers épisodes on n’a pas plus d’informations sur sa carrière ou même sa propre famille, alors qu’elle passe son temps à conseiller à son mari de renouer avec la sienne.
Salut, je sers à demander à mon mari pourquoi il ne veut pas me parler. Ça lui donne une aura mystérieuse.
Certes, elle n’est pas l’héroïne de la série, mais pour un personnage qui a autant de temps à l’écran elle est singulièrement unidimensionnelle. Dommage !
Alors, on regarde ?
Si vous êtes un-e sériephile exigeant-e passez votre chemin, Tyrant n’est clairement pas un chef-d’œuvre, ni le show le mieux ficelé de l’année.
Mais si comme moi vous êtes plutôt sérievore et que vous cédez facilement à une bonne histoire, Tyrant devrait vous fournir en émotions pour les chaudes journées de vacances. En tous cas, elle m’a suffisamment accrochée pour que j’ai envie de connaître la suite et de me coller sur mon canapé dès la sortie du troisième épisode, mardi 8 juillet.
Et vous, vous avez déjà vu les premiers épisodes de Tyrant ? Qu’en avez-vous pensé ?
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Les Commentaires
Les personnages sont caricaturaux, surtout Jamal, le grand méchant caricaturé par excellence. La femme de Bassam ne sert pas a grand chose et les enfants, on en parle meme pas ( sauf pour le fils qui lui a une histoire plutôt sympatoche, meme s'il est tres insupportable). Bref, la série est un peu dérangeante des fois tellement elle peut être maladroite, mais elle se laisse facilement regarder si on est pas trop exigeant et qu'on a que ça a regarder cet été !