28 juin 2015 à 19h06
Tazou
Quand j'étais plus jeune (au collège donc), je voulais être vétérinaire, spécialisé du côté équidé car j'avais une grande passion pour les animaux et en particulier les chevaux mais je ne sais plus comment (à un forum de corps des métiers je crois) j'ai fini par changer d'avis à l'adolescence (peu après mon entrée au lycée) et je souhaitais intégrer l'armée.
L'armée pour moi représentait le patriotisme, la camaraderie, l'esprit d'équipe. Je ne songeais pas au fait que c'était risqué, que l'on pouvait tuer ou être tué. A mes yeux, l'armée était un endroit où l'on pouvait sauver les autres (bizarrement, je n'ai pas eu le même attrait pour les pompiers, bien que je respecte énormément ce métier). C'était pas juste une échappatoire pour moi, c'était devenu mon idéal, j'avais monté tout un dossier sur tout ce que je pouvais trouver sur l'armée, ses filières, ses corps de métier au sein de l'armée (je m'intéressais particulièrement au fait d'être infirmier de l'armée ou bien mécanicienne) ses promotions, sur la retraite ... Enfin j'avais cherché au max d'infos, ça remplissait mes pensées durant les cours, j'y songeais à n'importe quel moment de ma vie. Je me faisais beaucoup de films également, je m'imaginais dans telle ou telle situation, comment je pourrais le gérer dans la "vraie vie", comment ça se passerait ... J'avais même fini par acheter des jeux vidéos et des films de guerre, et je passais parfois des heures dessus à observer le déroulement d'une opération, et à m'y croire pour de bon.
Jusqu'au jour où je me suis sentie vraiment prête à franchir le pas. Lorsque j'ai eu 18 ans. Et ça a été la désillusion totale.
Il y avait une chose dont je voulais pas prendre en compte dans l'histoire, c'est que je suis malentendante moyenne, donc j'entends je parle, je comprends ce qu'il se passe autour de moi, seulement je dois être appareillée sinon je suis à 50% de perte auditive. Et lorsque je suis allée à la permission à la mairie, je sentais que le monsieur était un peu dubitatif mais il m'avait dit que ça pouvait être possible. Il fallait seulement qu'il se renseigne auprès du médecin de l'armée (j'ai oublié le nom exact) pour savoir quelle était la limite de handicap acceptée. Il m'a promit qu'il me rappellerait quelques jours plus tard pour me tenir au courant des faits car je pense qu'il avait bien compris à quel point j'étais motivée.
Trois jours après, c'est le médecin lui même qui m'a appelée. Il m'a posé beaucoup de questions et il a conclu par le fait que j'étais en excellence santé pour intégrer l'armée sauf que malheureusement j'avais un handicap trop élevé selon leur critère (ils acceptaient à l'époque que jusqu'à 18%). Il m'a clairement expliqué que ce n'était pas parce que j'étais handicapée que j'étais refusée mais tout simplement parce que beaucoup de militaire perdent de l'audition au fur et à mesure de leur vie et que la règle ne voulait pas qu'ils soient responsable d'une plus grosse perte pour moi. Tout simplement.
Toute mon adolescence s'est effondrée, tout ce que j'avais "construit" jusque là s'est détruit juste avec cet appel. J'en ai été très triste, j'ai même fait une petite déprime et j'étais persuadée que je ne trouverai jamais rien qui puisse m'intéresser autant que l'armée. Que ma vie était foutue. J'ai mis longtemps à accepter cette réponse et à aller de l'avant. Petit à petit, j'ai commencé à regarder d'autres métiers mais tous me paraissaient tellement fades, tellement inintéressants, tellement ennuyeux. J'ai fini par aller à des forums pour voir si j'étais dans l'incapacité d'intégrer juste l'armée ou tous les corps de l'armée (à savoir gendarmerie, pompiers ...), je voulais être un soldat et c'est tout.
Finalement, j'ai fini par accepter ma défaite, j'ai perdu une bataille mais pas la guerre. J'ai décidé de me reprendre en main, et d'aller de l'avant.
Aujourd'hui je suis préparatrice de commande à Amazon. Pas le meilleur métier du monde, mais comme beaucoup avec la crise économique actuelle, j'en suis finalement plutôt contente car ça me permet de payer mes factures et de pouvoir vivre ma vie d'une manière indépendante.
J'ai encore parfois de l'amertume quand je repense au passé, mais je ne regrette en rien mes rêves et parfois encore aujourd'hui j'y songe. Seulement, je sais que je ne peux pas le faire, j'ai accepté au passage mon handicap, du coup ça ne restera qu'un rêve et pour moi, il aura été le plus merveilleux de tous. Désormais, j'ai un compagnon que j'aime énormément, un boulot qui n'est pas le pire du monde, et une vie plutôt satisfaisante après un lourd passé.
Mais si un jour j'ai la possibilité d'intégrer l'armée, d'une quelconque façon, j'hésiterai beaucoup car je ne sais pas si mon amour pour l'armée est plus fort que celui que je ressens pour mon cher et tendre. S'il n'avait pas été là, je n'aurai jamais hésité à faire le saut, ça j'en suis certaine.
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L'armée pour moi représentait le patriotisme, la camaraderie, l'esprit d'équipe. Je ne songeais pas au fait que c'était risqué, que l'on pouvait tuer ou être tué. A mes yeux, l'armée était un endroit où l'on pouvait sauver les autres (bizarrement, je n'ai pas eu le même attrait pour les pompiers, bien que je respecte énormément ce métier). C'était pas juste une échappatoire pour moi, c'était devenu mon idéal, j'avais monté tout un dossier sur tout ce que je pouvais trouver sur l'armée, ses filières, ses corps de métier au sein de l'armée (je m'intéressais particulièrement au fait d'être infirmier de l'armée ou bien mécanicienne) ses promotions, sur la retraite ... Enfin j'avais cherché au max d'infos, ça remplissait mes pensées durant les cours, j'y songeais à n'importe quel moment de ma vie. Je me faisais beaucoup de films également, je m'imaginais dans telle ou telle situation, comment je pourrais le gérer dans la "vraie vie", comment ça se passerait ... J'avais même fini par acheter des jeux vidéos et des films de guerre, et je passais parfois des heures dessus à observer le déroulement d'une opération, et à m'y croire pour de bon.
Jusqu'au jour où je me suis sentie vraiment prête à franchir le pas. Lorsque j'ai eu 18 ans. Et ça a été la désillusion totale.
Il y avait une chose dont je voulais pas prendre en compte dans l'histoire, c'est que je suis malentendante moyenne, donc j'entends je parle, je comprends ce qu'il se passe autour de moi, seulement je dois être appareillée sinon je suis à 50% de perte auditive. Et lorsque je suis allée à la permission à la mairie, je sentais que le monsieur était un peu dubitatif mais il m'avait dit que ça pouvait être possible. Il fallait seulement qu'il se renseigne auprès du médecin de l'armée (j'ai oublié le nom exact) pour savoir quelle était la limite de handicap acceptée. Il m'a promit qu'il me rappellerait quelques jours plus tard pour me tenir au courant des faits car je pense qu'il avait bien compris à quel point j'étais motivée.
Trois jours après, c'est le médecin lui même qui m'a appelée. Il m'a posé beaucoup de questions et il a conclu par le fait que j'étais en excellence santé pour intégrer l'armée sauf que malheureusement j'avais un handicap trop élevé selon leur critère (ils acceptaient à l'époque que jusqu'à 18%). Il m'a clairement expliqué que ce n'était pas parce que j'étais handicapée que j'étais refusée mais tout simplement parce que beaucoup de militaire perdent de l'audition au fur et à mesure de leur vie et que la règle ne voulait pas qu'ils soient responsable d'une plus grosse perte pour moi. Tout simplement.
Toute mon adolescence s'est effondrée, tout ce que j'avais "construit" jusque là s'est détruit juste avec cet appel. J'en ai été très triste, j'ai même fait une petite déprime et j'étais persuadée que je ne trouverai jamais rien qui puisse m'intéresser autant que l'armée. Que ma vie était foutue. J'ai mis longtemps à accepter cette réponse et à aller de l'avant. Petit à petit, j'ai commencé à regarder d'autres métiers mais tous me paraissaient tellement fades, tellement inintéressants, tellement ennuyeux. J'ai fini par aller à des forums pour voir si j'étais dans l'incapacité d'intégrer juste l'armée ou tous les corps de l'armée (à savoir gendarmerie, pompiers ...), je voulais être un soldat et c'est tout.
Finalement, j'ai fini par accepter ma défaite, j'ai perdu une bataille mais pas la guerre. J'ai décidé de me reprendre en main, et d'aller de l'avant.
Aujourd'hui je suis préparatrice de commande à Amazon. Pas le meilleur métier du monde, mais comme beaucoup avec la crise économique actuelle, j'en suis finalement plutôt contente car ça me permet de payer mes factures et de pouvoir vivre ma vie d'une manière indépendante.
J'ai encore parfois de l'amertume quand je repense au passé, mais je ne regrette en rien mes rêves et parfois encore aujourd'hui j'y songe. Seulement, je sais que je ne peux pas le faire, j'ai accepté au passage mon handicap, du coup ça ne restera qu'un rêve et pour moi, il aura été le plus merveilleux de tous. Désormais, j'ai un compagnon que j'aime énormément, un boulot qui n'est pas le pire du monde, et une vie plutôt satisfaisante après un lourd passé.
Mais si un jour j'ai la possibilité d'intégrer l'armée, d'une quelconque façon, j'hésiterai beaucoup car je ne sais pas si mon amour pour l'armée est plus fort que celui que je ressens pour mon cher et tendre. S'il n'avait pas été là, je n'aurai jamais hésité à faire le saut, ça j'en suis certaine.